Cette annonce fait suite à la visite des députés lors de laquelle, l’honorable Yacouba Traoré avait demandé aux responsables de MTS de tout faire pour mettre fin aux longues files d’attente des usagers devant MTS lors du contrôle technique de leurs véhicules. A défaut de quoi, sa commission va saisir le ministre de tutelle pour qu’une solution idoine soit trouvée. Une « menace » prise très au sérieux par la direction de MTS, qui, seulement, quelques jours après vient d’annoncer l’ouverture très prochaine d’un autre point de contrôle à la rive gauche du District de Bamako, pour assurer la fluidité lors du contrôle technique des véhicules.
Lors de la visite des députés à MTS, la direction avait tout mis en œuvre pour que les failles ne se voient pas. Des témoins indiquent que ce jour, c‘est la gérante adjointe, Mme Touré Adam Diawara elle-même qui était à la porte pour diriger les opérations, afin que les députés viennent trouver qu’il n’ay pas de longue file d’attente contrairement à ce qui se dit sur cette structure. Mais c’était peine perdue car l’honorable Yacouba Traoré et les députés de sa commission avaient pris le soin de venir voir la réalité sur place quelques jours plutôt, avant d’annoncer leur visite à la direction.
C’est pourquoi, le jour de cette visite, tout avait été mis en œuvre pour masquer les manquements et faire croire aux députés que tout va bien au niveau de cette société.
D’abord, à leur arrivée, les députés ont pu constater qu’il n’avait pas une longue file d’attente comme les autres journées. Aussi, le contrôle se faisait rapidement, contrairement aux autres journées où les usagers devraient passer toute la journée dans une longue file d’attente de plus 500 mètres pour pouvoir avoir le précieux sésame.
En effet, pour avoir leurs certificats de visites techniques, certains usagers font jusqu’à trois dans les longues files d’attente. Pour échapper à ce parcours de combattant, il faut délier les cordons de la bourse. Car devant le portail de la dite société, certains agents ont comme mission de négocier avec les usagers qui ne veulent pas passer beaucoup dans les files d’attente. Une fois le marché conclu, ce sont ces mêmes agents qui font entrer le véhicule par une porte à l’arrière-cour. Au bout de quelques minutes, ce client qui a accepté de « payer » verra son certificat collé sur la vitre de son véhicule.
Ceux qui ne veulent pas passer par ces pratiques mafieuses sont obligés d’y passer toute la journée. Ou venir s’inscrire sur une liste ouverte vers 4 heures ou 5 heures du matin.
Lors de la visite des députés à MTS, un fait qui a retenu l’attention des habitués de cette société est la mise en marche de l’ensemble des quatre plateaux techniques. Bizarre ! témoigne un usager qui estime que c’est la première fois, en cinq ans, qu’il voit tous les quatre plateaux en marche en même temps.
En effet, à MTS, malgré la grande affluence des usagers, seuls deux plateaux techniques sont souvent mis en marche. Les autres plateaux étant réservés pour les « affaires ».
Mais lors de la visite des députés, tous les quatre étaient en marche. Sans compter le service qui était très rapide. Ce qui a permis de prendre en charge, en peu de temps, les usagers qui attendaient devant cette société.
Ce bluff qui ne dit pas son nom, n’a pourtant pas marché. Car les témoignages des habitués disent le contraire.
« J’ai comme l’impression qu’ils étaient informés de l’arrivée des députés, ce qui fait que le contrôle technique était très rapide ce jour car les véhicules bougeaient très rapidement par rapport aux autres journées », témoigne ce vendeur ambulant d’accessoires pour véhicules.
La visite de la commission TP porte fruit
La gérante adjointe, Mme Touré Adam Diawara estime que la société n’a pas de problème puisqu’elle enregistre en moyenne 500 véhicules par jour.
Malgré cela, elle vient d’annoncer l’ouverture très prochaine d’un autre point de contrôle sur la rive gauche du District de Bamako, pour dit-elle, faire face au flux lors du contrôle technique des véhicules. Histoire d’assurer la fluidité et mettre fin aux longues files d’attentes devant MTS comme revendiqué par les députés.
Lors de cette rencontre avec la presse, elle a indiqué que pour faire face à ce flux, sa société s’est inscrite dans une dynamique de modernisation de ses appareils et compte, dans les jours ou mois à venir, ouvrir un second centre de contrôle technique dans le District de Bamako.
« Nous avons 14 centres au Mali dont un à Bamako. Mais c’est dans la capitale nous avons une moyenne de 517 véhicules par jour. C’est pourquoi nous avons songé à ouvrir un second centre. Nous avons commandé des matériels modernes pour cela et nous sommes en train de chercher un emplacement idéal pour installer ces matériels » a-t-elle dit.
Cela met à nu la mauvaise foi des responsables de cette société qui a l’exclusivité du marché du contrôle technique annuel des véhicules au Mali. Car, malgré les remontrances, les dénonciations des usagers sur les tracasseries et la perte de temps dont ils ont victimes lors du contrôle technique de leurs véhicules, la société MTS, depuis des années, n’avait jamais daigné songer à améliorer ses services afin d’assurer la satisfaction des usagers. Il a fallu que les populations saisissent les députés de la Commission TP de l’Assemblée nationale et que ceux-ci effectuent une visite sur place et disent leurs quatre vérités aux responsables de cette société pour qu’ils annoncent des mesures pour faire face aux flux et assurer la fluidité lors de l’opération de contrôlé technique des véhicules.
Comme pour dire que la visite des députés qui était une première depuis la création de cette société aura servi à quelque chose.
Georges Diarra