Gossi Draméra, député élu à Bafoulabé, celui la même qui avait menacé avec un pistolet son colistier, l’honorable Ibrahima Dianessy au siège de l’URD en octobre 2009, est accusé aujourd’hui d’avoir détourné les indemnités de son interprète, Eric Mody Koïté. Une nouvelle affaire qui vient une fois de plus, ternir de l’image de notre Assemblée nationale.
La présente affaire a éclaté en juin 2010 et toute l’Assemblée nationale a été mise au courant. Du questeur jusqu’au président Dioncounda Traoré saisi du dossier par écrit à plusieurs reprises. Le mis en cause aurait même barré le nom de son interprète sur la liste de dépenses (Etat de dépense) et signe en lieu et place de celui-ci.
En attendant sa réaction, cette énième affaire vient se rajouter aux problèmes de l’Assemblée nationale confrontée à plusieurs scandales depuis le début de l’année.
Violences verbales, agressions physiques, injures publiques et trafics de drogues sont devenus le jeu favori de certains de nos députés. Des agissements qui ne font que jeter du discrédit sur les élus de la Nation et l’Assemblée nationale, la deuxième institution du pays. Raison pour laquelle certains d’entre eux s’estiment prêts à voter pour une levée de l’immunité parlementaire de leurs camarades récidivistes et indélicats.
Avant Gossi Draméra, trois autres députés étaient déjà cités dans des scandales à faire rougir la République : Yaya Sangaré, député Adéma élu à Yanfolila ; Mamadou Hawa Gassama, député Urd élu à Yélimané et Déïty Ag Sidimo, député PDES élu à Tessalit. On reproche au premier d’avoir agressé le sergent de police Sadio Kanouté, le lundi 29 août 2011 au carrefour du grand hôtel de Bamako aux environs de 15 heures ; une plainte a été déposée contre lui et on espère la levée de son immunité parlementaire.
Quant à Mamadou Hawa Gassama, il accumule les frasques et son nom est associé à de multiples affaires sulfureuses. Son forfait le plus retentissant est celui du 13 avril dernier quand il incita la foule à s’en prendre à Konté Fatoumata Doumbia, maire de la Commune I de Bamako, qui n’a eu la vie sauve qu’à l’agilité de ses jambes ; quant à son véhicule, il connut un triste sort car ayant été incendié. Une plainte pour incitation à la violence et tentative d’agression aurait été introduite contre le député étrangleur.
L’honorable Déïty Ag Sidimo, député élu à Tessalit, a été lui aussi cité dans des affaires de trafic de drogues. D’ailleurs, l’Algérie avait expressément demandé la levée de son immunité parlementaire après l’arrestation de plusieurs ses présumés complices avant de se rétracter.
On a entendu ces derniers temps des accusations de trafic humain proférées contre le questeur de l’Assemblée nationale par deux jeunes filles qu’il aurait envoyées en Tunisie pour y être exploitées comme bonnes à tout faire. On n’oublie pas les affaires de trafics de macarons, de visas et de passeports qui ont eu à éclabousser beaucoup de nos élus de la Nation. Confirmant l’opinion selon laquelle l’Assemblée nationale est devenue un refuge pour des bandits à col blanc.
Ousmane Daou