Malgré les réserves des uns et le niet des autres, les parlementaires maliens sont plus que jamais décidés à satisfaire les désirs d’un seul homme contre la volonté populaire en votant une loi pour appeler le peuple malien à se prononcer au cours d’un référendum sur la réforme institutionnelle, souhaitée par un président qui doit quitter le pouvoir à moins d’un an de la fin de son mandat.
Après la phase d’écoute des représentants des partis politiques et de la société civile, les choses sérieuses commenceront ce matin. Il s’agit du débat sur le projet de loi sur la réforme institutionnelle, déposé sur la table des députés depuis quelques temps. Il est initié par le président Amadou Toumani Touré (ATT) qui souhaite doter notre pays, après vingt ans de pratique démocratique, de nouvelles institutions et de renforcer les pouvoirs du président de
Notre pays n’est pas à sa première tentative de révision constitutionnelle. On se rappelle celle initiée par le chantre de la démocratie, Alpha Oumar Konaré en 2001, à moins d’un an aussi de la fin de son mandat.
Malgré son étoile qui brillait de mille feux au firmament politique africain, il a été contraint d’abandonner son projet. Car combattu par la classe politique toute tendance confondue ainsi que par la société civile. Mais aussi et surtout par «son enfant choyé», la magistrature qui avait bénéficié en son temps des avantages faramineux au détriment des autres travailleurs maliens. C’est la mort dans l’âme que le président Konaré a passé le témoin au général Amadou Toumani Touré sans que sa révision ne soit réalisée.
Il semble que ATT n’a rien tiré comme leçon de ce qui s’est passé il y a dix ans. Aujourd’hui, il est confronté à la même résistance dans sa reforme institutionnelle. Tous ceux qui ont été écoutés par
Malgré tout cela, les députés veulent braver l’interdit en votant la loi de reforme institutionnelle. Ils sont décidés à satisfaire ATT contre le peuple malien. Cela se comprend aisément. D’autant plus que tous ces élus doivent leur place à ATT. Le président de l’Assemblée nationale et pas mal de députés ont été repêchés par le président Touré. Donc, le retour de l’ascenseur devient dans ce cas obligatoire.
On a encore en mémoire cette phrase de l’ancien président de l’Assemblée nationale, IBK, qui déclarait lors d’un vote de projet de loi «J’ai voté non pas par conviction mais…».
Autre argument qui milite en faveur du vote de la loi par les députés, c’est l’endettement de nos honorables auprès de l’usine de tracteurs de Samanko et des institutions bancaires.
Selon nos sources, le président jouerait le rôle d’intermédiaire entre ses structures et les députés. En plus de cela, il y a plusieurs délinquants financiers tapis dans l’hémicycle et qui ne doivent leur survie qu’à ATT.
Si les députés votent cette loi, il n’est pas exclu qu’elle rencontre la même riposte que le Code de la famille et des personnes, voté tard dans la nuit en 2009. La mobilisation des organisations musulmanes, à travers tout le pays, a obligé le président, qui était fier de son code, a le renvoyé à une seule seconde lecture devant les mêmes députés qui avaient fait fi des observations des couches sociales.
Va-t-il faire comme Wade en retirant le projet de loi en pleine séance ou ses députés vont dire non pour qu’on dise que la démocratie malienne a gagné en maturité ?
Wait en see !
Yoro SOW