L’Association des jeunes pour la démocratie et le progrès (AJDP) a animé le samedi 14 mai une conférence de presse à la Maison de la presse. Une occasion pour son président Moussa Keïta de toucher du doigt les plaies de notre démocratie.
Cette conférence de presse à laquelle a pris part l’honorable Oumar Mariko a été animée par le président de l’AJDP, Moussa Keïta. Dans sa déclaration liminaire, celui qui se dit compagnon de l’actuel chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré pour l’avoir côtoyé dans le Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP), affirme que « le Mali est caractérisé par une mauvaise gouvernance à travers l’existence d’un système corrompu et népotique dont les conséquences sociales s’expliquent par la partition du pays parce que des corrompus, avec l’argent mal acquis sur le dos des populations, ont créé un Mali des pauvres et un Mali des riches ».
« Cet état de fait a entrainé une justice à deux vitesses : une justice des pauvres et une justice des riches. L’impunité c’est pour les riches et la prison pour les pauvres. Aujourd’hui avec l’argent mal acquis par les corrompus sur le dos des pauvres, il y a une école pour les riches et une autre école pour les pauvres. Les enfants des riches prennent d’assaut les grandes écoles de l’Occident et reviennent pour occuper les places les plus convoitées, tandis que ceux des pauvres fréquentent les écoles les délabrées dépourvus de toutes les commodités requises pour mieux apprendre. En fait, on a privatisé l’école malienne sans tenir compte des réalités socioculturelles du pays. L’Etat s’est désengagé de la formation des citoyens, il a purement et simplement démissionné de ses missions régaliennes : salaires insuffisants, étudiants mal formés qui sortent comme enseignants tarés, administrateurs incompétents, magistrats corrompus ou médecins tueurs entre autres. Car les années scolaires se chevauchent et l’année académique ne compte plus qu’un trimestre au lieu de trois. Jusqu’au mois d’avril 2011, l’année scolaire 2010-2011 n’avait pas démarré à l’université. En outre, depuis l’indépendance le Mali ne compte que deux hôpitaux légués par le colonisateur, la santé est un cauchemar pour les Maliens car les médicaments coûtent chers et les consultations dignes de ce nom ne se pratiquent qu’à la clinique qui est réservée aux riches », explique Moussa Keïta. Le conférencier ajoutera que « l’emploi des jeunes qui était et reste une demande sociale forte demeure aujourd’hui tributaire du système de la corruption dont les pauvres sont toujours victimes ». Aussi, trouve-t-il qu’au Mali, les corrompus ne sont pas punis et qu’on ne respecte pas les principes de transparences et de crédibilité comme l’enquête de moralité, la déclaration des biens, l’évaluation des programmes politiques ou en tout cas ça se passe dans l’opacité la plus totale. Conséquences de cette mauvaise gouvernance, aux yeux du conférencier, le pays ne progresse pas au rythme escompté et l’on ne fait rien pour changer les mentalités. Face à cette situation, Moussa Keïta interpelle les Maliens par rapport au choix à opérer en 2012 lors des élections générales. « Ces élections commencent par la présidentielle. Et c’est le lieu de confier l’avenir du pays et le devenir des populations à un homme capable de lutter contre la corruption, de faire changer les mentalités, d’accroitre la production et la productivité, de créer des emplois, de réussir un bon équilibre entre le coût des denrées et les salaires, bref d’améliorer les conditions de vie des Maliennes et des Maliens », a-t-il précisé.
Abdoulaye Diakité