Issue de la toute récente rentrée parlementaire de la quatrième législature de l’Assemblée Nationale, l’opposition malienne présente déjà les symptômes d’une fragilité qui en dit long sur la capacité de ses composantes à constituer un bloc solide et fiable de contre-pouvoir.
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Le duo Sadi-Parena saura-t-il transcender une crise de confiance apparemment congénitale ? La question est d’autant moins superflue que les deux formations politiques n’ont daigné démentir les préjugés d’un manque naturel de prédisposition à la cohabitation.
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En effet, depuis la naissance de ce bloc de l’opposition, séance tenante lors de la constitution des groupes parlementaires à l’hémicycle malien, d’aucuns en ont jugé une union euphorique, peut-être beaucoup plus éphémère qu’un feu de paille. Respectivement emmenées par le Dr. Oumar Mariko et Me Hamidou Diabaté, les deux entités parlementaires choisissaient en son temps de sceller leur destin autour d’une perception commune d’une situation socio-économique qu’elles jugent catastrophique pour la majorité des compatriotes.
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rnPrivatisations à tour de bras, conditions insupportables pour les producteurs ruraux, niveau et coût de la vie en deçà des attentes populaires, etc. Tels sont entre autres les griefs soulevés par le Parena et Sadi, dans une déclaration d’un ton et d’un engagement à ravir la vedette au RPM, une formation fortement pressentie à leur place mais finalement réduite à jouer le second rôle dans l’opposition. Et hormis quelques rares observateurs circonspects, la plupart des compatriotes comptaient sur le courage et la détermination apparents du tandem Parena – Sadi pour marquer l’épilogue d’un atypisme caractéristique de la démocratie malienne depuis les élections générales e 2002. Mais il aura sans doute suffi de si peu de temps pour que leur espoir redevienne désillusion.
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rnEt pour cause, la casquette commune d’opposants n’a nullement contribué à modifier la nature des relations entre les deux composantes de l’opposition. En clair, la confiance reste toujours à instaurer entre le Parena de Me Diabaté et Sadi de Oumar Mariko, deux entités parlementaires manifestement séparées dans leur union. En effet, après la constitution des différents groupes parlementaires à l’Assemblée Nationale, l’administration parlementaire s’est aussitôt chargée d’affecter un local à chacun d’entre eux, en fonction naturellement de leur consistance. Comme tous les autres groupes, celui du duo Parena-Sadi est dirigé par un président.
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rnMais avec moins d’une dizaine de députés, l’entité parlementaire conduite par Me Hamidou Diabaté, élu à Kita, n’a pu être contenue dans un seul local, à cause vraisemblablement de barrières de la méfiance difficiles à lever entre ses deux composantes. C’est ainsi que les parlementaires du Bélier Blanc se retrouvent constamment dans un luxueux bureau qui abrite le secrétaire général de leur parti, tandis que ceux de Sadi ne s’accommodent pas moins d’une autonomie de domiciliation ailleurs dans d’autres locaux différents.
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rnRecoupements faits, il semble que les camarades de Oumar Mariko et de Me Diabaté ne paraissent point disposés à pousser la collaboration au point de partager la totalité de leurs secrets politiques. Comme pour donner raison à ceux des observateurs pour qui une cohabitation entre les deux partis est impossible, au regard des divergences historiques que leurs responsables entretiennent depuis leurs origines communes, le CNID.
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