Arène Politique : Combats et calculs politiques à l’approche de la présidentielle

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La classe politique malienne lors d'une réunion

Démissions des militants au sein des partis politiques, guerre d’égos dans l’opposition : à quelques mois de la présidentielle de 2018 au Mali, petits calculs et grandes manœuvres ont déjà commencé à Bamako.

 Rien ne va plus au Parti africain de la solidarité et de la justice (Adema/Pasj). Car Dramane Dembélé et autres s’activent pour la présidentielle de 2018.

L’actuel numéro trois du comité exécutif de la Ruche sera donc l’un des principaux rivaux de son propre camp. Autres concurrents affichés : l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, qui bat campagne depuis des mois, et l’ex magnat du coton malien, Kalfa Sanogo.

Le scrutin qui doit se tenir en Août de l’année prochaine, aiguise les appétits des successeurs de l’actuel locataire du palais de Koulouba.

Si certains responsables des partis politiques, hésitent encore à se décider, du fait qu’ils sont en train de se la couler douce avec le régime en place, ou attendent de bien voir la position du vent, avant de se décider.

“Conflit de générations”

Ce courant, rassemblant pour la plupart des jeunes dinosaures de la scène politique malienne. Une sorte d’asthénie s’est progressivement installée dans l’action, a accusé un observateur de la scène politique malienne, malgré les espoirs suscités par le président IBK lors de son élection en 2013.

Certains leaders politiques tirent à boulets rouges contre les membres du premier cercle du chef de l’Etat, les accusant de “mépriser les faibles et les moins nantis par une exhibition indécente des signes extérieurs de richesse” et de “pratiquer des transferts immenses de capitaux vers d’autres pays”.

Par leur “impertinence irrévérencieuse”, soutiennent-ils, ce premier cercle – des cinquantenaires apparus après le coup d’Etat de 2012- a aussi contribué à créer un “conflit de génération” en “désacralisant les rapports entre les aînés et les cadets”.

Une source proche de la présidence : “maintenant, c’est trop tard pour lui, (…) il est fini”.

“Regardez les opposants Maliens : ils ont tous passé au moins 20 ans au parti… Si le pays va mal c’est en grande partie leur faute, alors quelle est leur crédibilité ?”, ironise cette source.

Eviter de mauvaises surprises

Signe que la sérénité n’est pas totale, Ibrahim Boubacar Kéita a tout de même reçu les députés de la mouvance présidentielle et les présidents des partis de la CMP, pour éviter d’autres mauvaises surprises et s’assurer le soutien de sa majorité jusqu’à l’élection.

“Il y a beaucoup de mécontents, de gens qui regrettent le temps d’ATT, au Parlement comme dans les instances dirigeantes du Parti, ou au gouvernement”, explique un observateur averti de la politique malienne. “Mais beaucoup savent aussi qu’ils ne doivent leur poste qu’au président de la République, et n’osent pas claquer la porte”.

Du côté de l’opposition, l’ambiance n’est pas vraiment à l’unité non plus, malgré les promesses d””Union sacrée”. Deux camps farouches s’affrontent dans le noir. Celui du chef de file de l’opposition, qui bon gré malgré se la coule douce avec son nouveau statut. Pour le second camp, dirigé par Modibo Sidibé, c’est plus le radicalise dans les actions de terrain.

Depuis, les divisions n’ont cessé de se creuser.

La liste des prétendants à la magistrature suprême devrait encore s’allonger, en début d’année. Dans le cadre de cette élection qui est un challenge pour le renouveau malien, “plus il y a de candidats, plus ça profite à IBK… Mais les opposants sont pour l’instant incapables de s’unir, ils se connaissent bien et la plupart se détestent”, souligne l’observateur : “c’est une guerre d’égos”.

 

Assi de Diapé

 

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