5ème législature de l’assemblée nationale : Les démarcations politiques s’officialisent

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Assemblee nationale
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La 5ème Législature n’est pas encore définitivement partie. Elle se trouve toutefois sur de bons rails, avec l’installation des différents groupes parlementaires. Précédée des ultimes amendements  apportés au Règlement intérieur, la déclaration politique de ces entités politiques s’est déroulée, vendredi dans la salle Modibo Keïta, et aura donné lieu à une nette démarcation entre tendances de la majorité présidentielle et de l’opposition.

 

 

Lesdits groupes sont au nombre de cinq (5) au total contre près d’une dizaine pour la dernière législature. La réduction est notamment causée par une revue à la hausse du quota  pour en constituer, soit une dizaine  d’élus au moins. Aussitôt fixée sur les apparentements politiques des 147 parlementaires, la plénière s’est appesanti sur leurs orientations et options politiques. Les groupes RPM, APM (Alliance Pour le Mali), URD-PARENA-PRVM, Adema et FARE-SADI se sont tour à tour succédé à la tribune pour solenniser chacun son appartenance ainsi que leurs crédos respectifs. L’exercice a ainsi permis de dégager deux principales tendances dans la 5ème Législature de l’Assemblée nationale : la majorité présidentielle apparentée au RPM, puis l’opposition à l’URD. Et s’il fallait faire abstraction des considérations d’intérêt vital et des calculs politiques stratégiques pour le long ou moyen terme, on n’aurait pu se limiter à deux groupes principaux, tant les discours étaient édifiants quant à la tendance bipolaire qui règne désormais sur l’hémicycle.

 

 

L’Adéma, l’APM et le duo FARE-SADI, tout en conservant une identité propre, sont ainsi rangés du côté de l’écrasante majorité RPM pour constituer autour de lui  la majorité présidentielle, tandis que le Parena et le PRVM, faute de possibilité sans doute, se sont ralliés derrière l’URD pour s’opposer au pouvoir.

 

 

En affichant son soutien au pouvoir, le chef de file de la majorité présidentielle et président du groupe RPM, M. Seydou Dembelé, n’a pas omis de mentionner le poids des défis qui assaillent sa famille politique, notamment la sécurité, la paix, la réconciliation nationale, la reconstruction du tissu social, l’amélioration du cadre de vie des populations, l’emploi des jeunes, entre autres.

 

 

 

Quant à l’opposition, par la voix de Soumaïla qui n’est pourtant pas le président du groupe, elle promet de jouer pleinement sa partition de sentinelle vigilante sur toutes ces urgences d’ordre national.  «Le Mali est regardé par le monde entier depuis plusieurs mois… et n’a pas le droit à l’erreur dans sa gouvernance….à l’indécision dans sa gouvernance», a prévenu Soumaïla Cissé, en s’affirmant  d’entrée de jeu en tant qu’«opposition républicaine». Le chef de file de l’opposition n’a par ailleurs fait mystère de ses intentions d’être une force de proposition voire une alternative au pouvoir. «Nous constituons une force capable d’assurer la responsabilité de l’Etat», a-t-il martelé au passage.

 

 

– Soumaïla Cissé mérite-t-il de diriger l’opposition ?

Dans sa déclaration de motivation, le candidat de l’URD à la présidentielle de 2013 s’est longuement appesanti sur son attachement à la pluralité d’opinion, au respect des libertés et de toutes les autres vertus qui constituent les fondements d’une vraie démocratie et des principes républicains. Et pourtant, la problématique de son éligibilité à la tête de l’opposition se pose. Pas parce que Soumi ne dispose pas d’un coffre taillé pour la tâche ou qu’il manque  d’aptitudes de confondre n’importe qui sur les grandes questions d’intérêt national, mais simplement parce que ses pratiques jurent manifestement avec les principes qu’il prétend défendre. En atteste, à tout le moins, les circonstances ayant présidé à l’option de parti pour l’opposition. Il est certes de notoriété publique que les challengers des vainqueurs basculent aux antipodes du pouvoir, mais une expérience récente au Mali a montré que le canddiat de l’URD, alors porte-étendard de l’Adema, ne s’est pas imposé la même règle en 2012, après son échec face à ATT. Là n’est pas la question. Le hic, c’est que Soumaïla Cissé, sans être un dirigeant actif de son parti, a unilatérale et publiquement mis l’URD devant les faits accomplis en s’affichant pour l’opposition sans qu’aucune instance dirigeante du BEN en décide. Il se dit dans les milieux de l’URD qu‘il dispose du droit de fouler aux pieds les formalités démocratiques parce que le parti est à peine distinct de son patrimoine personnel. Là également se pose la problématique de l’utilité publique au nom de laquelle l’URD bénéficie annuellement du financement des formations politiques. Il est ainsi inconcevable que l’argent du contribuable serve un financer un patrimoine personnel. Manifestement, la question n’est donc pas superflue.

 AK

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