Les dernières communales ont failli opposer l’Adema –PASJ et le RPM (en commune III du District entre autres), mais l’actualité récente parle de plus en plus d’une possible alliance voire fusion de ces deux grandes formations sur l’échiquier politique national. Une fusion de ces deux grands partis serait-elle seulement envisageable ? Quels en seraient les enjeux ? A qui profiterait une telle éventualité ? Quelles en seraient les conséquences possibles pour les uns et les autres ? Autant de questions qui nous viennent à l’esprit par rapport à ce qui pourrait être le mariage de tous les espoirs. Ou de tous les désespoirs.
Un RPM tout-puissant ?
En l’état actuel des choses, une fusion éventuelle de l’Adema avec le RPM, en supposant que ce dernier conserve son nom, ne pourrait que rendre le parti présidentiel plus fort et presqu’imbattable. En effet, l’Adema demeure un parti très solide, implanté un peu partout à travers le pays, comme l’ont démontré les dernières communales. Bien entendu si le scrutin a été sincère partout ; ce dont on peut douter. Ajouter cette machine électorale à la puissance financière du parti au pouvoir ne produirait, à priori, qu’un résultat impressionnant. Mais est-il envisageable que l’un des deux partis renonce à se présenter à la prochaine présidentielle ? Peu probable ? Certaines déclarations du président de l’Adema lors des communales laissaient croire que l’Abeille nourrissait encore beaucoup d’espoir pour la ruche. Le résultat obtenu à l’issue de ce scrutin ne pouvait que conforter davantage les responsables du parti que l’on verrait mal s’effacer au profit d’autres candidats, du parti présidentiel soient-ils. Le scénario contraire, c’est-à-dire, l’effacement du RPM au profit de l’Adema, nous semble encore plus inimaginable, et risquerait de provoquer un séisme au sein du parti. Bref, de part et d’autre, l’hypothèse paraît improbable.
« Le cas Dioncounda »
Après un silence relativement prolongé, le président de la Transition revient en force sur la scène politique nationale. Le fait qu’il a été vu aux côtés d’IBK lors de l’inauguration de la Cité universitaire de Kabala a alimenté les rumeurs, parfois des plus folles. Mais plus tôt d’ailleurs, il se murmurait que Dioncounda Traoré voudrait représenter l’Adema à la prochaine présidentielle. L’hypothèse, là-aussi, serait-elle envisageable ? Quelles en seraient les conséquences éventuelles ? Après tout le bien qu’on dit de sa gestion de la Transition, il n’est pas exclu que l’homme se croie en mesure de gagner la confiance du peuple et revenir au pouvoir. La désillusion actuelle est d’ailleurs là pour éventuellement le conforter. Mais une candidature de Dioncounda pour représenter l’Adema est de nature à provoquer une nouvelle scission au sein de ce parti, particulièrement de la part des dirigeants actuels du parti, dont son président Tiémoko Sangaré qui pourrait croire, et à juste titre, que son heure a peut-être sonné. Pourquoi pas, à partir du moment où celui que beaucoup considéraient comme le moins charismatique des acteurs politiques a pu accéder à Koulouba, et se fait même regretter de plus en plus ?
Si le même Dioncounda devrait représenter les deux partis (RPM-Adema), cela pourrait provoquer la fureur de leurs ténors actuels et entamé sérieusement la cohésion en leur sein.
A qui profiterait un rapprochement RPM-Adema ?
Un rapprochement de ces deux partis ébranlerait n’importe quelle formation politique au Mali. Mais à condition que cela se fasse sans casses majeures. Ce qui est peu probable. Ce pourrait plutôt être une sorte de victoire à la Pyrrhus, où le remède se révélerait plus nocif que le mal. Une telle éventualité, fort probable, ne ferait que l’affaire de l’URD et de son président, Soumaïla Cissé. Lui pourrait être le principal bénéficiaire d’une cassure résultant de la tentative de mariage de raison de deux géants de la scène politique nationale. Mais beaucoup de choses pourraient se passer d’ici cette présidentielle de 2018.
La Rédaction