Aux lendemains de l’adoption d’un projet de loi organique portant prorogation du mandat des députés au 02 mai 2020, les condamnations et les indignations d’une frange partie de la classe politique se multiplient. Les Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence, présidées par l’ancien premier ministre, Modibo Sidibé, dénoncent une nouvelle prorogation ‘’ unilatérale et illégitime’’ en dehors de tout processus consensuel de sortie de crise durable.
–Maliweb.net- Le parti du baobab rappelle qu’aux lendemains de l’élection présidentielle, il avait appelé le gouvernement à convenir de la tenue d’un Dialogue National Refondateur. Lequel, selon ses responsables, devait arrêter les orientations majeures dont les Maliens conviendront quant à l’avenir du pays, l’infrastructure institutionnelle de notre Etat, et des réponses aux exigences de l’intérêt général et aux frustrations dont souffrent les populations au quotidien. Et de poursuivre que ce dialogue devrait également décider du report des élections législatives pour une durée en cohérence avec la conduite des réformes institutionnelles et structurelles dont le pays a besoin.
Mais hélas, en dépit des mises en garde, les FARES indiquent que le Gouvernement, suite à un avis de la Cour Constitutionnelle, avait unilatéralement prorogé le mandat des députés de six mois. Ce, en se donnant des objectifs et tâches qu’ils n’ont pas tenus. Toute chose que ce parti de l’opposition a qualifié ‘’ de violation de la Constitution’’ et sans gain pour l’intérêt général et la stabilité du pays, est une ‘’faute politique grave’’.
Le parti du Baobab de s’interroger que le gouvernement, en prolongeant une seconde fois du mandat des députés à l’Assemblée Nationale jusqu’au 02 mai 2020, a-t-il réuni les conditions optimales à la bonne organisation des élections ?
En attendant, il qualifie cette nouvelle prorogation ‘’d’unilatérale et illégitime’’ qui, selon les responsables des FARES, est en dehors de tout processus consensuel de sortie de crise durable et une autre fuite en avant désastreuse pour notre pays. « Parce que cet entre soi de l’exécutif et du législatif est mortifère pour notre démocratie », ont –ils déclaré. Avant d’enfoncer le clou, ‘’ sans agenda stratégique politique du mandat présidentiel en cours, les errements viennent de nous faire perdre dix mois, au cours desquels notre pays a davantage sombré au plan social, sécuritaire, le pays s’est enfoncé à des niveaux insoupçonnés de violences et d’atrocités, Koulongo, Ogossagou pour ne citer que ceux-là et aujourd’hui Sobane Da… de conflits intercommunautaires, l’économie criminelle qui s’étend, la détresse des déplacés de plus en plus nombreux, les menaces d’insécurité alimentaire, l’extension au sahel occidental et dans la sous- région’’.
Exprimant toujours son opposition à cette décision de la prorogation dont la première n’a pas atteint les résultats escomptés, les FRAE déclarent : ‘’Non, ce chèque en blanc, le peuple malien ne le donnera pas ! Il n’est pas question de dilapider le temps, ce temps qui joue contre le Mali et le Sahel, de dilapider les ressources et donc de compromettre notre avenir’’.
En insistant sur la nécessité de refonder la démocratie malienne qui dotera le pays d’institutions appropriées et solides, ce parti indique que le Dialogue national en soi et de prorogation de mandat des députés doivent ‘’ relever d’une démarche articulée en processus ouvrant une vraie perspective de redressement du Mali singulièrement au plan sécuritaire’’.
A cet égard, ces responsables appellent à sortir ‘’des tranchées pour faire prévaloir l’intérêt général, pour faire émerger et conduire un projet commun pour le redressement du Mali à partir d’une Conférence des Forces Politiques et Sociales, porteuse d’un vrai accord politique, étape importante dans la construction d’un agenda malien de sortie de crise solide et durable’’.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net