Ascension politique des jeunes : La classe politique fait sa mue

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Longtemps considérés comme du « bétail » électoral et utiliser comme des  mobilisateurs de foule, les jeunes militants au sein des partis politiques connaissent peu à peu un changement de statut. Conséquence de leur prise de conscience du rôle important qui est le leur et de ce qu’ils constituent en réalité : l’avenir du Mali.

Le landernau politique malien fait sa mue. Lentement certes, mais elle se recompose avec une présence de plus en plus visible des jeunes aux côtés des la vieille classe. Cette jeunesse sournoisement appelée « les jeunes loups aux dents longues ». Dans une démarche participative et inclusive, ils disposent  de postes de responsabilités qui leur sont confiés au sein des partis, dans l’administration et même au sein du gouvernement. Tout le contraire de la présidence des cellules et comités  des jeunes qui était,  il y a peu leur apanage.

Cette place faite aux  jeunes au sein des partis politiques, a contribué à les faire élire lors de différents scrutins. C’est ainsi, que nous avons aujourd’hui nombre d’élus communaux qui sont jeunes et des jeunes présents au sein de l’Assemblée Nationale. C’est le cas de Moussa Timbiné, Président du mouvement de la jeunesse du parti Rassemblement pour le Peuple (RPM), il a été   Conseiller municipal à la mairie de la commune V du district de Bamako et non moins 5ème adjoint au Maire de la même mairie. Aujourd’hui, Il est élu en commune V du district de Bamako sous les couleurs du RPM et occupe le poste de Premier Secrétaire parlementaire à l’Assemblée National.

Il a avec lui au sein de l’Assemblée Nationale, le plus jeunes député de l’histoire de l’institution, Amadou Thiam élu tout comme Moussa Timbiné en Commune V du district de Bamako sous les couleurs du parti ADP-Maliba. Leur seule jeunesse ne saurait expliquer la confiance placée en eux par leurs différents partis. Certes jeunes, mais disposent de bagage intellectuel leur permettant d’être à la hauteur des responsabilités. Le dernier cité, est titulaire du MBA finance et du DESS communication médias événementiels à l’Ecole spéciale de gestion (ESG) et d’une maîtrise en science de l’administration avec la spécialité en gestion des  ressources humaines de l’École Nationale d’Administration du Ghana. Moussa Timbiné est quant à lui  titulaire d’une maîtrise en Math-Physique de la Faculté des sciences et techniques de l’Université de Bamako et diplômé de l’Université des technologies en finances comptabilités. A l’instar de ces « jeunes loups aux dents longues » beaucoup d’autres émergent et occupent des postes (pas que pour jeunes) au sein des bureaux politiques. Cette volonté bien qu’émanant de certains directoires, s’est imposée à d’autres par leur jeunesse soucieuse d’être impliquée dans la gestion de la citée.

IBK leur donne cette chance

Ambitieuse, soucieuse de participer à la prise des décisions concernant l’avenir du pays, donc le leur, Le président Ibrahim Boubacar Keïta nouvellement élu a donné cette chance à la jeunesse. Le choix  d’Oumar Tamtam Ly comme premier ministre était une réponse à ce désire. Mieux, ce gouvernement comportait un nombre assez élevé de jeunes. Son second choix porté sur Moussa Mara a fini de rassuré sur la volonté du président de la République à impliquer les jeunes dans la gestion du pouvoir.

Cependant,  ça n’a pas toujours été facile pour cette jeunesse longtemps considérée comme du « bétail » électoral et utiliser comme des mobilisateurs de foule. Elle a dû prendre conscience de son « pouvoir » et de ses capacités pour en arriver là. Mais ce n’est pas toujours évident. Certains ont été poussés vers la sortie. La création de partis politiques par les jeunes, leur participation aux différentes élections (même présidentielle) augure d’un lendemain meilleur pour cette jeune garde qui entend faire la politique autrement.

Mohamed DAGNOKO

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