L’opposition parlementaire avait déposé le vendredi dernier une motion de censure contre le Gouvernement dirigé par Modibo Kéita. Sans surprise, elle a été rejetée par 112 députés au terme de 4 heures de débats parfois houleux. L’équipe gouvernementale a donc survécu à la tentative de déstabilisation, avec le soutien de la majorité parlementaire.
L’objectif était d’obtenir la démission du Premier ministre et toute son équipe pour trois raisons majeures. En effet, l’opposition déplore le consentement du Gouvernement à autoriser l’Union Européenne à refouler des maliens de l’extérieur, l’incapacité à assurer la sécurité dans le pays notamment en accusant un retard injustifié pour la préparation et l’adoption d’une loi d’orientation sur la sécurité et au demeurant en ne dotant pas conséquemment les forces de sécurité pour leur permettre de faire face au péril sécuritaire et l’incapacité à organiser des élections communales crédibles et sur toute l’étendue du territoire nationale.
En réponses, avec le soutien de la forte majorité de députés acquis à sa cause, le Premier ministre a tenu en apportant des clarifications à ces récriminations formulées par l’opposition. Il a noté la bonne organisation des élections communales dans la majeure partie des communes. «Il n’y a pas eu d’élection bâclée », a-t-il déclaré. Sur la question sécuritaire, il a rappelé les efforts accomplis par son Gouvernement pour mettre nos forces de sécurité dans les meilleures conditions de travail. Il a indiqué que la loi d’orientation et de programmation militaire n’est pas confondre avec celle sur la sécurité. Mieux, il a annoncé l’arrivé d’un avion de combat le vendredi dernier et 4 autres au mois de juin 2017 dans le cadre de l’exécution de la loi d’orientation et de programmation militaire. Comme la veille lors de la séance d’interpellation du Gouvernement sur le prétendu accord signé par le Gouvernement avec l’Union européenne, Modibo Kéita a rappelé que le Mali n’a pas signé d’accord de réadmission avec l’Union européenne. Il a beaucoup insisté l’extrême sensibilité de cette question.
Aux termes de quatre heure de débats souvent très houleux entre les députés de l’opposition et ceux de la majorité, la motion de censure a été rejeté sans surprise par 112 voix contre et 33 voix pour.
Moussa Koné