Voilà deux jours que l’événement agite le microcosme politique en cinquième région. Le corps inerte de M. Yacouba Dembélé est une découverte macabre peu ordinaire, qui a aussitôt drainé vers la zone de l’Office du Niger gendarmes, policiers et juges, en vue d’en élucider les circonstances suspectes.
Se sont également dépêchés sur les lieux, depuis Bamako, des collaborateurs politiques de la victime parmi lesquels Oumar Mariko et le Ministre Cheick Oumar Sissoko en personne. Ces voix autorisées du parti Sadi privilégient sans détour la piste d’un assassinat politique, vingt-quatre heures seulement après que leur liste ait été déclarée victorieuse pour les sièges parlementaires du Cercle de Niono.
Selon nos confidences, la dépouille de M. Yacouba Dembélé a été retrouvée, hier matin, dans le champ de l’intéressé aux alentours de la ville de Niono. C’est là qu’il gisait sans sépulture, les bras et le crâne fracassés, avant son inhumation hier après-midi, en présence de nombreux camarades politiques dont Oumar Mariko et Cheick Oumar Sissoko ci devant : secrétaire général et président de Solidarité Africaine pour le Démocratie et l’Intégration. Les obsèques de la victime, que ses bourreaux ont apparemment surpris dans un sommeil, ne se sont naturellement pas déroulées avant une autopsie menée par un médecin légiste, sous le regard vigilant d’un juge saisi pour la circonstance, ainsi que de policiers et gendarmes massivement drainés vers les lieux de la tragédie.
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Rien n’a filtré pour l’instant de leurs investigations mais l’horrible sort de M. Dembélé (41 ans) ne saurait être perçu comme un simple épisode. Et pour cause. La victime fait figure d’un acteur politique très influent à Niono où il lui est attribué tant de lauriers remportés par Sadi, en sa qualité de Secrétaire général de section. Toutes choses que dénotent d’ailleurs les récentes performances électorales spectaculaires du candidat de son parti en zone Office du Niger. En clair, à l’actif du SG se trouvent non seulement les prouesses de Oumar Mariko à la présidentielle, mais également deux (2) des quatre (4) sièges parlementaires arrachés par Sadi, à l’issue des élections législatives.
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Tragiquement fauché vingt-quatre seulement après la proclamation des résultats définitifs des législatives, Yacouba Dembélé à peine eut le temps de jubiler la victoire de son parti dans la circonscription électorale de son ressort. Sa mort aurait-il des liens quelconques avec les frustrations occasionnées par le verdict sans appel de la Cour constitutionnelle ? Joints par téléphone à Niono où ils sont massivement présents, les officiels de Sadi privilégient en tout cas la piste d’un crime politique perpétré contre « un symbole», dont le rôle est si déterminant au sein de leur parti. «La victoire de Sadi à Niono constitue une menace aux intérêts d’une mafia qui a choisi la terreur pour s’exprimer », nous a confié son secrétaire à la communication.
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A. Keïta
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