Le mardi matin, le Premier ministre Cheik Modibo Diarra a annoncé à la télévision nationale sa démission et celle de son gouvernement, et cela, quelques heures après avoir été arrêté par d’ex-militaires putschistes ayant renversé le Président Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier.
« Moi, Cheik Modibo Diarra, je démissionne avec mon gouvernement, a déclaré M. Diarra lors d’une brève allocution à l’Office de radio télévision du Mali (ORTM) sans donner d’autre explication à sa décision. L’air grave et les traits tirés, vêtu d’un costume et d’une cravate sombres, le « démissionnaire » a simplement remercié ses collaborateurs et souhaité que la nouvelle équipe qui lui succédera réussisse sa mission, surtout dans un pays dont le Nord est en partie occupé par des islamistes armés liés à Al-Qaïda. Mais que veut et cherche exactement l’ex-chef de la junte depuis son fameux coup de force du 22 mars dernier ? N’est-il pas encore conscient que tous les Maliens sont aujourd’hui en train d’accorder leurs violons pour trouver une solution à la crise que traverse le pays ? Pourquoi le « Président de la République de Kati » se distingue-t-il une fois de plus par un coup d’éclat, même s’il précise que « ce n’est pas un coup d’Etat » ? Pourtant, cette fois-ci, le Capitaine se signale en fanfare sur sa dernière trouvaille. En effet, en poussant le Premier ministre et son gouvernement à la démission, il vient de signer « l’arrêt de mort » de la transition malienne et partant, du Mali car son geste risque de provoquer les foudres de la communauté internationale sur le pays. Par ce comportement, il met « en veilleuse » les efforts des Chefs d’Etat de la CEDEAO et de l’UA pour trouver une solution rapide à la sortie de crise. Avec cette démission du Premier ministre, le Capitaine Sanogo vient de confirmer le doute, voire le scepticisme qui habitait l’esprit de certains Ambassadeurs occidentaux accrédités au Mali concernant ses intentions réelles et la prise de décision au sommet de l’Etat depuis le coup de force du 22 mars dernier. En faisant démissionner Cheick Modibo Diarra, le Capitaine vient de donner raison à ces derniers, car aujourd’hui, il reste sans aucun doute l’homme fort du pays, et cela n’est pas sans conséquence pour le pays.
Un second coup d’Etat ?
La démission de Cheick Modibo Diarra est un coup dur pour bien des Maliens car à vouloir jouer sur la fibre patriotique, l’on comprend aisément que le Capitaine Sanogo ne soit pas prêt à voir le pays sortir de cette crise qu’il a lui-même contribué à envenimer depuis son fameux coup d’Etat contre le régime ATT. En plus, le Capitaine croit dur comme fer qu’il est le « Messie » du Mali, donc le seul capable de sauver le pays. Mais dans le fond, il ne fait que le conduire vers l’abîme. Cette dernière sortie des militaires est une sorte de second coup d’Etat de sa part et les conséquences de son entêtement seront très lourdes pour le pays. Selon des spécialistes des pays en crise, cette sortie « fracassante » des militaires pourrait faire en sorte que le Conseil de sécurité de l’ONU reporte une fois de plus sa décision de statuer sur le dossier malien. Le Conseil pourrait même exiger plus de précisions sur le véritable chef de l’Exécutif actuel de la transition. Toujours selon ces spécialistes, une réunion extraordinaire du bloc sous-régional pourrait se tenir dans les jours à venir pour prendre de grandes décisions concernant le Mali et sa crise. Parmi ces décisions, le Conseil pourrait envisager un embargo total sur le pays afin de faire pression sur les militaires d’une part, et d’autre part, pousser les populations à une désobéissance civile. Cette autre folie des grandeurs du Capitaine Sanogo vient encore confirmer que les différentes arrestations programmées dans le pays depuis le coup du 22 mars dernier sont à mettre à son actif. Mais ce que les Maliens voudraient connaître au juste, c’est le motif réel de cette interpellation du Premier ministre et pourquoi par le Capitaine Sanogo ?
