La nouvelle est tombée, la semaine dernière, comme un couperet et s’est vite répandue comme une trainée de poudre à travers le pays. Ladite nouvelle fut aussi reçue comme une douche écossaise par les proches et familles des protagonistes. Il s’agit des supposées relations extraconjugales et extraprofessionnelles comme révélé par un journal de la place qui cite le président de l’Assemblée nationale comme ayant commis un crime de lèse-majesté en « s’accouplant » avec une de ses collaboratrices de service. Cette information a-t-elle été publiée à quelle fin ? Est-ce pour nuire ? Le pire n’aura-t-elle pas été atteint lorsque l’auteur de l’article entretient la confusion entre la secrétaire particulière du président de l’Assemblée qui est du reste la femme de l’ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM) avec une autre Dame ?
Ce n’est pas tout. Car les effets collatéraux d’un tel détail va au- delà du journalisme si tant est que l’information détruit un couple, une famille, scandalise une société et traumatise les enfants des victimes désignées. Pire, elle sape la morale républicaine dans un pays peu habitué à un tel virement médiatique touchant la sensibilité de l’Etat. Ne pouvait-on pas faire économie d’une telle information ?
Nous vivons dans un pays dont la valeur sociétale est très forte. Aussi, un humain « male » peut être sujet à des dérapages sexuels dans un contexte souvent difficilement explicable. A titre d’exemple, un directeur d’école s’est récemment donné la mort parce que le procès qui l’opposait à la famille d’une jeune écolière de son établissement l’acquittait. Pourtant, il se savait fautif et coupable. Puisque la nouvelle fut affligeante pour lui, il s’est donné la mort laissant derrière lui des enfants devenus orphelins au forceps et des femmes veuves, faute d’un écrit.
Laissons cette approche humaine et parlons des règles religieuses. En effet, la religion musulmane est formelle : la charia n’est de mise que lorsque la preuve aura été établie que trois personnes auront vu l’intéressé dans l’acte sexuel. Cela veut dire concrètement que Dieu le Très Haut, l’Omnipotent et l’Omniscient a protégé l’être humain car il sait que Nous, Hommes, sommes fébriles et que notre pulsion pathologique peut nous jouer des sales tours et nous ramener souvent très loin. Vu sous cet angle, un Homme ne doit pas humilier, éclabousser et étaler son semblable soit pour se venger, soit pour informer ou pour le plaisir de le voir souffrir. Chacun aurait souhaité que sa femme soit comme Pénélope symbole de la fidélité féminine ou Vierge Marie synonyme de la sainteté. Certains rétorqueront que c’est le président de l’Assemblée. Mais non ! Il humain comme tous, susceptible de commettre des erreurs sachant la pulsion sexuelle surfe sur des erreurs.
Notre cas est expéditif et rébarbatif car l’auteur de l’article envoie la secrétaire particulière du président de l’A.N au supplicier. De toute évidence, il s’est trompé puisque cette affaire ne la concerne pas. C’est elle l’épouse de l’ancien président de la CCIM, prise maladroitement pour cible alors qu’elle n’est ni de près ni loin impliqué dans ce conte de fée. Un de ses camarades de classe témoigne : « la secrétaire particulière de l’Assemblée nationale est une camarade de promotion. Elle sérieuse et j’ai des doutes qu’une telle affaire puisse la concerner ». Effectivement, elle ne la concerne pas.
Issiaka SIDIBE
Messieurs les journalistes, par la grâce du seigneur, lavez la dame de tout soupçon si elle n’est pas impliquée. C’est une mère de famille. Merci!
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