Adoption d’un statut de l’opposition : Pour limiter aussi “la chasse aux sorcières” dans l’administration ?

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Oumar Mariko - pyromane - interpeller
Oumar Mariko

Contrairement à l’honorable Oumar Mariko, la loi portant statut de l’opposition permet au moins de clarifier davantage certains aspects importants de notre démocratie. A ce titre, elle doit être promulguée par le président de la République, car c’est véritablement une avancée dans notre démocratie. En effet, la démocratie se nourrissant d’alternance, la minorité d’aujourd’hui pourrait devenir la majorité de demain ou vice-versa. Analysée sous cet angle, cette loi constitue une avancée encourageante, bien qu’à l’instar de tout texte, elle soit perfectible.

Le chef de file de l’opposition tout désigné en la personne de l’honorable Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), contribuera certainement à donner beaucoup plus de contenu et de sens au texte adopté, en se mettant véritablement à égale distance de tous les partis politiques ayant eu le courage de revendiquer leur appartenance à l’opposition politique au moment où ailleurs c’était la ruée vers le camp des vainqueurs au détriment souvent de toute éthique et déontologie politiques.

S’il parvient à se départir effectivement de sa casquette partisane, alors il aurait à coup sûr indéniablement contribuer à conforter les petits pas actuels de la démocratie malienne, au lendemain d’un consensus béat qui n’a pas fait que du bien à notre pays et à son système de gouvernance.

Parmi les futurs chantiers sur lesquels Soumaïla Cissé et son cabinet doivent veiller immédiatement figure en bonne place la protection des cadres de l’administration contre toutes les formes d’abus basées uniquement sur des considérations politiciennes dont elle (l’administration publique) a été victime, notamment depuis l’avènement de la démocratie.

En effet, la chasse aux sorcières, dans les services publics et aux postes stratégiques de l’administration, a largement contribué à affecter la moralité, la crédibilité et l’efficacité de l’appareil d’Etat. Malgré les conséquences désastreuses de la pratique, elle semble avoir encore de beaux jours devant elle.

Cependant, toute la classe politique est unanime sur le fait qu’elle contribue incontestablement à affaiblir l’Etat en plus de creuser davantage le fossé des inégalités entre citoyens et renforcer l’injustice sociale au détriment de l’intérêt supérieur du pays. Combien sont-ils ces cadres émérites, de grande valeur et aux compétences avérées et reconnues, à se ronger les ongles du seul fait de leur engagement ou conviction politique ?

Nul ne saurait dire avec exactitude leur nombre au jour d’aujourd’hui. Mais, une chose est sûre, ils sont nombreux et présents dans tous les secteurs de l’administration publique. D’aucuns qualifient cette mise à l’écart de “garage” administratif.

Et pourtant, il y en a parmi eux auxquels nul ne peut reprocher une indélicatesse professionnelle encore moins d’incompétence dans leurs domaines respectifs. Néanmoins, ils sont brimés, voire “exclus” de la gestion des affaires publiques pour avoir, un moment donné, été proche de telle ou telle opinion politique. Pendant ce temps, le pays souffre de l’absence ou de l’insuffisance de ressources humaines aux compétences pointues dans certains de ces domaines.

Alors, il importe certes de saluer l’adoption de cette loi sur le statut de l’opposition, mais le combat ne devrait pas s’arrêter à ce seul niveau. Il doit s’étendre à l’ensemble de ces pratiques malsaines ayant gangrené notre système démocratique et partant, toute la gouvernance des affaires publiques dans notre pays. Seuls la compétence, le mérite et la probité intellectuelle et morale devraient servir de critères de promotion, si nous voulons aller véritablement au progrès et au bonheur partagés par tous et pour chacun.

On ne saurait construire le pays de nos rêves en cultivant l’exclusion et l’injustice pour des considérations purement politiciennes. L’adoption de la loi portant statut de l’opposition saura-t-elle être un nouveau départ pour un changement qualitatif dans cette pratique à la limite insupportable ? L’avenir nous le dira !

A. Sidibé

 

 

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8 COMMENTAIRES

  1. Une ide vraie et sincère. Soumaïla Cissé" connait l'administration. Il y a des gens qui pense que l'administration est leurs entreprisse privée ou des promoteurs a vie. Donc l'injustice est parfait dans l'administration. Sauvons le mali ensemble.

  2. Ces sorciers du denier public échapperont toujours aux mailles des hommes honnêtes de ce pays depuis les années du “KOKADJE” et les années d’Alpha où d’autres plus dangereux ont surgi; donc on va du mal à pi; mais sachez qu’Allah jugera sans équivoque, car on ne peut prendre éternellement ce qui appartient au peuple.

  3. En effet cela ressemble à un consensus d’ATT « de juré »; c’est comme si on intégrait l’opposition en l’appelant à la soupe. Le partage du gâteau accepté par l’opposition. Mais force est de reconnaitre que la situation actuelle pousse les leaders de l’opposition à se prostituer car le pouvoir en place l’étouffe en lui coupant toutes les ressources. Mêmes les entreprises qui sympathisent avec l’oppositions sont coupées de tous les marchés publics de l’état.

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