Paul N’Guessan
CMD n’a rien fait pour l’armée ? Un peu d’humilité au moins mon capitaine. Le gouvernement a debloqué combien de milliars pour acheter de nvlles armes ?Et son grand combat à travers la Comunauté Interle en faveur de l’appui aux forces armées du Mali ? Malgré la crise il y a t-il d’arriérés de salaires des militaires? Et la prime de 50 000 F octroyés aux militiares cencés etre au front (qui en afit sont aux bars de Sévaré, Bandiagara, Bankass, Markala, Konna…) ? Et maintenant que CMD n’est plus là (puisque c’est lui seul qui était le problème) quelle date peut peux tu liberer le Nord ? Oubien tu va chasser aussi Diango Sissoko à son tour en accusant lui aussi qu’il ne fait rien pour l’Armée?
La communauté internationale est hypocrite.Sanogo ne peut rien faire sans l’accord des veritables puissances.Ce sont elles qui pilotent le monde.Elles placent et deplacent les dirigeants et les cartes du monde selon leurs plans.Surement elles ne voulaient plus Mr Diarra comme premier ministre(lequel a joué son ròle).Nous(peuples) ne connaisons pas ce qu’il y’a derrière les évènements au sommet des nations.
Paul il faut toujours se méfier des spécialistes,cmd et kanoute ne peuvent pas mépriser la classe politique.Je ne soutiens pas sanogo mais le départ de cmd n’émeut personne .Un esprit revanchard ne peut pas diriger .Maintenant les gens peuvent travailler sans haine ni règlement de compte.Fini les feuilletons brésiliens.
Le lièvre et la tortue
Lancé sur orbite le 17 avril 2012 après signature d’un accord cadre entre la junte militaire de Kati et la Cedeao devant permettre le retour à l’ordre constitutionnel normal au Mali après le coup d’état du 22 mars, l’ancien premier ministre Cheick Modibo Diarra, a été forcé de démissionner dans la nuit du 11 au 12 décembre 2012.
Cette malheureuse et rocambolesque épisode du feuilleton malien est l’épilogue d’un bras de fer inutile et inopportun au sommet d’un état malade, souvent polissé mais réel et permanent entre un premier ministre “pleins pouvoirs” anticonstitutionnellement nommé, et un président par intérim particulièrement impopulaire d’un retour difficile à l’ordre constitutionnel dans un pays très pauvre, illettré, attaqué de partout et presque sans défense.
Dur dur d’être le Mali!
“Libérer les régions nord du pays et organiser les élections générales” voilà les deux missions assignées à CMD et à son gouvernement, mais ni l’une ni l’autre n’a jamais eu le début de solution, pourquoi?
Tout d’abord le couple exécutif malien (Dioncounda, CMD) n’a jamais reçu à danser le Tango malien de sortie de crise.
CMD, au début, très proche de la junte dont il s’accommodait parfaitement les agissements d’empiètements sur sa transition “pleins pouvoirs”, n’a pas été assez ferme non seulement lors du passage à tabac du Président Dioncounda, mais aussi pendant les multiples arrestations extrajudiciaires voire des agressions injustifiées et intolérables de la Gestapo de Kati sur les politiques, les journalistes et d’autres citoyens ordinaires.
Cette stratégie d’endossement de ses “pleins pouvoirs” aux caprices d’une junte militaire avide de pouvoir, dans le but de les voir consolider, a permis, à CMD, d’être aux petits soins de Kati (loi d’amnistie, loi de transformation du Cnrdre et non sa dissolution comme réclamée par la communauté internationale et la Cedeao, confiance renouvelée à l’armée malienne quand cette même Cedeao veut sécuriser les institutions à Bamako par les troupes étrangères ).
Ce rapprochement avec la junte, destiné, à court terme, à consolider son pouvoir dans la transition face à un Dioncounda affaibli à l’extrême, va par contre fragiliser CMD sur le plan international, au fil des mois, où il est désormais vu dans les chancelleries occidentales comme un problème et un blocage aux efforts de la Cedeao pour la restauration de la démocratie et pour une éventuelle intervention militaire étrangère.
