Armes légères et de petits calibres : une étude alarmante

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Le nouveau Secrétaire général de la Présidence, Toumani Djimé Diallo
Le nouveau Secrétaire général de la Présidence, Toumani Djimé Diallo

Le secrétaire général de la Présidence, Toumani Djimé Diallo, a présidée, jeudi à Koulouba, la cérémonie de présentation des résultats d’une étude du département fédéral de la Défense suisse « sur la sensibilisation, l’évaluation du stock national des munitions, le renforcement des capacités nationales, la destruction des surplus et la vérification de la destruction des armes légères et de petits calibres ».

 

 

C’était en présence du directeur du Bureau des Nations Unies sur la lutte anti mines au Mali, Charles Frisby, du colonel Prasenjit Chaudhuri, chef de la délégation suisse, du secrétaire général du ministère de la Sécurité, Ibrahim Diallo, etc.

 

 

La sécurité humaine est la principale victime de la prolifération et de l’utilisation illicite des armes légère et de petits calibres (ALPC). Au Mali, les statistiques établissent que l’industrie artisanale de fabrication d’armes et de projectiles est une des sources principales des ALPC. Ces statistiques indiquent que près de 7200 armes artisanales sont fabriquées chaque année. Selon une enquête menée en 2005 auprès de 50 bureaux militaires fonctionnels, seules 1000 armes seraient déclarées. Le prix d’un pistolet sorti de ces fabriques varie entre 5 000 et 15 000 Fcfa. Pire, ces pistolets artisanaux auraient fait leur apparition jusque dans le milieu scolaire depuis quelques années. Ces armes, selon les constats, sont stockées de manière anarchique en dépit de toute logique et même les magasins d’armement des Forces armées et de sécurité ne seraient pas conformes aux standards internationaux.

 

 

Les conflits armés sont aujourd’hui la cause de la pauvreté d’au moins 250 millions de personnes en Afrique, à en croire une étude de la Banque mondiale menée en 1996. La prolifération des ALPC entraîne le terrorisme, l’augmentation de la criminalité, des violences sexuelles basées sur le genre.

 

 

Pour le médecin général Coulibaly Kani Diabaté, « un des grand défis ajouté à cela est le risque lié à la conservation non sécurisée de ces armes, qu’elles soient étatiques ou non. Ainsi, la Convention de la CEDEAO  dans ses articles 16 et 17 a mis l’accent sur le besoin de sécurisation des stocks de tous genres ». C’est ainsi que la COMNAT a sollicité dans un cadre bilatéral l’appui technique du ministère fédéral de la Défense suisse pour mener une étude dont les résultats ont été remis au secrétaire général de la présidence à la fin de la cérémonie. La COMNAT est le point focal national pour toute la problématique des ALPC, y compris les mines.

 

 

Notre pays, a rappelé le secrétaire général de la Présidence a signé et ratifié la Convention de la CEDEAO sur les ALPC, leurs munitions et matériels respectivement en 2006 et 2007. « La sécurisation de ces armes a toujours été une préoccupation des autorités en conformité avec ladite convention, a-t-il indiqué.

 

 

L’étude effectuée constate que les armes et munitions de toutes les catégories existent et circulent illicitement dans toutes les régions du Mali. Les magasins ont besoin d’être sécurisés, d’être mis aux standards internationaux. Certaines armes en circulation proviennent d’un trafic illicite et d’autres de stocks nationaux d’armes du fait de leur mauvaise conservation et ou de la mauvaise gestion. L’étude constate que les fabricants artisanaux sont nombreux et travaillent en toute illégalité, contribuant ainsi à amplifier la détention, la circulation illicite d’armes en milieu civil.

 

 

Elle déplore que la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères (CNLPAL), bien que mise en place depuis 1996, ne soit toujours pas suffisamment outillées pour mener les actions qui s’imposent conformément à ladite convention, que la situation des armes saisies échappe au contrôle de tous, pouvant même éventuellement être recyclées dans l’illégalité. Le manque de sécurité des magasins d’armements est aussi un des facteurs favorisant le banditisme résiduel dans nos villes et campagnes dans un contexte où l’Etat ne peut assurer la sécurité des personnes et de leurs biens dans toutes les régions du pays, constate le département fédéral de Défense suisse dans son étude.

 

 

A. DIARRA

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