Le mardi 27 juillet dernier, un certain nombre de partis politiques s’est réuni à l’hôtel de l’Amitié. Le principal menu de cette rencontre inédite : la Transition ! Le fait majeur de ce conciliabule « politique » était que presque tous les participants ont en commun d’avoir participé à la gestion catastrophique de l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéïta pendant 7 ans. Et ce n’était pas par hasard que c’est Bocary Tréta, Président du RPM (parti de l’ex-Président IBK) qui était au centre de cette rencontre et c’est lui qui a prononcé le discours introductif. Des lors des questions de posent. Est-ce une restauration de l’ancien Régime qui ne dit pas son nom ? Que veut réellement cette nouvelle alliance politique contre nature ? Tréta et ses amis sont-ils dans la logique de soutenir la Transition comme ils assurent officiellement ? Ces mêmes partis dont certains ont participé aux pillages du pays sous IBK sont-ils prêts à une autocritique au lieu d’être critiques d’une transition qui a hérité d’un pays en lambeaux.
En effet, le mardi 24 juillet dernier, une quarantaine de partis et groupements politiques s’est réunie, à l’hôtel de l’Amitié. Ce nouveau groupement politique entend faire bloc pour faire respecter non seulement le délai de 18 mois imparti aux Autorités de la transition mais aussi le calendrier électoral déjà établi.
Parmi les membres de cette nouvelle coalition politique, nous pouvons citer ces figures politiques que sont Soumeylou Boubèye Maïga de l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des Forces Patriotiques (Asma-CFP), Bokary Tréta du Rassemblement pour le Mali (RPM), Tiémoko Sangaré de l’Alliance pour la Démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema-PASJ), Housseini Amion Guindo de la Convergence pour le développement du Mali (Codem) et l’ancien Premier Ministre Moussa Mara.
Pour ces Responsables politiques, c’est le prochain pouvoir issu des élections générales de fin de la Transition qui devra impérativement travailler dans un esprit de rassemblement et d’inclusivité et conduire de profondes réformes. À cet effet, ils ont affirmé sans ambiguïté leur attachement « au respect scrupuleux de la période de la Transition et donc de la date retenue pour les prochaines élections générales (présidentielles et législatives), à savoir le 27 février 2022.
Des partis déconnectés
Aussi, ces partis et regroupements politiques ont demandé aux Autorités de la Transition de confirmer leur engagement à respecter ces échéances électorales par la publication d’un chronogramme détaillé de tâches allant dans ce sens et par l’abandon « de tout projet susceptible de mettre en cause ce délai ».
En outre, ils se disent prêts à accompagner les Autorités pour éviter des écueils pendant cette transition. Mais il est permis d’en douter à la vue de la composition de ce regroupement.
Ainsi, la majeure partie de ces membres ont été des figures de premier plan de l’ancien Régime renversé, le 18 aout 2020.
A cet égard, ils ont contribué pleinement à la faillite du pays d’IBK. Presque tous et à des degrés divers de leurs postes de responsabilités (chef du gouvernement, ministres…) sont, comptables de la déliquescence de l’État et de sa faillite.
Pire, le nom de certains d’entre eux a été évoqué dans les multiples scandales qui ont émaillé le règne de l’ancien Régime notamment dans l’achat de l’avion présidentiel dans la nébuleuse affaire des 1000 tracteurs, en passant par plusieurs autres contrats d’achat d’armements et d’engrais frelatés. Tous ces scandales dégagent une forte odeur de corruption et de détournements de grande envergure.
Aussi, ces partis politiques et leurs premiers Responsables ont une grande part de responsabilités dans la corruption rampante et de la mauvaise gouvernance de ces sept dernières années ayant entraîné un malaise social et économique ainsi que la paupérisation de la majeure partie de la population malienne.
Ces partis politiques, le plus souvent déconnectés des réalités sociales du pays, ont favorisé par leurs pratiques un système de corruption généralisée qui a fini par gangrener la société malienne dans tous les domaines et à tous les niveaux et, finalement, par mettre le pays à genoux.
Par leur agissement, ces partis ont conduit le pays dans un cul-de-sac en soutenant jusqu’ au bout le Régime déchu. De ce fait, ils sont tous complices voire coupables dans la faillite du pays méthodiquement organisée par IBK. Conséquence : la destruction de la vitalité de toutes les Institutions nationales.
Cette exigence de respect de la période de Transition de la part de ces partis politiques témoigne aussi d’un manque d’introspection et de responsabilité et une déconnection de la demande du Peuple d’un vrai changement politique en faveur d’une gouvernance plus réactive, plus responsable et plus légitime.
À l’évidence, ces partis n’ont pas compris que ces combinaisons, ce genre d’alliances de circonstance favorisent la perte de confiance, la défiance de la population envers les partis politiques aboutissant à de profonde rupture du contrat social.
Alors, il est fort regrettable de constater que ces partis politiques, au lieu de participer à la création d’un cadre socio-politique inclusif et participatif, qui pourrait s’avérer une occasion de renégocier le contrat social et de s’entendre sur des principes de gouvernance plus sains, préfèrent plutôt se focaliser uniquement sur la durée de la transition et se lancer dans des manœuvres « politiciennes » bien loin des attentes des Maliennes et des Maliens.
Mémé Sanogo
On observe d’abord avant d’agir , le peuple malien est au courant de beaucoup de choses maintenant sur la gouvernance au Mali, donc attendons un peu ………….. , plus presser que la musique danse mal
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