La toute première explication est que l’Assemblée Nationale, quand il le faut, sait se muer en véritable syndicat soucieux de préserver les intérêts de ses membres. Nous savons tous dans quelles conditions nos députés sont élus : à coups d’espèces sonnantes et trébuchantes pour la plupart. Rares sont ceux d’entre eux qui n’ont rien à se reprocher. La plupart traînent des casseroles fort grinçantes. Dans ces conditions, il n’y a pas deux philosophies. La seule qui vaille est celle de la ’’case du voisin qui brûle’’. Alors on fait attention : « chacun d’entre nous pourrait être concerné demain, rattrapé par son passé en général sulfureux » se dit-on sûrement. D’où la devise : « Faire tout pour taire les querelles partisanes et préserver l’intérêt général face à l’adversité, d’où qu’elle vienne ».
La seconde explication importante est le dynamisme dont le député de l’URD a fait preuve dans l’affaire de son collègue de Ouelessebougou de la majorité présidentielle. En effet, Mamadou Hawa Gassama avait été le premier à répondre à l’appel de détresse du député de Ouléssebougou, Brehima T.Traoré, aux prises avec le juge de la même localité. Ce fut alors une belle opportunité pour Gassama de se faire des alliés sûrs au sein de la majorité présidentielle, en plus des députés de l’opposition. Depuis cet incident, il était presque certain que Gassama avait peu de soucis à se faire au sujet du projet de levée de son immunité. Projet qui n’a jamais été aussi loin. En effet, plusieurs requêtes ont été adressées dans ce sens à l’Assemblée Nationale, mais elles étaient à chaque fois étouffées dans l’œuf.’’ Au nom du syndicalisme’’ évoqué plus tôt. Cette fois-ci, le dossier a pu évoluer considérablement. Peut-être du fait de la configuration actuelle de l’A .N., avec une opposition officielle et plutôt dynamique, et des divergences sur bien des points intéressant la vie de la nation. Dans tous les cas, c’est Gassama et ses collègues qui en sont heureux. Ce n’est guère une victoire de la démocratie, et encore moins de la justice. Nous sommes convaincus que Gassama devait et doit répondre des multiples faits qui lui sont reprochés. ‘’Il n’y a pas de fumée sans feu ’’, dit-on. En effet, depuis qu’il est à Bagadadji-et cela fait maintenant plusieurs mandats-il traîne plusieurs affaires. Aussi nous disons-nous qu’une fois, deux fois, trois fois… Ce n’est pas anodin. Si c’est la baraka qui le sauve, ce serait la baraka de l’injustice, de l’impunité, de la mafia. Car la baraka est ‘’synonyme’’ de ‘’bien’’. Alors, si la baraka devait protéger le mal, ce serait la négation de ce qu’on enseigne.
A.M.D