Quand le front social national s’embrase au point que l’une des prestigieuses institutions de la République comme l’Assemblée Nationale en vienne à observer une grève de son personnel, il y a véritablement péril en la demeure !
maliweb.net – Depuis plusieurs années, des bruits de mauvaise gestion comme des surfacturations, des dépenses fantaisistes, des embauches de favoritisme courent à propos de l’Assemblée Nationale. A cela s’ajoute un personnel qui se plaint de ne pas être mis dans ses droits de travailleurs. Ces cadres employés font des pieds et des mains à travers diverses négociations et réunions pour que leur situation soit améliorée.
C’est ainsi que dans un récent article paru dans notre parution N°59 du lundi 12 novembre 2018 titré « les syndicalistes réclament de meilleures conditions de travail », le secrétaire général du comité syndical de l’Assemblée Nationale, Ibrahim M. Touré et les membres avaient souligné leur insatisfaction par rapport au paiement de leurs droits. « Qu’on mette les gens dans leurs droits au lieu de les piétiner », avait même précise le secrétaire à l’organisation du comité syndical, Souleymane Guindo, dans son allocution ce jour-là. C’est dans cette requête de leur droit, qu’un préavis de grève a été déposé sur la table du bureau de ladite institution le 27 novembre 2018.
Dans ce préavis de grève,le bureau du comité syndical de l’Assemblée Nationale « porte à la connaissance de tous les travailleurs et autorités de l’institution ainsi qu’à l’opinion nationale qu’un préavis de grève est déposé sur la table du bureau de l’Assemblée Nationale pour les dates du 12, 13 et 14 décembre 2018. Au document d’indiquer que les motifs de ce préavis de grève sont les suivants : réclamation des droits des travailleurs et l’adoption de la loi N°18/37/5L, portant statut du personnel parlementaire. Selon le document, tout le personnel est invité à respecter le mot d’ordre du préavis de grève.
Par ailleurs, les responsables syndicaux de l’Hémicycle estiment que suite aux différentes correspondances adressées aux dirigeants de l’institution, dont le traitement demeure toujours infructueux, le bureau du comité syndical de Bagadadji prend acte de la mauvaise foi affichée par les autorités parlementaires. Ils disent se réserver le droit d’user des moyens légaux jusqu’à la satisfaction de ces doléances nommément exprimées ». Ils mettent en garde si par extraordinaire aucun début de solutions aux doléances n’est perçu, ni la mise en œuvre de la loi N°18/37/5L portant statut du personnel n’est pas adoptée le 6 décembre, une grève de 72 heures s’en suivra, les 12, 13 et 14 décembre prochains.
Outre ces mesures, les responsables syndicaux de l’institution parlementaire prévoient de rencontrer la presse pour leur faire part de la situation.
Comme on le voit, l’ébullition du front social n’épargne pas les cercles hauts placés du pouvoir. Ce qui dénote d’un pourrissement du malaise social. Comment peut-on imaginer que l’Assemblée Nationale, haut lieu de la norme législative, puisse connaître des débrayages de ce genre ? Et dire que l’institution avait été, il y a quelques mois, privé de fourniture d’électricité pour des retards de paiement de facture.
Il nous revient que l’Assemblée Nationale a été très mal gérée durant cette cinquième législature. Et l’on parle d’un dépassement de crédit de plusieurs milliards de nos francs. Alors que le budget de l’institution avoisine le chiffre record de 15 milliards FCFA. Vivement, une descente du Bureau du Vérificateur Général à la Place de la République pour fouiner dans la gestion de l’ordonnateur Issiaka Sidibé et de son bras de décaissement Mamadou Diarrassouba !
Boubou SIDIBE / La rédaction de maliweb.net