Assemblée Nationale : La Commission Défense et Sécurité reçoit le patron de la Sécurité militaire

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C’était le vendredi dernier. Face à la persistance de l’insécurité, sinon de sa recrudescence sur une bonne partie du territoire, le Parlement commence à bouger. Selon nos sources, appel serait désormais fait aux acteurs principaux des forces de défense et de sécurité. Le coup d’envoi a ainsi été donné par le Colonel-Major Boubacar Kéïta, Directeur de la Sécurité Militaire. Vendredi donc, il était devant la Commission Défense et Sécurité présidée par l’Honorable Karim Kéïta et a été entretenu à huis clos. Pour les grandes oreilles, il aurait surtout été question d’effectifs, de moyens, etc.

 Kidal, Djenné, Bourem, Goundam, … il ne se passe plus un jour sans que l’une des villes n’enregistre une attaque armée. L’on n’y compte plus les poses de mines, les tirs de roquettes et les embuscades. A chaque fois, des morts et des blessés sont enregistrés tant du côté des forces de défense et de sécurité nationales que des assaillants. Mais, ce sont les paisibles populations civiles qui payent un lourd tribut.

Toutes choses qui semblent aujourd’hui motiver la décision de l’Assemblée nationale de voir clair dans la situation. C’est dans ce cadre que la Commission Défense et Sécurité a, semble-t-il, ainsi entrepris d’interpeller les principaux acteurs du secteur. Autrement dit, d’entendre les Chefs militaires et ou les patrons des services de sécurité. D’après nos sources, le coup d’envoi a été donné le vendredi 19 février. La Commission présidée par l’Honorable Karim Kéïta, non moins fils du Chef de l’Etat, recevait ce jour le colonel-Major Boubacar Kéïta, Directeur général de la Sécurité militaire. L’entretien s’est déroulé à huis clos. Il aurait duré plusieurs heures. Rien n’a filtré officiellement dudit entretien.

Les grandes oreilles de Bagadadji, quartier abritant le Parlement, révèlent qu’il aurait été surtout question de la persistance de l’insécurité, de sa recrudescence dans une bonne partie du pays. Les mêmes sources rapportent que les échanges auraient tourné autour des effectifs et de moyens matériels et financiers. Dans les allées de l’Assemblée nationale, l’on murmure que l’Officier aurait éclairé  largement les lanternes des membres de la commission. D’abord, en décrivant la présence de ses éléments sur l’ensemble du territoire, tout en déplorant le manque de moyens, ensuite. Des élus au fait de la chose militaire se seraient surpris des conditions de travail de cette structure cruciale pour la défense nationale.

Tout en prenant bonne note des éclairages fournis par le Colonel-Major Kéïta, certains d’entre eux promettent d’attirer l’attention des plus hautes autorités du pays sur le traitement actuel réservé à la Sécurité militaire. De la Réforme de la Défense et de la Sécurité, il en a été question. Nos interlocuteurs assurent qu’ils plaideront pour un renforcement des capacités de tous les services de renseignements. ” Dans la guerre asymétrique que nous livrent les groupes jihadistes, il est important que nous ayons plus d’hommes et de moyens sur le terrain “, nous a confié un vieux député. Un autre a renchéri : ” Il ne s’agit pas seulement de la Sécurité Militaire. La Direction générale de la Sécurité d’Etat (DGSE) a été réorganisée. Elle dispose de gros moyens. Cela est bon. Mais, pour vaincre l’insécurité, il faudrait que tous les services du genre soient mieux traités “. Au même moment, à Ménaka, les armes crépitèrent. Un soldat a encore perdu la vie. Comme quoi il faudrait aller vite !

A. Coulibaly

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