La cinquième législature de l’Assemblée nationale du Mali compte des députés qui, depuis leur élection tentent par tous les moyens de remplir le contrat de confiance qui les lie à leurs électeurs lors de la campagne électorale. Dans ce chapitre, le devoir de conscience oblige de citer certains. Comme l’honorable Mamadou Hawa Gassama de l’URD, élu à Yélimané, ou même le jeune Amadou Thiam de l’ADP-Maliba, élu de la Commune V. Pour ne citer que ceux-ci.
De l’autre côté, elles sont nombreuses ces ‘’marionnettes écharpées’’ aux couleurs nationales, qui s’affichent à travers les rues de la capitale avec leur macaron de député. Ces élus semblent entrés à l’hémicycle par effraction. Parmi ceux-ci, les trois députés de la commune VI : Moussa Coulibaly, Bafotigui Diallo et Mahamadou Djiguiné. Des noms qui sonnent étrange dans les oreilles de tous les observateurs de la scène politique, malgré de nombreuses sessions de l’Assemblée Nationale. Des députés élus sur la liste RPM-UDD-Sabati.
Voilà trois députés qui depuis leur élection n’ont jamais réussi à poser d’actes significatifs en commune VI, où les populations commencent à sortir de leur silence sur leur comportement. Des députés qui, depuis leur élection ne rendent pas compte comme ils l’avaient promis lors de la campagne pour les législatives. Mais aussi, ne portent pas les préoccupations de leurs électeurs devant la représentation nationale.
Mieux, les populations de la commune VI dans une grande majorité regrettent déjà leurs anciens députés. Il s’agit des élus qui crévaient l’écran à chaque occasion, comme : Camara Saoudatou Dembélé, Bouba Traoré, Kalifa Doumbia, Me Demba Traoré…
Ces députés, durant leur mandat, malgré tout ce qu’on leur reproche, ont tenté de répondre aux aspirations de leurs électeurs. Aussi, la Commune VI était honorée par ces députés qui mettaient leur leadership en pratique pour diriger même des commissions à l’Assemblée Nationale, notamment le poste de Président de la commission Lois.
Sans compter que durant leur mandat, ces trois députés ont laissé leurs portes ouvertes aux populations qu’ils rencontraient souvent même à des heures tardives.
C’est le cas de l’ancien député Camara Saoudatou Dembélé qui recevait, jusqu’à des heures tardives, à son domicile à Magnambougou, les populations, surtout les organisations féminines de la commune VI. Elle recensait les préoccupations de celles-ci avant d’y apporter des réponses idoines.
C’était aussi le cas de l’honorable Kalifa Doumbia avec les populations de Niamakoro. Idem pour Bouba Traoré. Que dire de Me Demba Traoré, qui se confondait avec les simples citoyens de la Commune.
Leur engagement pour les populations s’est traduit par des dons de matériels à des organisations locales, un centre pour les femmes à Niamakoro, la participation à toutes les actions visant le développement de la commune VI….
Des députés qui meublent l’hémicycle
Contrairement à leurs prédécesseurs, les honorables Moussa Coulibaly, Bafotigui Diallo et Mahamadou Djiguiné sont des députés dont le comportement commence à exacerber les populations de la commune VI. Non seulement, ils sont invisibles lors des cérémonies dans la commune, mais aussi, n’ont pas encore réussi à imprimer leurs marques au sein de leur collègues de Bagadadji. Le pire c’est que ces trois députés sont même inconnus de la majorité de la population qui commence déjà à regretter d’autres candidats aux élections législatives. Lesquels avaient promis aux populations de porter leur voix au niveau de la représentation nationale.
C’est le cas des candidats de la liste URD-ADEMA-MPR qui étaient de Camara Saoudatou Dembélé, ancienne député, Me Demba Traoré, ancien député et ancien ministre, et Massitan Traoré, une ancienne fonctionnaire de l’INPS.
Les candidats de cette liste avaient promis de créer un bureau de permanence au niveau de la Mairie de la commune VI, destiné à recevoir les populations et enregistrer leurs préoccupations afin de les faire remonter au niveau de l’Assemblée nationale. Sans compter des réunions qu’ils avaient promises avec les populations afin de leur rendre compte chaque fois que l’Assemblée nationale voterait des lois.
D’autres listes étaient dans la lancée avaient aussi des projets de ce genre. Il s’agit de la liste UMPC-ADP-Maliba, composée d’Adama Doumbia, Mohamed Ben Hako et Cheick Hamala Ba.
En plus des listes CNID-FYT, APDM-PSDA, FARE-AN KA Wuli-YELEMA, Liste indépendante nouveau soleil, UM-RDA Faso Jigi, PRVM-Fasoko, CODEM-RPDM/SADI, APR et PACP.
Fort du soutien du RPM, parti au pouvoir, Moussa Coulibaly, Bafotigui Diallo et Mahamadou Djiguiné vont être élus. Mais depuis leur élection, aucune action majeure n’est à leur actif en commune VI. Le pire c’est que ces trois députés font partie de ceux qui meublent l’Assemblée nationale. Le seul qui a daigné intervenir lors d’une plénière, est l’honorable Moussa Coulibaly, membre de la commission Travaux publics de l’AN. En effet, lors de l’interpellation du ministre Sada Samaké sur les questions de sécurité et de pénurie de cartes d’identité et de passeports, il avait intervenu en indiquant les difficultés que les populations de sa commune connaissent dans ce domaine. Avant de demander au ministre de rendre public le prix réel des cartes d’identités afin de mettre fin à la spéculation dans les commissariats de police et camp de Gendarmerie autour de ce document.
A part lui, les autres sont à l’Assemblée nationale en spectateur, toujours recroquevillés sur eux-mêmes.
Visiblement, les populations de la commune VI doivent encore prendre leur mal en patience car selon certains jeunes de la commune, depuis leur élection, ces trois députés sont devenus inaccessibles toujours absents de leurs domiciles et ne répondent plus au téléphone. « J’ai comme l’impression que nous n’avons pas de députés car ils sont inaccessibles pour qu’on leur parle de nos préoccupations », explique ce jeune de Niamakoro. Et cette dame de poursuivre « Lors de la campagne, nous étions en contact permanent avec ces députés qui avaient promis d’aider notre association une fois élus. Mais depuis qu’ils ont été élus, ils sont inaccessibles et ne répondent même plus à nos appels ».
Ces députés aphones font partie de ceux qui sont toujours là, à écouter leurs collègues porter les préoccupations de leurs électeurs, comme si leur circonscription électorale d’origine n’en avait pas. Car, plus intéressés à courir derrière leurs salaires, primes, avantages et les missions parlementaires qui leur permettent de gagner de l’argent. Et peut être, revenir embobiner encore les ‘’pauvres’’ lors des prochains scrutins.
Georges Diarra