Assemblée Nationale : L’année commence bien

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  Oui, l’année commence bien, ou presque. l’Assemblée Nationale du Mali vient de voter une loi (voir Essor du vendredi 6 janvier) interdisant la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation des sachets plastiques ! Bémol, la loi n’est applicable qu’à partir du 1er avril 2013 seulement. Le temps pour les opérateurs économiques maliens de se retourner, sans doute. Il faut espérer que les consommateurs n’attendront pas cette date pour trouver des solutions alternatives, celles des anciens qui utilisaient les paniers tressés ou tout simplement le seau pour aller au marché.

Le plus dur sera sans doute pour les petites vendeuses (et vendeurs) de sachets de boissons glacées. Un petit sachet plastique, de l’eau, du dabléni (oseille) ou niamakudji (jus de gingembre), quelques heures au congélateur et voilà des rafraichissements très agréables à consommer lorsqu’il fait 45° à l’ombre. Un petit revenu complémentaire pour les familles qui va disparaître car je vois mal par quoi remplacer le petit sachet plastique.

On peut aussi considérer ça comme le constat d’un échec, celui du respect de son environnement. A nouveau il est plus facile de sévir, d’interdire, que d’éduquer. C’est loin d’être un problème malien ou même africain puisque ce genre d’incivisme (balancer ses sachets plastiques n’importe où) perdure aussi en France. Et l’Italie, par exemple, a interdit les sacs plastiques sur son territoire en 2011 seulement.

Depuis quelques années de nombreux pays africains travaillent dans ce sens, le Congo a déjà interdit les sacs plastiques, le Togo y songe sérieusement, le Rwanda est un exemple. Généralement les interdictions vont vers les sacs ayant une épaisseur trop faible pour être recyclés, logique quand on sait qu’à Bamako, pratiquement un sac sur trois vous éclate entre les mains du simple fait de le saisir et les commerçants les doublent systématiquement dès que vous achetez plus de trois patates !

On imagine mal cependant l’impact des sachets plastiques sur la faune, il n’est pas rare de trouver des ruminants morts d’avoir ingéré ces sacs plastiques dans lesquels il restait de la nourriture. De même pour coté visuel, j’ai toujours eu du mal à associer le "Djoliba" avec les tas de déchets plastiques que l’on retrouve en aval de Bamako sur les berges du fleuve, ou accrochés aux buissons.

Et pourtant, l’Afrique est sans doute bien placée pour le recyclage des "déchets". Le verre, le métal, le papier, le carton tout a de la valeur. Je trouve, par exemple, de la très bonne confiture "mangue – gingembre – citron" produite localement et conditionnée dans … d’anciens pots de mayonnaise, autre exemple les cartons reformatés au marché. De même, une des difficultés que l’on rencontre dans la mise en place de dépots d’ordures en zone rurale vient du fait que le "déchet ménager" est avant tout un futur engrais pour les champs et ça a de la valeur. Le tas d’ordure reste devant la concession, ça ne gâte rien, la concession reste propre. Le problème survient quand le vent embarque les sacs plastiques même s’ils ne représentent que 2 à 3% des déchets.

Mais en tout cas, maintenant, ça va aller ! Et ….. Sambe Sambe 2012 !

Source: Blog "Toubabou à Bamako", liberation.fr – 7 janvier 2012


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