Violences verbales, agressions physiques, injures publiques et trafics de drogues sont devenus le jeu favori de certains de nos députés. Des agissements qui ne font que jeter du discrédit sur les élus de la Nation et l’Assemblée nationale, la deuxième institution du pays. Raison pour laquelle certains d’entre eux estiment être prêts à voter la levée de l’immunité parlementaire de leurs camarades récidivistes et indélicats.
Trois députés sont impliqués dans des scandales à faire rougir la République : Yaya Sangaré, député Adéma élu à Yanfolila ; Mamadou Hawa Gassama, député Urd élu à Yélimané et Déïty Ag Sidimo, député PDES élu à Tessalit. On reproche au premier d’avoir agressé le sergent de police Sadio Kanouté, le lundi 29 août 2011 au carrefour du grand hôtel de Bamako aux environs de 15 heures. Et une plainte a été déposée contre lui et on espère la levée de son immunité parlementaire.
Quant à Mamadou HawaGassama, il accumule les frasques et son nom est associé à de multiples affaires sulfureuses. Son forfait le plus retentissant est celui du 13 avril dernier quand il incita la foule à s’en prendre à Madame Konté Fatoumata Doumbia, maire de la commune I du district de Bamako, qui n’a eu la vie sauve qu’à l’agilité de ses jambes, mais son véhicule fut quand même incendié. Une plainte pour incitation à la violence et tentative d’agression aurait été introduite contre le député étrangleur.
On attend bien sûr la levée de son immunité parlementaire pour le traduire en justice. Un sort qui attend aussi l’honorable Déïty Ag Sidimo, député élu à Tessalit, régulièrement cité dans des affaires de rébellion et de trafic de drogues. Selon de sources très crédibles, il aurait été pris la main dans le sac en Algérie. D’ailleurs, l’Algérie a expressément demandé la levée de son immunité parlementaire après l’arrestation de plusieurs ses présumés complices. Sidimo, qui se serait enrichi à la vitesse de la lumière, sera entendu dans les prochains jours par une commission ad hoc déjà à pied d’œuvre pour étudier la possibilité de la levée de son immunité parlementaire. En attendant, c’est un rebelle converti qui se la coule douce entre les murs de l’hémicycle à l’instar d’autres criminels de guerre comme Ahmada Ag Bibi député élu dans son cercle d’Abéïbara qui fait partie de ces bandits comme le défunt Bahanga et Fagaga qui ont provoqué en mai 2006 un bain de sang à Kidal.
On a entendu ces derniers temps des accusations de trafic humain proférées contre le questeur de l’Assemblée nationale par deux jeunes filles qu’il aurait envoyées en Tunisie pour y être exploitées comme bonnes à tout faire. On n’oublie pas les affaires de trafics de macarons, de visas et de passeports qui ont eu à éclabousser beaucoup de nos élus de la Nation.
Ces honorables ,pas du tout honorables, confirment l’opinion assez largement répandue au sein des populations selon laquelle, l’Assemblée nationale est devenue un refuge pour des bandits à col blanc. Une affaire à suivre de très près car tous ces agissements ne sont naturellement pas de nature à donner une bonne image de nos institutions tant le plan national qu’international.
Abdoulaye Diakité