La grande convergence à Koutiala des sept sections jeunes des Tisserands des régions de Sikasso et Bougouni a visiblement tenu toutes ses promesses. Premier du genre depuis la perte de leur pouvoir sur le Boulevard de l’indépendance, ledit conclave était à la fois symbolique et déterminant pour la survie des héritiers politiques du défunt président déchu, IBK. Et pour cause, il intervient à un moment où ce parti se trouve à la croisée des chemins, depuis la tenue controversée de la 3e réunion du comité central et la désignation de Bokari Treta comme porte-drapeau naturel à la magistrature suprême. Une décision portée devant les tribunaux par une fronde de contestataires qui réclament en même temps la tenue du 5e congrès. Et, depuis, d’anciens camarades, qui dans un passé récent faisait la pluie et le beau temps, sont devenus des adversaires jurés. C’est dans cette atmosphère faite de querelles intestines et de manque de cohésion que s’est tenue la conférence de la confédération jeune de Sikasso (les sections jeunes de Sikasso, Koutiala, Bougouni, Kadiolo, Yorosso, Kolondiéba et Yanfoliya), comme pour désamorcer la bombe. Après une journée d’intense labeur, le conclave s’est conclu, avant-hier samedi dans la grande salle de spectacle de Koutiala, par un appel à la cohésion autour des idéaux du parti et un soutien aux autorités de la Transition. Le président de la fédération RPM de Sikasso, Mamadou Traoré, dans son discours a rendu un vibrant hommage à tous les représentants des sept sections, des 36 communes du cercle et des 14 quartiers de Koutiala. Selon lui, leur mobilisation prouve que le RPM est encore plus vivant que ne l’annoncent les oiseaux de mauvais augure et demeure malgré la première force politique du pays. Et le président Traoré d’assurer qu’en tant que membres fondateurs du RPM, lui et les membres de sa confédération ne vont jamais démissionner, allusion faite aux Tisserands qui ont récemment abandonné le hangar après lui avoir tout donné pendant 21 ans. Le président a invité dans la même veine le BPN-RPN à prendre ses responsabilités pour le retour de la cohésion qui a jadis caractérisé le Parti. Et, pour Djimé Sidibé de Yanfolila, le RPM, à moins de consentir à raser les murs, a besoin de cette cohésion pour renaître de ces cendres après la perte inattendue de sa suprématie.
Quant à Issa Nanka Keita de Kolondiéba, il a assuré que la jeunesse RPM ne sera plus les chairs à canon pour la cause de clans ou d’une personne. «Après tant de soutien aux vieux, nous avons grandi pour prendre notre destin en main. Nous avons des ambitions pour nos villes, nos communes et nos régions. Il est temps pour nous jeunes de briguer les postes électifs», a-t-il martelé. Au fait, dans une déclaration lue par leur président, la jeunesse RPM des trois régions, tout en exprimant leur satisfaction pour la confiance investie par les autorités de la Transition à certains de leur camarade, notamment Dr Nango Dembélé et Mamadou Satigui Diakité, respectivement PDG de la CMDT et président du Haut conseil des collectivités, apporte un soutien inconditionnel aux autorités de la Transition pour tous les efforts déployés, notamment dans le cadre de la stabilisation du pays. Et ce n’est pas tout. En plus d’inviter le BPN-RPM à œuvrer « inlassablement pour rassembler tous les militants et à poursuivre les idéaux du parti des Tisserands», la jeunesse encourage le directoire de Treta a lui emboîté le pas en manifestant le même soutien aux autorités de la Transition.
Amidou KEITA