Assemblée nationale : Poussée d’adrénaline ?

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Assemblée nationale : Regards croisés sur la DPGLa représentation nationale a connu cette semaine une brusque poussée d’adrénaline. D’abord avec la séance de question d’actualité ou on a vu des élus très outrés par certains comportements déviants d’agents de l’Etat. Le chef du gouvernement et le ministre Sada Samaké ont pu mesurer combien les représentants du peuple se préoccupent de l’augmentation de l’insécurité  dans les villes et les campagnes. Une alerte, en somme.

Mais les élus ne sont pas toujours d’accord entre eux.

Lors de l’examen de l’ordonnance N° 2013-021/P-RM du 03 décembre 2013 portant  loi de finances pour l’exercice 2014, un clash est intervenu entre majorité et opposition. Un clash qui a conduit les députés du groupe parlementaire Vigilance républicaine et démocratique (opposition) à quitter la salle.

Tout est parti d’une divergence d’interprétation. Un député membre d’une commission de travail peut-il intervenir en plénière sur un rapport de la commission dont il est membre ?

Oui répondent les élus de l’opposition qui soutiennent que rien dans le règlement intérieur ne l’interdit. Non répondent les élus de la majorité qui rappellent qu’il en a toujours été ainsi. Lors de l’examen de l’ordonnance, les deux partis se sont longuement disputé sur ce sujet et la décision du président de suivre le président de la commission saisie au fond qui demande qu’on ne donne pas la parole aux membres de sa commission a été interprétée comme une volonté de priver l’opposition de la parole.

Ils en ont tiré les conséquences en quittant la salle, laissant le gouvernement face aux seules élus de la majorité. « Nous avions des réserves et nous ne pouvions pas cautionner cette attitude du président qui veut nous empêcher de parler «  a lancé le président du groupe parlementaire Mody Ndiaye.

Il faut croire que les rancœurs   de l’opposition vont au delà de cela. Quelques heures après, en effet, on apprenait le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement.

Mamadou Diakité

 

 

AN

Ils ont dit…

 

Béridogo (opposition)

Puisque c’est un début, il ne faut pas être exigent. Nous sommes relativement satisfaits Ce sont des problèmes dont les causes sont connues et auxquels on peut apporter des solutions. Je pense qu’on peut améliorer la prochaine fois, seulement je relève qu’il n’y a pas un deuxième tour pour réagir aux réponses du ministre.

Quant aux réponses apportées par le ministre aux préoccupations elles sont également relativement satisfaisantes. Mais pour ce qui concerne le trafic    sur les cartes d’identité, je pense qu’on peut trouver une solution parce qu’il est facile de remonter aux sources pour comprendre comment les choses se passent et infliger les sanctions appropriées.  La frustration, de mon point de vue, réside dans le fait que partout on le sait, on connait d’où provient le trafic sur les cartes d’identité.

Je pense par ailleurs que le PM avait fait une bonne déclaration lors de la DPG en disant que la sécurité des Maliens ne sera plus sous-traitée. Comme on le dit chez nous quad on commence à faire porter un pantalon à un éléphant et qu’on y arrive pas, on aura quand même proféré de gros mots. Je pense que pour le moment nous n’avons pas la capacité d’un certain nombre de choses Il faut collaborer avec les autres, tenir compte de nos forces et mener nos démarches en conséquence.

Diarassouba

C’est très satisfaisant et productif pour une toute première séance de questions d’actualité, depuis que la pratique a été institué dans le règlement intérieur de la 5ème législature. Les députés ont posé leurs questions dans la limitée du temps imparti et le ministre a répondu dans les mêmes conditions et ses réponses ont été globalement satisfaisantes. Et comme vous le savez certaines réalités et enseignements découlent de cet exercice démocratique et républicain. En nous apprenant par exemple que la pénurie des pièces d’identité est due à l’insuffisance de dotation budgétaire, le ministre a levé une grande équivoque car beaucoup pensaient plutôt à une rétention délibérée, d’une astuce  pour profiter d’une difficulté expressément suscitée. Mais je pense à partir de là, le gouvernement s’attellera à augmenter les dons budgétairesSur les autres formes d’insécurité soulevées – les braquages, les vols à main armée, l’insécurité dans las villes, dans campagnes, dans les champs – je pense que les réponses du ministre ont été également satisfaisantes. Nous pensons que le peuple qui est avec nous saura en tirer les enseignements nécessaires et que les agents de sécurité fautifs vont revenir à de meilleurs sentiments. Une autre préoccupation très importante, de mon point de vue, a trait aux agents qui rançonnent les citoyens dans les campagnes à l’occasion des foires et autres événements. Là également le ministre a rassuré que des mesures seront prises

Je suis globalement satisfait et je conseille au gouvernement de tenir compte des préoccupations des élus parce qu’elles traduisent des situations vécues avec les populations.

Oul Mattali RPM, député élu à Bourem

D’une manière générale, je pense qu’il y a satisfaction quand on sait que les problèmes sont énormes sur l’étendue du territoire  et sont complexes selon les endroits. Qu’on soit du Nord, du Sud ou du centre on doit être conscient des difficultés dont le gouvernement a hérité. Des choses comme cela on ne peut pas les arranger d’un coup de baguette magique. Il faut vraiment du temps et la participation de tout le monde  pour le retour de la sécurité. Ca ne concerne pas que les autorités mais de la population et de tous les acteurs.

 

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