CMD était tellement perçu comme l’homme de Kati à tel point il était carrément ignoré dans les sommets à répétition de la Cedeao qui lui préférerait Dioncounda.
Flanqué des ministres régaliens Cnrdre (défense, sécurité, administration territoriale), CMD était constamment à porte à faux avec Dioncounda (durée de transition, intervention militaire étrangère, négociation, concertations nationales…) à point que le Tango malien faisait plutôt “coupé décalé”.
Les prémisses de la fragilisation internationale, amènent au contraire CMD à s’accrocher et à s’affirmer davantage (son gouvernement travaille à mettre le Mali à l’abris de la cessation des paiements malgré la suspension de la coopération internationale, il envisage de faire l’audit des services publics, traque les faux diplômes de la fonction publique, multiplie les voyages hors du Mali, les nominations, les communiqués de condamnation…)
La politique d’affirmation va jusqu’à planer le doute sur sa participation personnelle comme candidat aux futures élections que son gouvernement peine plutôt à organiser.
Le ministre Cnrdre de l’administration territoriale, le Colonelissime Moussa Sinko Coulibaly, a du mal à cacher son embarras quand à la candidature de CMD aux futures élections.
Ça sent la fissure avec la junte, auparavant prise au dépourvu parce que CMD ne sait pas à qui “donner sa démission”, Kati se sent de plus en plus petit face l’astrophysicien.
De l’autre côté Dioncounda, qui a bien réfléchi au Pullman Montparnasse Hôtel à Paris pendant sa convalescence, sait qu’il n’a pas été trop aidé par le mouvement démocratique et son FDR, alors de retour au bercail, il tend la main à l’armée et à la junte, et lui réitère sa confiance au grand dam de la Cedeao qui ne comprend pas pourquoi quelqu’un avec une sécurité quasi nulle ne veut pas de troupes Cedeao à Bamako pour “sécuriser la transition”.
Mais face à un CMD quelque peu agité, affirmé et rapide, Dionconda joue la tortue et assure ses arrières.
Il n’hésite pas à proposer un haut conseil d’état pour bien intégrer la junte à un moment où son alliance avec CMD se fissure.
Il n’hésite pas à proposer une négociation triple choix pour rester proche de la médiation Cedeao menée de main de fer par le très controversé president burkinabé, Blaise Compaoré.
Il n’hésite pas à adhérer aux concertations nationales du Copam et du Mp22 à conditions qu’elles soient inclusives et constitutionnelles pour rester équidistant avec la classe politique et la société civile.
Au même moment CMD n’hésite même pas à Paris de proposer une consultation de l’assemblée nationale sur l’approbation d’une feuille de route de la transition (réclamée par la communauté internationale) apparemment sans en avoir parlé avec le président.
Et quand CMD va à Djamena pour parler intervention militaire avec fermeté et contrer Dioncounda parti à Niamey et qui adhère aux pourparlers de Ouaga, son directeur de cabinet ne reconnaît même pas Tieman Coulibaly, pourtant ministre des affaires étrangères du Mali, comme représentant du gouvernement malien, il représente plutôt Bamako.
Le “coupé décalé” bamakois bat donc son plein: “Calmement, calmement, on va s’envolement”.
Et en aucun moment CMD n’a pu croire que ces anciens alliés de la junte militaire qu’il a aidé à se légaliser dans un comité militaire de réforme…, vont aider son partenaire de Tango (Dioncounda) à gagner cette première course de la transition malienne contre lui, lui le lièvre interplanétaire.
Rien ne sert de courir, il faut partir à point disait le poète!
Malheureusement Jusqu’a present on ne connait pas les vrai motifs. Son auto jugement n’engage que lui seul, mais le peuple sera le vrai juge a la fin du jour. Si CMD ne respect le peuple malien, lui meme fait la meme chose en refusant l’accuse a s’explique devant ce meme peuple. Pour votre question de quoi le capitain veule: Le NOM, Le President, Le SAUVEUR des maliens. Un conseil, il aura son honneur seulement dans un champs de bataille, non sur une scene politique.
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