Après l’adoption du projet de loi à l’hémicycle sur la révision de la constitution, en sa session plénière du 02 Août dernier par les honorables députés (un vote qui a eu l’adhésion de 141 députés, 3 contre et une abstention), la balle revient maintenant au peuple par voix référendaire pour cautionner cette réforme. Déjà, il y a des tractations dans les coulisses au sein de la société civile. À commencer par les associations syndicales et religieuses. Bref, la couche sociale du pays.
L’auteur de la constitution du 25 février 1992 revient à la charge après son ascension au pouvoir en 2002 et à moins d’un an de la fin de son quinquennat 2 à Koulouba. Le président Amadou Toumani Touré veut graver en lettre d’or soit en bien ou en mal son nom dans l’histoire du Mali. Certes l’homme est le père de la démocratie, car ayant accepté de mettre fin à un régime dit dictatorial de l’ex président Moussa Traoré. Aujourd’hui l’homme qui incarne une sagesse et un grand respect sur le continent et à l’échelle mondiale veut frapper encore de nouveau. Convoquée en session extraordinaire depuis le 1er juillet 2011, les élus du peuple qui siègent à Bagadadji, viennent d’adopter le projet de loi portant révision de la constitution du Mali du 25 février 1992. Après amendements de texte, les députés ont finalement adopté le projet si cher au président ATT le 02 août dernier. Ainsi vient de prendre fin une bataille d’opinions divergentes entre les acteurs de la vie politique nationale et la société civile malienne. Place maintenant au referendum, qui constitue en ce moment un autre obstacle à lever pour cette révision. Si le choix revient au président de la république de fixer la date du scrutin référendaire, tout le problème reste le choix de cette date.
Car après l’adoption du projet de la réforme qui a été plébiscité par les députés, une certaine grogne se profile à l’horizon parmi le peuple, qui est le dernier souverain. Et pour ne pas faire capoter cette reforme, des tractations au plus niveau ont déjà commencés pour expliquer à une grande franche de la population le bien fondé de cette réforme constitutionnelle. Car si le non venait à l’emporter au soir de la proclamation du résultat du référendum, alors ATT et ses alliés de l’Assemblée Nationale, sauront d’office à quelle sauce ils seront mangés, surtout pour les honorables qui ont cautionné ce vote. Car le peuple pourra mettre fin à leur rêve si cher du moment qui est le perchoir du pouvoir en 2012. Ayant donc compris le pari qu’ils prennent sur leur avenir politique, les hommes politiques ont décidé d’accélérer les choses auprès de leur électorat, pour que le oui puisse triompher du non. Pour le moment les partis de la mouvance présidentielle sont en train de batailler dur auprès du peuple, surtout les associations religieuses, comme caillou pour que leur vœux se réalisent. De toute manière le peuple sait aussi à quoi s’en tenir. Wait and see !
Paul N’guessan