En 28 pages, structurées en trois axes, le projet de déclaration de politique générale du chef de gouvernement, Modibo Kéita, présenté lundi à l’Assemblée nationale, envisage, malgré des observations de l’opposition, un vaste programme de réforme dans les secteurs de la sécurité, l’amélioration des conditions de vie et la promotion de la justice sociale dans la période 2014-2018 sur la base des orientations du président de la République.
Le Premier ministre Modibo Kéita, après délibération du conseil des ministres du 27 mai dernier a engagé lundi 8 juin 2015 devant l’Assemblée la responsabilité du gouvernement sur son programme de gestion des affaires courantes. L’action gouvernementale que le PM entend conduire pour orienter le Mali vers une vision soutenue par des objectifs clairs est basée sur des initiatives précises dans le cadre du projet présidentiel, notamment la sécurité des personnes et la protection de leurs biens dans un environnement de paix, l’amélioration des conditions de vie et la promotion de la justice sociale.
Selon le PM, la restauration de la paix dans notre pays, particulièrement dans la partie septentrionale est une condition essentielle au développement de la sécurité. “Nous sommes meurtris devant ces scènes d’agressions multiples qui menacent la stabilité du Mali. C’est pourquoi nous accordons une place importante à la sécurité dans la reconstruction du Mali nouveau. C’est dans ce sens que la réforme du secteur de la sécurité, commencée en août 2014 avec la création du Conseil national pour la réforme de la sécurité sera poursuivie par la mise en place des organes et le recrutement de ressources qualifiées…”, a-t-il déclaré, ajoutant que d’autres réflexions sont en cours pour soutenir l’équipement et l’entretien de nos forces de sécurité et de défense, dans le cadre de la mise en œuvre de la Loi de programmation militaire.
Le programme d’actions du gouvernement, présenté par Modibo Kéita, envisage une meilleure amélioration des conditions de vie et d’existence des populations. “Notre volonté, sur ce plan, consistera à diversifier l’économie, en recentrant le programme d’action sur l’amélioration du cadre macro-économique, le relèvement du pouvoir d’achat des populations, la politique de décentralisation et le développement des infrastructures de transports…”
L’amélioration du cadre macro-économique !
Selon le PM, l’efficacité et la transparence dans les procédures de passation des marchés publics et de contrôle de la dépense seront renforcées. “Le gouvernement a soumis à l’Assemblée nationale, le projet de loi de finances
rectificative prenant en compte l’incidence financière. L’activité économique continuera de croître d’au moins 5,0 % en termes réels en 2015. Cette croissance sera impulsée par tous les secteurs d’activités. L’inflation devrait atteindre seulement 1,7 % en 2015 contre une norme communautaire de 3,0 %. Cette maîtrise de l’inflation s’explique par les mesures prises par le gouvernement pour assurer la stabilité des prix…”, a-t-il affirmé.
Pour atteindre les objectifs de l’autosuffisance alimentaire, la stratégie de développement du secteur agricole sera basée sur la mutation des exploitations agricoles familiales et le développement des agropoles en vue de la transformation et de la valorisation des produits agricoles dans les grands bassins de production. “Les aléas climatiques et le faible niveau de transformation des produits entravent les efforts des Maliens. C’est pourquoi la modernisation du secteur agricole est une priorité pour le gouvernement à travers l’aménagement de 100 000 hectares sur la période 2014-2018. Le développement des programmes d’extension des aménagements hydro agricoles pour accroitre la production. Des textes ont déjà été adoptés dans cette perspective relative à la création d’une Agence d’aménagement des terres et de fourniture de l’eau d’irrigation”, expliquera-t-il.
Tout comme l’habitat, dans le domaine des infrastructures économiques de base, les différents chantiers et projets seront poursuivis afin de relier les principales villes et agglomérations ainsi que les pôles économiques.
Réforme de l’Etat en ligne de mire
Une révision constitutionnelle est en vue pour la mise en œuvre des ambitieux projets de réforme de l’Etat. Selon Modibo Kéita, il veillera à l’institutionnalisation de la gestion axée sur les résultats et l’adoption du nouveau programme de réforme.
L’éducation, l’emploi, la formation professionnelle, les réformes dans le domaine de la santé, la culture…, le gouvernement intensifiera des actions concrètes pour prendre en charge les questions de la bonne gouvernance à travers le renforcement des institutions et l’approfondissement de la démocratie.
Le second grand rendez-vous républicain du chef de gouvernement avec les députés aura été une véritable tribune pour faire la radioscopie du pays au cours des derniers mois. Puisque jusque-là, les actions du président n’ont pas commencé à être mises en œuvre selon une bonne partie de la population. La déclaration de politique générale du gouvernement soumise à l’appréciation des députés n’a pas omis un secteur de l’économie et la réforme administrative du pays.
Le socle sur lequel se fonde la déclaration de politique générale demeure le projet de société et la vision déclinée par le président de la République, en ce qui concerne le développement économique, social et culturel du pays ainsi que le programme d’action du gouvernement 2013-2018. Le débat sur la stratégie gouvernementale des représentants de la nation est prévu jeudi 11 juin prochain.
Bréhima Sogoba
Ils ont dit….
L’honorable Mody Ndiaye, membre du groupe parlementaire VRD :
“Nous avons compris que le Premier ministre a décliné cette déclaration en trois axes, le premier axe est consacré à la sécurité, le second sur les conditions de vie de la population et le troisième axe concerne la justice et l’équité. Nous avons noté beaucoup d’actions de la part du gouvernement, mais à ce stade, nous avons peu d’information sur la réforme parce que, l’objectif qu’on était à même d’attendre de cette déclaration de politique est qu’elle devait amener à un changement de la situation que nous connaissons maintenant. Je vous assure que nous n’avons pas senti du tout à travers cette déclaration de politique générale des réformes majeures qui devaient indiquer qu’il y aura une évolution de la situation du Nord du Mali. Voilà pour le moment mes principales impressions sur cette déclaration faite par le Premier ministre”.
L’honorable Yaya Sangaré du Groupe Adéma/PASJ :
“Cette déclaration prend en charge toutes les préoccupations des populations maliennes. Le Premier ministre a énuméré les grandes orientations qu’un gouvernement doit se donner surtout en cette période de post-crise. Nous aurions voulu quand même qu’il aille au-delà des intentions parce que qu’une DPG doit pouvoir non seulement être chiffrée mais pouvoir définir les grandes actions qui sont en cours de réalisation et essayer également de consolider les acquis qui ont été réalisés par les différents gouvernements successifs avant lui. Je m’attendais beaucoup plus à voir dans cette DPG des mesures concrètes dans le domaine de la sécurité par exemple, les difficultés que la population a pour avoir la carte d’identité et le passeport. Et sur la question du Nord, si elle n’est pas résolue avec beaucoup de responsabilité, cela peut avoir un impact négatif sur tout le processus de développement de l’ensemble du pays. Je pense que le PM devait s’appesantir sur ces questions-là”.
Oumar B. Sidibé
Il était temps qu’il présent son projet
“Une révision constitutionnelle est en vue pour la mise en œuvre des ambitieux projets de réforme de l’Etat.”
Laissez notre constitution en paix!
Quelqu’un qui manque de declarer ses bien conformement a ladite constitution a -t-il le droit de reviser quoi que ce soit en son sein?
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