«Questions orales» hier à l'Assemblée nationale : Dr Oumar Mariko accule le Général Kafougouna Koné à l’aveu d’impuissance sur la gestion foncière

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Une spéculation foncière outrancière qui enrichit une minorité d’individus et empêche le Malien moyen et honnête d’acheter une parcelle à Bamako et bientôt dans les villes de l’intérieur. Le déguerpissement des populations sans respect de la loi et sans dédommagement ni indemnisation pour accaparer leurs terres. Les berges du fleuve Niger dépécées et mises à l’encan par les maires de tout poil du Mandé à Koulikoro, empêchant ainsi l’accès du fleuve aux citoyens ordinaires. Cas de l’hôtel Kempinski et de la BICIM pour ne citer que ces deux établissements. Tels sont quelques uns des sujets brûlants de l’heure sur lesquels l’honorable Oumar Mariko a interpelé hier en «Questions orales» le ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales, le Général Kafougouna Koné.  Qui a fini par avouer son impuissance face à la complexité de la gestion foncière au Mali.  Kafougouna Koné avait été précédé à cette   séance degrand  oral  à l’Hémicycle par la ministre de la Communication et des nouvelles Technologies qui était face à l’honorable Fily Kéita.

Après avoir échappé le jeudi 25 novembre  à la foudre verbale du bouillant député de l’opposition PARENA-SADI élu à Kolondiéba,  Oumar Mariko, le ministre Kafougouna Koné était hier à l’Hémicycle pour son grand oral sur le foncier. Morceaux choisis dans les questions de l’honorable Mariko. "Les conditions de recasement des populations sont inadmissibles. Quid des 8230 familles déguerpies à Djadjébougou pour occupation illicite de la zone des 750 hectares de l’ASECNA… Quels sont les critères d’une zone de recasement ? Quel intérêt votre ministère a-t-il à laisser des hectares inoccupés, alors que des familles y sont expulsées ? Pourquoi laissez-vous ainsi les maires agir en toute impunité ? Le ministère de l’Administration territoriale a, entre autres, pour mission de s’assurer que les communes appliquent les procédures, respectent les lois, alors comment se fait-il qu’autant de malversations aient lieux et qu’aucune solution ne soit trouvée par vis services ? Comment se fait-il qu’il y ait autant de familles déguerpies, en attente d’être remises dans leurs droits ? Quelles réparations envisagez-vous pour les familles déguerpies de leur terrain sans respect des procédures ?… "

Le ministre Kafougouna Koné a déclaré être "surpris de ce réquisitoire", alors que nul n’ignore que la question foncière est complexe et elle le sera de plus en plus. Les problèmes du foncier ont commencé depuis 1996 et le Gouvernement en a pris conscience.

C’est pourquoi le Gouvernement a organisé le forum sur le foncier qui a permis de prendre des mesures. Il a expliqué les dispositions en matière de déguerpissement, de recasement. 3Au Mali, la terre appartient à l’Etat et les titres provisoires, les lettres d’attribution ne confèrent aucun droit de propriété immobilière à un citoyen. Seul un titre foncier peut permettre à un individu d’être propriétaire d’un terrain et là encore l’Etat, en cas de besoin (pour utilité publique), peut mettre en branle une procédure d’expropriation pour utilité publique. Dans ce cas la loi oblige l’Etat à une juste et préalable indemnisation. Le ministre  Kafougouna Koné a expliqué les situations litigieuses dans différentes communes du District de Bamako, notamment au marché de Dibida en Commune III, dans la zone aéroportuaire, etc.

Pour sa part, l’honorable Fily Kéita, élu ADEMA à Kéniéba, se préoccupe de la couverture radiophonique et télévisuelle insignifiante dans le cercle de Kéniéba. A la ministre de la Communication et des nouvelles technologies, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo, l’honorable Fily Kéita posera les questions suivantes : "Quel est le taux de couverture de la radio nationale et quel est celui de la télévision nationale ? 50 ans après l’indépendance, quand est-ce que vous programmez d’améliorer l’écoute de l’ORTM dans le cercle de Kéniéba ?… Est-il juste que le mali s’engage à réaliser une deuxième chaine de télévision alors que la première n’arrive pas encore à couvrir de nombreuses localités ? Est-il équitable que la télévision nationale diffuse au-delà des océans et pour d’autres continents au même moment où des Maliens vivant au Mali sont privés de ces images ? "

La ministre de la Communication a déclaré que 40 localités seront couvertes par la télévision et la radio nationales, d’ici 2012. Pour Mme Diarra Mariam Flantié Diallo a expliqué que le Gouvernement fait des efforts énormes pour améliorer la couverture télévisuelle du pays. Un émetteur sera bientôt installé à Kati grâce à l’appui de la coopération sino-malienne. Elle n’a pas manqué de préciser qu’avec une couverture de 15 % du territoire en 1999, l’ORTM est en 2009 à 80 % de couverture.

Bruno D SEGBEDJI

 

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