Le 31 décembre 2012, s’est déroulé le troisième tour des dernières législatives à l’issue desquelles le parti présidentiel, RPM, est arrivé largement en tête avec soixante six députés confirmés par la Cour constitutionnelle. Ce bond spectaculaire, ce parti, qui n’a cessé de perdre du terrain depuis 2002, le doit à l’élection de son président à la magistrature suprême. Ibrahim Boubacar Kéita, pour mettre en œuvre son programme de gouvernement, avait besoin de cette majorité inespérée.
Une majorité aisée d’autant plus que le RPM n’aura rien à redouter de l’URD, deuxième force politique avec dix-huit députés, et de l’ancien parti majoritaire, l’Adema, qui a dégringolé à quinze sièges. Ce trio de tête est suivi de la Codem et de Fare, crédités chacun de six députés, puis de la Sadi (cinq députés).
Depuis le 06 janvier dernier, les députés de la nouvelle assemblée ont été invités à venir à l’Hémicycle pour faire valoir leurs droits à leurs nouvelles fonctions. Prochainement, ils seront conviés en session par décret présidentiel. L’une de leurs premières tâches sera l’élaboration et l’adoption d’un règlement intérieur. Déjà les esprits sont tournés vers ce document et s’interrogent. Entre autres, le quota de cinq députés pour la formation d’un groupe parlementaire sera-t-il maintenu ? Si tel est le cas, seuls le RPM, l’URD, l’Adema, la Codem, le Fare et la Sadi pourraient avoir des groupes parlementaires propres. Les autres, électrons libres, seront obligés, avec seulement un, deux, trois ou quatre députés, de graviter autour des formations précitées. D’où les tractations qui ont déjà commencé pour attirer les partis les moins fortunés. Il s’agit du Cnid (04 députés), de l’Asma, du MPR, du Parena et du Pdes (03 sièges chacun), de l’UM-RDA, du Miria, de l’ADP-Maliba et de la CDS (02 députés chacun), de l’UDD et de l’APR (01 député chacun). A noter que les indépendants occupent quatre sièges, et le parti islamique Prvm, un siège.
A ce stade, il convient de rectifier une certaine version officielle : le député élu à Ségou sur la liste Yelema serait un militant de l’URD qui s’est retrouvé dans cette situation à cause de certains arrangements ; de même, le député élu à Koro sur la liste Adema est un responsable de la Codem dont il est le président du mouvement national des jeunes. Ce qui fait que Yelema n’a pas de député, que l’Adema n’a que 15 députés, et l’URD, 18.
Pour la prochaine législature, l’Assemblée nationale va compter dix-neuf partis politiques et quatre indépendants. Sur les 147 députés qui vont siéger, il n’y aura que 12 femmes.
Pour rappel, de 1992 à 1997, à l’issue des premières élections législatives de l’ère démocratique, l’Assemblée nationale ne comptait que 116 sièges occupés par seulement 11 partis politiques. Parmi les élus figuraient 03 femmes et 24 jeunes de moins de 40 ans. A lui seul, l’Adema s’est taillé la part du lion avec 74 sièges, soit la majorité absolue.
Cette majorité absolue, le Pasj va la conserver dans la législature suivante, après le boycott des élections législatives par les partis de l’opposition en 1997. Ainsi, l’Adema va occuper, de 1997 à 2002, 127 sièges sur les 147 de l’Assemblée nationale. Parmi ces mal élus issus de onze partis politiques figuraient 18 femmes et 16 jeunes de moins de 40 ans.
En 2002, un indépendant, Amadou Toumani Touré, est élu président de la République, face à Soumaïla Cissé de l’Adema (2ème) et Ibrahim Boubacar Kéita, transfuge de la Ruche (3ème). Durant son premier mandat, il va donner à la classe politique, notamment les partis de l’opposition alors laminés par le gros ogre, l’Adema, véritable parti-Etat, de se requinquer et de redevenir à nouveau compétitifs. Ainsi, après des élections législatives très disputées, 19 partis politiques et 16 indépendants ont investi les 147 sièges de l’Assemblée nationale. Parmi eux, 14 femmes et 11 jeunes de moins de 40 ans. C’est le RPM qui est sorti victorieux de ces joutes avec 41 députés, suivis du Pasj (36 sièges), du Collectif des indépendants Codi (16 députés), de l’URD et du Cnid (13 élus chacun).
De 2007 à 2012 (le mandat sera prolongé jusqu’à 2013), l’Assemblée va garder le même nombre de sièges (147) que lors de la magistrature précédente. Il n y a plus que 13 femmes. L’Adema redevient la première force politique du pays, devant l’URD, le Pdes et la Codem. Le RPM est loin derrière et sur le point de disparaître.
Aujourd’hui, il revient sur le devant de la scène et tout près d’avoir, avec ses alliés et ses ralliés circonstanciels, la majorité plus qu’absolue pour faire de l’Assemblée nationale une caisse de résonance et d’enregistrement. Mais à cela, les Maliens sont habitués depuis les premières heures du processus démocratique.
Cheick TANDINA
Mais please que les députés restent dans leurs partis. Car une fois élu il change de parti ou démissionne du parti qui les ont faits élire.
-C’est pour cela qu’il faut des textes (LOIS) électoraux pour bannir les alliances.
-Il faut démettre un député de ces fonctions quand ce député démissionne du parti une fois élu. A cet effet le parti peut envoyer une autre personne à la place du député démissionnaire avant la fin du mandat.
-Il faut décourager les députés démissionnaires pendant leur mandat car ils changent les donnés politique de l’assemblée nationale.
L’Etat doit prendre ses responsabilités en autorisant pas ces actes de délinquances et de traîtrise
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