Dans le souci d’adapter notre Constitution au contexte actuel du pays, le Gouvernement a soumis à l’appréciation de la Commission Loi de l’AN la révision de la Constitution du 25 février 1992. L’initiative a suscité de vives polémiques chez les Maliens dans leur ensemble. Chacun y allant de ses commentaires. Le projet de révision constitutionnelle est entré dans sa phase active avec le vote dudit projet par l’AN à une large majorité de 111 voix pour, 35 contre et 0 abstention.
Depuis lors, on assiste à une forte adhésion des Maliens à ce vote.
En attendant que cette proposition de révision ne soit soumise au vote référendaire prévu pour le 09 juillet prochain, votre Bi hebdo, ‘’L’OBSERVATOIRE’’ a mené pour vous un micro-trottoir afin de recueillir les avis des uns et des autres autour du sujet.
Oumar Samaké est Maçon à Daoudabougou : «Le Mali post crise a besoin d’un élan de solidarité autour de l’essentiel pour juguler définitivement la crise actuelle. Cela passe par l’adaptation de la loi fondamentale au contexte actuel. C’est pourquoi j’approuve le vote des Députés du projet de loi portant sur la révision constitutionnelle. Notre pays vient de franchir un pas décisif dans la bonne direction par le travail des Députés. Il s’agit du vote du projet de loi portant sur la révision constitutionnelle. Quant à ceux qui émettent des réserves par rapport à ce vote, je leur demanderais de taire leurs alter egos pour se tourner vers la construction de la chère patrie, ce Mali à nous tous. La nouvelle constitution nous donne cette chance. Donnons-nous la main pour un Mali fort, un et indivisible».
Mme Inna Mariam Aliou Tall est Juriste et chargée de VBG à l’Association des Juristes Maliennes (AJM) : «Les Députés Maliens viennent de poser un acte historique en votant le projet de loi de la révision constitutionnelle.
Pour moi, leur acte s’inscrit dans le souci de justice et d’équité pour un Mali fort et uni. C’est pourquoi je leur exprime mes sincères reconnaissances.
Mon souhait dans la nouvelle monture est de voir renforcer le Droit des femmes et des enfants. Car, ces deux couches sociales sont considérées comme les maillons faibles de la société. En tant que chargée de la lutte contre les Violences basées sur le Genre (VBG), je sais combien le phénomène prend de l’ampleur au Mali. Malgré que le Mali dispose des textes réprimant ces pratiques, le phénomène prend toujours de l’ampleur ; d’où mon appel pressant au renforcement de cette lutte. Pour le reste, j’approuve cette révision ».
Mohamed Chérif Haïdara, Président du CSDM : « J’appelle la diaspora malienne à voter massivement Oui au référendum du 9 juillet 2017 ».
Celui qui lance un appel à un vote massif des Maliens de la diaspora est un acteur clé dans la défense des droits des Maliens établis à l’Extérieur. La preuve est la rencontre de son association avec la Commission Loi de l’AN avant le vote par les Elus de la Nation du projet de révision constitutionnelle. Au sortir de leur entretien (il s’agit de la Délégation du CSDM) avec les membres de la Commission Loi de l’AN, il a accordé une interview à la presse malienne. Une interview au cours de laquelle il a félicité la Commission Loi pour son écoute des personnes ressources à propos de cette révision constitutionnelle.
Pour Mohamed Chérif Haïdara, ce vote, déroulé le samedi 3 juin 2017, prend date dans l’Histoire du Mali en général et de celle des Maliens de l’Extérieur en particulier qui voient leurs préoccupations être prises en compte par les Elus de la Nation. Il s’agit, entre autres, de l’article permettant aux Maliens de l’Etranger à devenir Député pour défendre les intérêts de leurs compatriotes établis à l’Extérieur, mais aussi contrôler l’action gouvernementale. Celui qui dit servir les Maliens de la diaspora et non se servir d’eux, dira que c’est une première au Mali que l’AN permet à ses compatriotes établis en dehors du pays d’entrer à l’Hémicycle en tant que Député.
Nous sommes tous des Maliens et nous ne pouvons pas nous prévaloir d’une autre nationalité. A cet égard, nous devons taire nos velléités pour se tourner vers la construction du Mali. Cette révision constitutionnelle nous donne la plus belle occasion ; d’où, son appel à voter massivement OUI au référendum du 9 juillet prochain qui va mettre en vigueur cette constitution qu’il appelle de ses vœux adaptée aux réalités du Mali actuel.
Yaya Haïdara, l’ex Député CNID élu à Ségou lors de la mandature dernière a également approuvé cette révision constitutionnelle: «La création du Sénat qu’il a qualifiée d’innovation majeure pour le Mali. Il a demandé aux Maliens d’éviter le fétichisme constitutionnel qu’est d’avoir une peur bleue du changement constitutionnel. Une constitution a une durée de vie et a besoin de changement à un moment donné. C’est ce que doit subir la constitution du 25 février 1992 dépassée en certains endroits».
S.T. est un cadre et militant d’un parti politique de l’opposition s’exprime sous le sceau de l’anonymat : «Le refus de l’opposition politique ne s’explique pas dans la mesure où les amendements proposés prennent en compte la plupart de nos préoccupations. A cet égard, je ne vois pas pourquoi elle la rejette. Par principe, celle-ci (l’opposition) rejette cette révision constitutionnelle. C’est regrettable qu’il en soit le cas, sinon le nouveau produit proposé est consommable ; autrement dit, la constitution révisée sied au Mali actuel».
Ils sont nombreux, ces Maliens qui approuvent le vote des Députés du projet de loi sur la révision. Tous appellent leurs concitoyens à voter OUI au référendum afin de permettre au Mali d’opérer dans la bonne direction en matière de gouvernance.
En somme, on peut dire que les Maliens adhérent, dans leur majorité écrasante, à la présente révision constitutionnelle.
Ambaba de Dissongo