Le Bureau du Comité syndical de l’Assemblée nationale a adressé au président de l’hémicycle une correspondance pour signaler les innombrables irrégularités et dysfonctionnements dans le traitement des conditions des travailleurs de ladite Assemblée. Mais à sa rencontre hier, mardi 11 décembre 2018, avec la commission de conciliation, elle a levé son mot d’ordre de grève qui devait commencer ce matin.
Le Bureau du Comité syndical de l’Assemblée nationale a souligné plusieurs points de revendications liées aux conditions socioprofessionnelles des travailleurs pour lesquels sollicite auprès de la plus haute autorité de l’Hémicycle, une amélioration qui entre dans le cadre de la plénitude de leurs droits.
Ces irrégularités et dysfonctionnements sont, entre autres, des salaires inégalitaires dans le traitement financier de certains cadres de même catégorie, hormis les avantages d’ancienneté, au mépris des textes ; l’inversion de lien de charge de subordination dans certains cas où le cadre moyen ou inférieur joue le rôle de l’autorité patronale sur des cadres A ; la création de textes arbitraires brimant les droits des cadres supérieurs ( appelés agents législatifs) dont le dessein est de spolier injustement leurs droits dûment consacrés ; la sous-traitance des cadres ( agents législatifs) en termes de salaires, indemnités, tickets de carburant (seulement 6 tickets au lieu de 18) ainsi que le non-versement des frais de communication et les cartes de recharge téléphonique, nonobstant leur fonction dans les commissions ou dans leurs services d’affectation ; la non-dotation des reprographes et documentalistes en lait ou toutes autres commodités leur permettant de traiter les déchets toxiques qu’ils absorbent directement ou indirectement du fait des machines de travail ; la non-dotation des chauffeurs en tenue de travail ; le non-versement régulier du fonds social du personnel ( versement exigé avant la fin de ce mois) ; la non-prise en charge de la formation du personnel conformément aux ressources budgétaires allouées à cet effet ; le non-enrôlement de tout le personnel dans l’Assurance maladie nonobstant le caractère solidaire et humanitaire que relève cette assurance dont l’objectif est d’aider les plus démunis…
Mais le comité syndical signale que ces irrégularités et dysfonctionnement énumérées sont patents et regrettables, d’où la sollicitation de l’engagement personnel du président de l’Assemblée nationale pour redresser au mieux ces pratiques régressives et attentatoires à la dignité humaine et au prestige de la belle institution qu’est l’Assemblée nationale.
Le Comité syndical de l’Assemblée nationale espère auprès des plus hautes autorités une instruction, dans une diligence de célébrité, la relecture du règlement administratif et financier aux fins de l’adapter aux textes ; la commission des conseillers financiers et de gestion des ressources humaines, aux fins de clarifier et d’assainir les droits des travailleurs selon le traitement catégoriel et la restructuration adéquate de l’organigramme de l’Assemblée nationale; une désignation des personnes ressources ( cadre de l’administration parlementaire et du Cabinet) qui vont mutualiser leur expertise avec celle du Comité syndical pour parfaire au mieux le texte de proposition de loi n°18/37/5L portant statut du personnel parlementaire, avant la plénière du 6 décembre 2018 ; permettre la formation adéquate et substantielle du personnel parlementaire à la hauteur des ressources budgétaires consacrées, à cet effet, etc.
Suite à cette saisine du président de l’Assemblée nationale et la menace d’aller en grève, le comité syndical a rencontré hier, la commission de conciliation dirigée par l’honorable Hadi Niagado.Le syndicat a eu satisfaction à ses réclamations et a levé son mot d’ordre de grève.
Joint par téléphone, le secrétaire général du comité syndical a été clair : « Nous avons levé le mot d’ordre de grève parce que nos doléances ont été pris en compte à 90% ».
ISSA DJIGUIBA