Le choix controversé de Dramane Dembélé comme candidat de l’Adema/Pasj à l’élection du président de la République de juillet-août 2013 avait, encore une fois, livré ce parti à une crise intestine. Car, à titre de rappel, certains de ses cadres avaient fini par claquer la porte pour ainsi exprimer leur désaccord avec la décision du Comité exécutif. Le malaise avait logiquement impacté le résultat que l’Adema a obtenu à l’élection présidentielle, car elle y est allée en rang dispersé, le candidat n’ayant pas bénéficié du franc soutien d’une importante frange des cadres du parti.
De fait, dans les milieux politiques et même au delà, on ne voyait l’avenir du Pasj que d’un regard sombre, d’aucun prédisant la fin de la première force politique du Mali. Ceux qui avaient prédit la «mort» de l’Adema se trouvaient d’ailleurs réconfortés dans leur analyse quand des voix discordantes s’étaient fait entendre entre le candidat du parti et le Comité exécutif, dirigé par Ibrahima N’Diaye, lorsqu’il s’est agit de la voie à suivre lors du second tour de la présidentielle, l’Adema étant arrivée en troisième position au terme du premier tour. Mais, leur analyse était vraisemblablement simpliste, car c’était sans compter avec la capacité de surpassement qui caractérise ce parti qui a longtemps faussé les pronostics du genre. En effet, à l’analyse des résultats définitifs du premier tour des législatives en cours, l’on se rend à l’évidence que le déclin prédit n’aura pas lieu. Et bien au contraire, le Pasj est en passe de se hisser là où on l’attendait le moins.
S’il est vrai que les «ruchers» ne disposent que de 02 députés sur les 20 qui ont été élus dès le premier, l’Adema reste tout de même l’une de ces forces politiques sur lesquelles il faudra compter au second tour. A preuve, tel qu’il a été décidé par la Cour constitutionnelle, le Pasj se trouve en ballotage favorable dans une vingtaine de circonscriptions au second tour, comme le RPM d’IBK, avec lequel il est en alliance dans plusieurs cercles. Mieux, le parti est présent dans 34 circonscriptions avec la possibilité de faire élire entre 34 et 45 députés.
L’Adema, se réclamant en partie de la mouvance présidentielle, se trouve ainsi au coude à coude avec le Rassemblement pour le Mali qui pourrait lui disputer le statut de première force politique à la future Assemblée nationale, si les tendances qui se dégagent des résultats de la Cour constitutionnelle se confirmaient. Bien malin donc qui peut prédire l’avenir de ce parti qui, tel un phœnix, refait surfasse à chaque fois que son sort semble scellé. Et à ce rythme, il n’y a pas à douter que le Pasj créera la sensation lors des municipales prochaines. D’ailleurs elle n’a pas le choix, au risque de se voir déchoir de son statut de première force politique du Mali.
Bakary SOGODOGO