Arcanes politiques : Un tandem Rpm-Urd en gestation

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Opposition et majorité lors du rassemblement du 18 janvier 2017
Opposition et majorité lors du rassemblement du 18 janvier 2017

Le parti présidentiel, le Rpm, et la locomotive principale de l’opposition, l’Urd, sont en bonne voie pour surmonter les malaises consécutifs à la présidentielle 2018 et aux vives protestations post-électorales sur fond de contestations des résultats. Les deux partis sont en effet dans les meilleures dispositions de rapprochement qu’illustrent des visites tous azimuts, les fréquentations et autres démarches nocturnes rapportées par des témoins oculaires au sujet de Soumaìla Cissé et de Bocari Treta. Objectif : dépasser les divergences politiques et enclencher un processus de normalisation de leurs rapports en perspective d’une éventuelle reconfiguration de la scène politique. À en croire les mêmes témoignages, plusieurs rencontres se sont déroulées dans cette optique au domicile de Soumaïla Cissé sis à Badalabougou où la série d’entrevues – sur initiative personnel du numéro 1 des Tisserands – a manifestement débouché sur un déclic et permis de briser le mur de glace qui sépare les deux entités aux antipodes. Les deux mastodontes ont en effet réussi à poser les jalons solides d’une décrispation de l’atmosphère politique et n’excluraient pas d’évoluer aussi rapidement que possible vers un cadre formel d’échanges et de concertations avec la caution de leurs directions respectives.
Autant dire que le président du Rpm est en bonne voie pour trouver la brèche là où le Premier ministre n’a pas réussi à arracher ne serait-ce qu’un début de dialogue avec l’opposition – dont le chef-de-file lui a claqué la porte au nez lors de la tentative de rapprochement que Soumeylou Boubèye Maiga a enclenchée au lendemain de sa reconduction à la tête du gouvernement.
Bousculés et acculés jusqu’à l’esseulement par d’agaçantes migrations massives de militants et élus RPM vers le parti primatorial, l’ancien ministre du Développement rural – et non moins Directeur de campagne virtuel d’IBK – semble  avoir trouvé le meilleur créneau pour sortir la tête de l’eau : passer par des  initiatives politiques utiles pour déjouer la marginalisation que lui impose le grand ratissage de l’ASMA-CFP dans les rangs de sa famille politique.
La démarche de Bocari Treta pourrait même prendre de contrepied le chef du Gouvernement, son grand rival de la majorité, qui se construit une notoriété représentative très spectaculaire aux dépens du parti présidentiel.
Mais, si la main-tendue d’IBK passait par un tandem RPM-URD, en plus de rencontrer les attentes les plus pressantes de rassemblement prônées par la plus haute autorité de l’Etat, est susceptible de brouiller toutes les cartes sur lesquelles reposent de grands calculs et stratégies de positionnement politique : tant pour le rapport des forces au sein du parlement sortant que dans les ambitions électorales en perspectives des joutes législatives à venir.

A KEÏTA

 

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