L’actuelle session budgétaire de l’Assemblée nationale tire vers sa fin, prévue pour le 15 ou 20 décembre prochain. Le Gouvernement, tenant compte du fait que la législature tire vers sa fin, ne fait qu’envoyer des tas de projets de loi et a d’ailleurs insisté pour que le fameux projet de loi portant Code des personnes et de la famille soit voté avant l’examen de la loi des finances. Toute chose qui confine l’Hémicycle dans un calendrier étriqué poussant les députés à expédier, à la hâte, l’examen de la loi des finances 2012.
l est presque sûr qu’il n’y aura pas de session extraordinaire de l’Assemblée nationale après la clôture de la session budgétaire en cours. Ceci pour deux raisons : la plupart des députés ont déjà la tête aux prochaines élections générales. C’est-à-dire les législatives pour leur propre compte, chacun voulant à tout prix se faire réélire pour garder les juteux privilèges liés à cette… "fonction" ; la présidentielle pour laquelle chaque député compte se battre en faveur du candidat de son parti. Ensuite, la première session ordinaire de l’année 2012, qui devrait avoir lieu en avril, ne pourra pas se tenir quand on sait qu’en ce moment tout le pays sera de plain-pied dans la double campagne électorale et référendaire.
Et quand on sait que cette campagne sera âpre et que des ténors de l’Hémicycle comme Dioncounda Traoré, IBK, Me Mountaga Tall, Oumar Mariko seront dans la course, il est aisé de comprendre que Bagadadji fermera ses portes et ne verra même pas une seule âme qui vive le premier lundi du mois d’avril pour l’ouverture de la session.
En clair, l’actuelle législature est en train de vivre ses dernières heures. Or, selon des informations concordantes, les plus hautes autorités de la République mettent la pression pour que le projet de loi portant Code des personnes et de la famille, celui portant abolition de la peine de mort et d’autres textes jugés très importants soient rapidement adoptés par les élus de la nation. Et quand on sait que le président de l’Assemblée nationale, Pr Dioncounda Traoré, est le candidat investi par l’ADEMA à la présidentielle de l’année prochaine, on comprend qu’il ne puisse résister à ce tout desiderata venant d’en haut.
Il s’ensuit que le titulaire du perchoir malien vient d’ameuter toutes les commissions à travailler d’arrache-pied dans des délais aussi coincés et examiner les textes en question dans les prochains jours avant de boucler par l’examen de la loi des finances.
Conséquence : la lucidité et l’examen critique souhaitable de la loi des finances portant sur les ressources financières de l’Etat en prendront un coup. Certains observateurs annoncent même que le budget et les annexes vont être votés de façon expéditive pour permettre à chaque député de rejoindre sa base pour les ultimes préparatifs des joutes électorales à venir.
Comme on le voit, nos honorables députés ont de gros chats électoraux à fouetter plutôt que de s’attarder sur l’examen minutieux de la loi de finances qu’on dit bien fouillée par la Commission des finances avec les mains expertes des honorables Ouali Diawara et Mody N’Diaye.
Bruno D SEGBEDJI