Après l’offensive ratée de Kidal : Les députés Asma ont déposé leur demande

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Comme souhaité par leur président Soumeylou Boubèye Maïga, les députés de l’Asma- Cfp ont déposé leur lettre de demande de création d’une commission d’enquête parlementaire.

 

 

Aboubacar Ba et Lahassana Koné, élus à Macina, Idrissa Sankaré, élu à Bankass, et Modibo Sogoré, élu à Kayes, ont déposé une demande de création d’une commission d’enquête sur les événements survenus à Kidal à la faveur de l’offensive des forces armées maliennes. «C’est un devoir pour l’Assemblée nationale, l’institution la plus représentative du peuple, de chercher à connaître les causes de cette tragédie et de situer les responsabilités afin d’informer la nation entière. Aussi, nous, députés signataires de la présente lettre, sollicitons avec insistance la création dans un bref délai par notre auguste Assemblée nationale d’une commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur ces douloureux événements». Ce  qu’on peut lire dans la lettre adressée au président de l’Assemblée nationale dont nous avons obtenu copie.

 

 

Cette initiative des députés Asma est bien accueillie par les autres députés. C’est ainsi qu’au groupe parlementaire VRD (opposition), le vice-président Seydou Diawara est d’avis que la création de la commission, au regard du contexte actuel, entre dans l’ordre des choses. «De graves événements se sont passés à Kidal et les incertitudes sont plutôt nombreuses. Il est donc important pour l’opinion que certains points importants soient éclaircis. Notamment qui a donné l’ordre de lancer l’offensive ? Quel était l’état de préparation de nos troupes ? Toute la vérité a-t-elle été dite ?», a expliqué le député élu à Bougouni. Lequel a affirmé qu’il n’est pas sûr que toutes ces questions aient déjà trouvé réponses. Aussi voit-il comme une bonne chose la création de la commission d’enquête parlementaire, qui permettra de faire la lumière sur ce qui s’est passé depuis la visite du Premier ministre jusqu’à la tragique journée du 21 mai. «La création de la commission est opportune et donnera aux Maliens la possibilité de comprendre», a-t-il conclu.

 

 

Au Rpm (majorité présidentielle), on n’est pas contre la création de la commission. Le vice-président du groupe, Oumar Traoré, que nous avons trouvé sur place a d’ailleurs rappelé que cette idée de création d’une commission parlementaire n’est pas nouvelle. «Elle avait inspiré une résolution de l’Assemblée nationale à l’issue de son huis clos. Les élus dans cette résolution avaient demandé des informations sur nos troupes régulières, les groupes armés, la Minusma, la Force Serval pour comprendre la situation. Le principe d’investiguer était donc acquis», a-t-il précisé, avant de faire remarquer que le ministre, en démissionnant avant même les conclusions de la commission, était allé vite en besogne. À son avis, à partir du moment où l’Assemblée était dans la logique de voir clair, la démission aurait pu attendre. Le député élu à Goundam s’attend donc à la mise en place de la commission qui aura à déposer un rapport afin de situer toutes les responsabilités. Souleymane Ouattara, vice-président du groupe parlementaire Apm (qui soutient la majorité présidentielle), a lui aussi commencé par rappeler que l’Assemblée nationale avait bien demandé la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire dans sa résolution. Son groupe soutient cette création. Les événements de Kidal, de son point de vue, exigent une telle démarche. Il estime que le principe est acquis et que les élus n’ont qu’à attendre que la commission fasse son travail pour édifier l’Assemblée et l’opinion nationale sur la question.

Kassim TRAORE  

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