Assemblée nationale : escalade verbale entre Oumar Mariko et Sada Samaké

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Échanges houleux hier entre le ministre de la Sécurité et le député Oumar MarikoSi l’atmosphère du débat des questions orales était bon enfant entre Bocary Tréta, premier interpellé de l’honorable Oumar Mariko le jeudi dernier à l’Assemblée nationale, celle du second, Sada Samaké, a mal tourné. L’interpellateur et l’interpellé ne se sont pas fait de cadeaux. Une véritable escalade verbale a émaillé le débat.

 

Le jeudi dernier, le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, Sada Samaké, était interpellé à l’Assemblée nationale par l’honorable Oumar Mariko, pour la 3ème fois en trois mois, au sujet de l’affaire des élèves-commissaires, du syndicat, de l’insécurité. Mais aussi des questions relatives au passeport et à la carte d’identité nationale. En somme, des préoccupations communes à tous les Maliens, auxquelles le ministre Sada Samaké peine toujours à trouver des solutions. Il promet à chaque interpellation d’y remédier sans jamais y parvenir.

 

Le général qui sort du bois, comme le surnomment certains, au lieu de répondre aux questions de son interpellateur, s’est mis à s’agiter comme si les préoccupations adressées à lui n’en valaient pas la peine. Aucune des questions pertinentes posées par l’honorable Oumar Mariko n’a été répondue par Sada Samaké. Comme réponse donnée à la question relative à l’affaire des élèves-commissaires, il s’est contenté seulement de dire que cet arrêt relève d’une question d’opportunité et que l’honorable Mariko n’a pas qualité à l’apprécier.

 

Concernant la situation sécuritaire du pays, il s’est borné à affirmer que cette interrogation relève du secret-défense.  «Vous et moi, nous n’avons pas la même conception de l’Etat, ni du service public et son corollaire. Toute chose que vous gagnerez à apprendre à connaître, non pas dans la surenchère et la subversion au profit d’un agitateur professionnel sans vergogne», a déclaré Sada Samaké dans sa réponse.

 

Ces propos tenus par un ministre de la République, de surcroît, en charge de la Sécurité intérieure, laisse à croire que notre pays est loin de sortir de l’ornière. Sada Samaké ne s’arrêtera pas à cela. Il a lancé encore d’autres propos désobligeants à l’endroit de l’honorable Oumar Mariko. «C’est une campagne d’acharnement et de dénigrement que mène Mariko contre un serviteur loyal et fidèle de l’Etat que je suis. Ma présence au gouvernement dérange Mariko». Et Sada Samaké d’accuser Oumar Mariko d’être à la solde des putschistes du 22 mars dont les policiers qu’il défend ont pris part. «C’est par ta faute que certains militaires croupissent aujourd’hui en prison. Sachez que les choses ont changé, et que tout ce qui s’est passé durant ces 20 dernières années ne peut plus se refaire. Il n’y aura plus de coup d’Etat dans ce pays», a lancé avec virulence le ministre visiblement hors de lui.

 

Cette interpellation a été une véritable passe d’armes entre ces deux «ennemis jurés». L’honorable Oumar Mariko en réponse aux mots déplacés du ministre, Sada Samaké, a fait, lui aussi, des révélations. «Monsieur le ministre, vous faites preuve de légèreté ou de complicité dans le traitement du dossier des passeports et des cartes d’identité. Vous êtes à la tête d’un réseau qui a créé une crise de passeport afin de vous remplir les poches en livrant des passeports souvent à 250 000 Fcfa, au lieu de 50 000 Fcfa. Je ne suis pas étonné que vous ne répondiez pas à mes questions, parce que ça montre toutes vos limites à pouvoir assurer la sécurité des Maliens. Vous n’avez jamais été un officier de terrain», a rétorqué vivement Oumar Mariko.

 

Diango COULIBALY

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