L’Assemblée Nationale du Mali a consacré toute la journée du lundi 27 juin dernier, au vote de la déclaration de la politique générale du gouvernement. Au terme d’un débat très houleux, les différents groupes parlementaires, à l’exception du SADI, ont appelé leurs députés à voter ladite déclaration politique générale du gouvernement. Tout en soumettant leurs préoccupations de l’heure au gouvernement. Pour sa part, le groupe parlementaire CNID a invité le gouvernement de tout mettre en œuvre pour classer une fois de bon le dossier des journalistes condamnés, il y a trois ans, suite à l’affaire dite de « la maîtresse du président de la république ».
140 votes pour et…, le refus du Sadi de cautionner la déclaration de politique Générale du premier ministre ! Les trois députés du parti Sadi ont en effet claqué la porte au moment du vote Au motif que la DPG ne cadre pas avec leur conviction. Pour eux, le gouvernement n’est pas à l’écoute du peuple.
Par contre, le groupe parlementaire ADEMA/PASJ a opté pour un soutien total de la déclaration du Premier ministre. Raison pour laquelle, les députés de la Ruche ont voté la DPG à l’unanimité. Toutefois, le président de ce groupe parlementaire, l’honorable Tioulenta, se dit préoccupé quand aux défis à relever.
A cet effet, il a rappelé Mme Sidibé Kaïmdama Cissé, que malgré l’impératif du temps, il urge pour un avenir sécurisé de la jeunesse malienne, de tout mettre en œuvre, pour trouver une solution à la crise du système éducatif. Un système qui est plus que jamais plongé dans les méandres de l’incertitude.
Aussi, dira t-il, pour l’honneur du pays, il faudra affronter avec méthode et sincérité la délinquance financière. Cette situation a non seulement favorisé l’émergence de privilégiés hors classe, mais aussi constitué un coup dur pour la fierté de notre nation.
D’autre part, selon l’honorable Tioulenta, le groupe ADEMA/PASJ observe un silence concernant l’organisation de référendums, les réformes institutionnelles, la tenue des élections prochaines…
Pour lui, seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse : « notre silence est signe de préoccupation renforcée. Car nous estimons que le gouvernement semble être préoccupé par les sujets en questions. Nous attendons donc de voir ou de recevoir pour pouvoir fonder notre opinion », a-t-il expliqué.
Le groupe parlementaire URD a opté pour le vote de la DPG sans poser de problème. Car, selon lui, c’est la continuité du PDES (programme de développement économique et social) du président ATT. Avant d’inviter ses camarades d’adopter ladite déclaration.
Quand aux élus PARENA, ils ont invité le gouvernement à communiquer davantage sur l’Etat major commun mis en place au Nord pour la lutte contre AQMI.
Pour eux, la priorité de l’heure demeure les élections présidentielles et législatives sur la base d’un fichier fiable consensuel avec les donnés biométriques du RAVEC. Ainsi, le PARENA a voté la DPG au prix que le Premier ministre ira avec son équipe dans la voie salutaire d’organiser des élections crédibles, libres et transparentes en 2012.
Par ailleurs, les autres groupes parlementaires (RPM, MPR, ACM, PDES et CODEM), après avoir posé leur condition, ont appelé leurs honorables à voter pour la DPG.
Enfin, le groupe parlementaire CNID à travers son président, Mountaga Tall a défendu la cause des hommes de média. C’est-à-dire, ceux ayant fait l’objet de condamnation, il y a de cela trois ans, dans l’affaire dite « la maîtresse du président de la République ».
Pour ce faire, il a invité le Premier ministre à tout mettre en œuvre pour vider le dossier des journalistes condamnés. En plus de cette doléance, le président du CNID a attiré l’attention du gouvernement pour la disponibilité des produits de première nécessité et de grande consommation lors du prochain mois de carême. Sans oublier la problématique de la bonne tenue des élections prochaines. Il a apporté sa caution quand à la déclaration de la politique générale du gouvernement.
Oumar Diakité