Presque désœuvrés depuis leur élection à l’Hémicycle, nos députés ont depuis le début de cette semaine de quoi s’occuper convenablement. En effet, dans le cadre de la mise en place de la Commission «Dialogue, vérité, justice et réconciliation», il leur a été demandé de réfléchir et de mettre en place un mécanisme pouvant permettre à notre pays de se lancer efficacement dans cette dynamique. On le sait déjà, au sortir de la crise multidimensionnelle qu’a connue le Mali, exacerbée par la guerre contre les jihadistes, les narcotrafiquants et les différents groupes armés, notamment dans le septentrion, il nous faut réparer notre tissu social, recoudre les liens sociaux effrités, refonder nos valeurs sociétales brisées, restaurer l’entente, la solidarité, l’unité… Bref, il s’agit de trouver des remèdes à notre Mali convalescent afin qu’il recouvre intégralement sa santé.
De ce fait, nos élus doivent prendre au sérieux cette Commission «Dialogue, vérité, justice et réconciliation» qui sera mise en place, tant dans sa forme que dans son fond. Le cas échéant, ce ne sera qu’un «machin» de plus qui ne nous conduira qu’à l’échec, comme ce fut le cas des Commissions similaires mises en place après les crises qu’a connues le Mali. A bon entendeur, salut !
Parti Fare : Modibo Sidibé et son bâton de berger
Jeune parti, dont l’avenir se veut radieux, les Fare (Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence Fare-An Kan Wuli), à peine créé, a participé à la dernière présidentielle et en est sorti avec un score assez honorable (quatrième). Félicité tant sur le plan international, ce jeune parti, en raison des intérêts inavoués de certains de ses cadres, vire malheureusement au clanisme. Très rapidement, deux tendances se dessinèrent : celle d’Alou Kéïta, président des Fare ; soutenue par Zoumana Mory Coulibaly, Farouk Camara… Et celle fidèle à Modibo Sidibé, président d’honneur et candidat des Fare à la présidentielle 2013.
Cette dissension s’est aggravée après les législatives au cours desquelles les Fare ont plu glaner quelques députés, notamment lorsqu’il s’est agi de choisir entre : soutenir la mouvance présidentielle ou aller à l’opposition. Alors que Modibo Sidibé souhaite animer l’opposition avec Soumaïla Cissé, Zoumana Mory Coulibaly et ses amis préféreraient goûter aux prébendes de Koulouba en soutenant la mouvance présidentielle. Voilà donc qui est bien dit ! Et comment alors résoudre ce dilemme au sein du parti ? Le congrès ordinaire !
Ce dernier a eu lieu les 15 et 16 mars 2014 dans la salle Djéli Baba Sissoko du Palais de la culture Amadou Hampaté Bah de Bamako, pleine à craquer pour la circonstance. Ce congrès a réuni les délégués venus de l’extérieur et de l’intérieur du pays et des six communes du District de Bamako. Au terme des travaux, Modibo Sidibé a été élu Grand Patron des Fare. C’est désormais lui qui aura en mains les destinées des Fare. Avec son bâton de berger en mains, l’ex-PM Modibo Sidibé pourra-t-il conduire toutes les brebis Fare aux bons pâturages et dans la même direction ? Nous l’espérons vivement pour le renforcement de la démocratie dans notre pays !
Mnla : Mouton peut bien courir, Tabaski arrivera !
Ils ont fait la pluie et le beau temps dans ce pays ; ils se croyaient envoyés d’Allah Le Tout-Puissant (PSL) et donc maîtres du Mali. Oui, envoyés spéciaux d’Allah pour extirper du Mali, les Kafris (incrédules), et pour de bon. Ils, ne cherchez pas loin, ce sont les jihadistes, les bandits armés du Mnla et leurs alliés. Pour ceux d’entre eux qui vivent encore, ils auront pendant longtemps en mémoire la «visite éclaire non amicale» de la France à travers l’Opération Serval, alors qu’ils menaient depuis Konna, une descente fulgurante vers le Sud pour mettre une croix sur le Mali. Surpris par la force de frappe de Serval, ces terroristes prirent la tangente. Dénichés par ci et par là, leurs combattants assassins faisaient vraiment pitié.
Gao et Tombouctou sont totalement libérés, mais à Kidal, il y a encore un certain Mnla qui dicte sa loi, malgré la présence des forces de la Minusma, car son «mentor» serait la France. Lâchés par Ouagadougou, abandonnés par la France, négligés par la Communauté internationale, les leaders du Mnla et leurs alliés ne savent pas à quel saint se vouer. Ils multiplient appels, contacts, voyages…mais, en vain. Finalement, ils se résignent et acceptent d’être cantonnés. Un cantonnement qui n’est pas de leur goût, mais que faire ? L’Ua, l’Ue, les Etats Unis…, personne ne veut de ces pègres.
Très intelligents, ils savent qu’il y a une puissance qui ne veut jamais danser la même samba que la Communauté internationale : la Russie de Vladimir Poutine. Alors, ils mettent le cap sur Moscou. En effectuant récemment une visite, les leaders du Mnla espéraient rencontrer le président russe qui, lui, avait les yeux rivés sur le dossier ukrainien, notamment de la Crimée qui entendait signer son retour dans le giron russe.
Toujours, est-il que les leaders du Mnla sont revenus bredouille, sauf qu’ils ont eu comme conseil de s’inscrire dans l’esprit des Accords de Ouagadougou ; Accords dont ils ne veulent pas entendre parler.
Comme quoi, leur malheur ne fait que commencer. Tout porte à croire qu’ils peuvent bien courir et aller partout où ils veulent, mais ils n’échapperont pas à la justice des hommes. En attendant la colère divine. Pauvres «anges» déchus du Mnla, où est votre puissance ?
Bruno LOMA