Au cours de cette plénière, le banc du Gouvernement était occupé par le ministre du Logement, Mamadou Diarra, assurant l’intérim de son homologue de la Décentralisation et de la Politique de la Ville, en déplacement à Alger pour le processus de dialogue inter-maliens.
En effet, les élus de la Nation ont renvoyé pour insuffisance le rapport mal ficelé de la Commission de la décentralisation et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, concernant les projets de loi portant modification de la loi n°2012-007 du février, relative au Code des collectivités territoriales, et celui portant modification de la loi N°96-025 du 21 février 1996, portant statut particulier du District de Bamako.
Malgré une majorité confortable de députés pour le Gouvernement à l’Hémicycle, les élus de la nation ont renvoyé les deux projets de loi pour insuffisances quant à certaines questions liées à la gestion des collectivités locales dans notre pays. C’est pour ces raisons qu’ils ont jugé utile d’ajourner l’adoption de ces projets de loi.
Tour à tour, ils se sont succédé au pupitre pour le dire gentiment au Gouvernement. C’est dire que, pendant cette législature, les députés ne sont pas prêts à accompagner aveuglement le Gouvernement et à faire passer les textes comme lettre à la poste. Cette pratique a été le talon d’Achille de l’ex législature. Autre temps, autre mœurs donc.
En effet, nonobstant les assurances donnée par l’Honorable Abdrahamane Niang, membre de ladite Commission, concernant la pertinence de ces projets et, surtout, leur impact sur les négociations en cours à Alger, les députés ont relevé plusieurs carences dans ces textes et dit non au rapport de la Commission.
Selon l’Honorable Niang, le vote de ces textes va permettre de légitimer les conseils régionaux et donner la possibilité à chaque région de gérer ses propres affaires. Il a expliqué aux députés qu’à travers ces textes le Gouvernement malien voulait démontrer sa bonne volonté aux groupes armés et à la communauté internationale.
L’Honorable Mamadou Diarrassouba ne l’entendait pas de cette oreille. Il a martelé que l’adoption de ces projets de loi n’avait rien à avoir avec les négociations en cours à Alger. C’est lui qui a tiré la sonnette d’alarme et affirmé la nécessité d’adapter le texte aux réalités de la gestion des collectivités locales au Mali.
Après cette déclaration du Questeur, le Président du Groupe parlementaire APM a demandé une suspension de plénière pour consulter son groupe. A la reprise, le Président de la Commission ayant constaté plusieurs divergences sur ces textes a ordonné que l’on puisse les renvoyer à la séance plénière du jeudi 25 septembre prochain.
Espérons que, d’ici là, la Commission de la décentralisation saura adapter son rapport à la gestion des collectivités locales en résolvant les problèmes posés. Qui ont pour noms manque de ressources pour les collectivités, difficultés liées à l’administration des collectivités et question du transfert des ressources aux collectivités, entre autres.
Youssouf Diallo