Lequel du Rpm du président Ibrahim Boubacar Kéïta et de l’Urd de son challenger à la Présidentielle 2013 Soumaïla Cissé décrochera la majorité à l’Assemblée nationale ? Telle est la principale inconnue ( !) des législatives 2013. A l’issue du 1er tour, les deux gros ténors du paysage politique malien se tiennent au coude à coude avec 7 députés pour le Rpm contre 6 sur les 22 déjà plébiscités. La bataille s’annonce donc très rude.
A l’issue du scrutin législatif du 15 décembre, va-t-on assister à la deuxième expérience de cohabitation politique en Afrique après celle du Niger en 1995 ? Tout est possible (si l’on se réfère au score du 1er tour), même si cela va être extrêmement difficile (au vu des affiches du 2ème tour).
La Présidence à IBK, l’Assemblée à Soumaïla Cissé ! Ce schéma est autant souhaité par certains Maliens que redouté par d’autres. D’où, tout l’intérêt des joutes législatives en cours et ce duel à mort entre le Rassemblement pour le Mali et l’Union pour République et la démocratique.
Les résultats provisoires du 1er tour du scrutin législatif du 24 novembre proclamés par le ministre de l’Administration territoriale, général Moussa Sinko Coulibaly, donnent des scores qui mettent au coude à coude et, à une unité près, dos à dos, le Rpm et l’Urd. En effet, le premier parti comptabilise (déjà) 7 députés et le second 6 députés, soit un total de 14 députés sur les 22 parlementaires élus dès le 1er tour.
Le Rpm a cartonné en liste unique dans 3 des quatre circonscriptions de la région de Kidal. A savoir à Abéibara (96,69), Tessalit (65,47%) et Tin Essako (100%). Il passe également en alliance à Bourem avec l’Um-Rda (69,02 %) ; à Bandiagara avec l’Adema et la Codem (61,54%) ; et à Dioïla avec l’Urd, l’Adema et les Fare (53,16 %).
Quant au parti de la poignée de mains, il rafle seul d’emblée la mise à Niafunké avec son parrain et candidat à la Présidentielle Soumaïla Cissé (62,18 %) et à Djenné avec les honorables Habibou Sofara et Sékou Baourou Cissé (51,26%). En liste, l’Urd gagne d’office à Dioïla avec l’Adema et les Fare (53,16 %) et à Baraouéli avec Yelema et le Cnid (58 %).
Donc, score à la mi-temps : 7-6 pour le Rpm.
Même si en football, un match n’est jamais gagné avant le coup de sifflet final de l’arbitre, en principe (et c’est souvent la règle en politique où tout est maniable) le score du 1er tour devrait être confirmé par une large victoire du Rpm si l’on se réfère aux empoignades en perspective.
En effet, à la lecture des affiches du second tour, trois constats majeurs et favorables se dégagent.
Primo, le parti du Tisserand est présent dans la quasi-totalité des circonscriptions électorales du pays. Secundo, il vient en tête (et souvent très largement) presque partout. Tertio, son rival (l’Urd) n’est pas suffisamment présent au 2nd tour.
Même si Bamako ne compte que 14 députés, tous les regards seront tournés vers les duels de la capitale où les forces du Rpm sont réellement mesurables et quantifiables. Le parti d’IBK revient en force comme en 2012 quand son président était au summum de sa popularité.
Tenez-vous bien : A l’exception notoire de la commune III où le maire central Adama Sangaré de l’Adema arrive en tête avec 21,34% (contre 15,48% pour Pr. Kalilou Ouattara), le Rpm tient le haut du pavé dans les cinq autres communes. Avec des chances quasi intégrales de passer partout. Lisez plutôt
Commune I : Rpm : 17,83% contre la liste Adema-Urd : 11,94%
Commune II : liste Rpm-Codem : 44,17% contre liste Adema-Mpr-Urd : 27,37%
Commune III : Adema : 21,34% contre Rpm : 15,48%
Commune IV : RPM : 35,06% contre liste Adema-Yelema : 17,68%
Commune V : Rpm-ADP Maliba : 23,90 % contre liste Adema-Cnid-Rjp : 23,70 %
Commune VI: liste Rpm-Udd: 26,31% contre liste Adema-Urd-Mpr : 21,35%
Mieux, dans des circonscriptions aussi grandes que Ségou, Sikasso et Kati (avec 7 députés chacune) et Koutiala (6 sièges), la coalition (Rpm et d’autres partis) est en ballotage, avec des chances sérieuses de rafler la mise.
A Ségou, la liste Rpm-Miria-Fare avec 33% sera contre la liste Adema-Cnid-Rpdm (26%) qui comprend Me Mountaga Tall et Dramane Dembélé, deux candidats à la Présidentielle 2013.
A Kati, le Rpm et l’Adema ont, à coup sûr, l’affaire dans le sac face à la liste Urd-Asma/Cfp-Codem-Mpr avec 46,50% contre 29,52%.
A Sikasso et Koutiala, ce sera plus dur. Dans la capitale du Kénédougou, la liste Adema-Codem-Miria devance de loin (29,93%) celle du Rpm-Mpr-Fare (19,48%). Tandis que dans la capitale de l’or blanc, la liste Rpm-Codem-Udd (31,40) ne connait pas meilleur sort face à l’armada Sadi-Adema-Urd-Mpr (44,78%).
Dans moult autres circonscriptions, le Rpm a la faveur des pronostics et devrait distancer au décompte final son plus sérieux rival (à Ténenkou, les deux partis en liste commune se partageront sans aucun doute les deux sièges avec 49,55% contre 27,51% pour la liste Udd-Psp) afin d’éviter au Mali le syndrome de la cohabitation politique. Car, on a encore en mémoire le cas du Niger où les résultats des élections législatives de 1995 avaient forcé à la cohabitation le président Mahamane Ousmane. La paralysie gouvernementale instaurée par ce nouveau mode de gestion du pouvoir avait conduit le colonel Ibrahim Baré Maïnassara à mettre fin à la 3è République en 1996. Que Dieu en préserve le Mali.
Sékou Tamboura
Vive URD, on ne veut plus de consensus entre le pouvoir en place et l’opposition. Il faut que l’opposition soit majoritaire à l’hémicycle pour contrôler les décisions prises, et donner de l’espoir à ceux qui ont mis leur confiance en eux.
Comments are closed.