Arène politique : Mountaga Tall, un démocrate pas comme les autres

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Me Mountaga TALL face au dossier des 5000 exclus
Me Mountaga Tall

Qui n’a pas vu Me Tall faire l’éloge d’ATT, qui ne l’a pas vu commenter le score d’ATT au siège de DFA communication, chantant et dansant la victoire d’ATT  ? N’a-t-il pas dit que ça a été de la bérézina pour les autres candidats ? Les Maliens ne l’ont pas oublié. Alors que Mountaga, soi-même, avait posé son véto au soutien de son parti à la candidature d’ATT en 2002. Après, c’est lui qui a commencé à combattre tous ceux qui lui avaient recommandé de soutenir ATT. La  première victime s’appelait à l’époque Me Demba Traoré, qui n’avait pas été retenu comme candidat Cnid lors des législatives de 2007. Donc, candidat à sa propre succession.

Oui, Me Tall, le démocrate, le grand leader du mouvement démocratique, chantait et dansait le nom d’ATT partout. Lui qui doit tant aux acteurs du 26 Mars qui lui ont permis d’être candidat à la présidentielle malgré ses 35 ans pimpants. Celui qui était considéré comme un «messie» par la jeunesse malienne, il a laissé choir au fil du temps son masque. Peu à peu, les gens commencèrent à le découvrir sous des jours obscurs. À commencer par les pères fondateurs du Cnid, lesquels ont quitté le parti que Me Tall a taillé à sa mesure. Et rien ne se fait sans lui. N’est-il pas aujourd’hui le plus vieux chef de parti politique au Mali, car depuis la création du Cnid, il est le seul président à demeurer, alors que tous les autres grands partis ont connu l’alternance à leur tête ?

Après un bref passage dans l’opposition, Me Tall s’est rendu compte que celle-ci n’assure point le gîte et le couvert. Et depuis qu’il a goûté à la mayonnaise de la majorité présidentielle, il ne s’arrête plus de s’en délecter. C’est pourquoi, au petit matin du coup d’Etat du 22 mars 2012, il a rallié Kati, donc les putschistes, pendant que son jeune ministre Modibo Kadjoké était dans les liens de la détention de ceux-ci. Avec beaucoup d’autres acteurs du mouvement démocratique. Le prince toucouleur ne s’incommodera point de la fréquentation des jeunes militaires alors détenteurs du pouvoir par les armes. Pis, l’inconséquence le poussera, après avoir passé dix ans au cœur du pouvoir ATT, à se réclamer centriste, pour ne pas admettre qu’il soutenait les militaires putschistes.

Une source proche de l’ancien président nous renseigne que Me Tall faisait partie de ceux qui défendaient le 3ème mandat d’ATT, avec un autre ministre de l’actuel gouvernement. Après tout cela, il demande à l’opposition de se calmer. Ah oui, l’opposition doit se calmer parce que Me Tall est au pouvoir et profite du pouvoir pour redynamiser le Cnid sur l’étendue du Mali. Oui, l’opposition doit se calmer parce que l’enfant de Ségou veut s’enrichir comme sous ATT, quand il était vice-président de l’Assemblée nationale grâce à «Espoir 2002». À l’époque, il gérait tous les marchés de cette Institution et IBK se contentait des conforts de président de l’Assemblée nationale.

Me Tall doit se taire et bouffer avec IBK, avant que l’heure de vérité ne sonne. Qu’il a changé, Me Tall ! Il n’est plus le Me Tall que nous avons connu avec Oumar Mariko, Cheick Oumar Sissoko, Tiébilé Dramé, Drissa Diakité, Issa N’Diaye, Djiguiba Keïta dit PPR, Mani Camara, Bintou Maïga, Konimba Sidibé, Yoro Diakité, Modibo Diakité, Fanta Matchini Diarra… Nous lui tirons notre chapeau pour avoir soutenu le capitaine putschiste Amadou Haya Sanogo et ses hommes. Quel démocrate !

 Ferko Madou DIARRA

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