Une séance qui intervient après de longues polémiques sur la divulgation d’informations internes (cas du rapport de la commission interne chargée de réfléchir sur les poursuites susceptibles d’être lancées contre l’ancien président ATT), des multiples tentatives de discréditation du président et des querelles intestines de leadership. Autant de situations qui mettent à nu l’amateurisme de cette institution et le manque de leadership des personnes qui la dirigent. En dépit de tout cela, l’espoir d’une assemblée nationale forte et crédible était permis.
Tout portait à croire qu’avec un peu d’autorité et de leadership du Président Isaac Sidibé ; une plus grande responsabilité des honorables députés face aux défis de la nation et attentes des pauvres populations qui les ont élues ; et le strict respect des règles éthiques et déontologiques du métier de député…que les Maliens auraient pu avoir de quoi être fiers de leur assemblée nationale. Hélas ! C’était mal connaitre nos élus. Ces derniers, comme dans une cours de récréation, n’ont pas manqué de se donner en spectacle et ôtant ainsi à leur institution toute sa sacralité.
En effet pour tous nos concitoyens qui croyaient mieux être édifiés sur les préoccupations majeures du pays, il va sans dire que la séance des questions d’actualité du jeudi et du vendredi derniers aura accouché que d’une souris. Un exercice démocratique qui, devant en principe aboutir à un débat franc et objectif sur des sujets d’intérêt national, s’est terminé en queue de poisson. La passion aura prévalu sur la raison. La démagogie a pris le dessus sur l’objectivité. L’amateurisme et l’excès de zèle eurent raison de la méthodologie et de la modestie.
Et pour conséquences : les citoyens ont plus eu droit à des gymnastiques procédurales dépourvues de toute importance capitale qu’à un véritable débat de fond sur les questions d’actualité. Sans occulter les concours de défilés de mode et d’art oratoire auxquels se sont livrés nos pathétiques députés.
Face à cette mise en scène, deux questions méritent d’être posées : 1°) où va le Mali quand les députés qui sont sensés contrôler la régularité de l’action gouvernementale ne cessent de faire preuve d’une irrégularité comportementale constante ? 2°) A quoi sert finalement l’assemblée nationale ?
Des questions bien intéressantes qui remettent en cause la crédibilité de l’institution et son apport dans le processus de reconstruction de la nation. Tout en interpellant son premier responsable quant à l’autorité et au leadership que requiert la présidence d’une telle institution et aux députés la responsabilité qui doit être la leur face aux attentes de nos concitoyens.
F.M