Après plusieurs années d’hostilités ayant parfois frisé l’inimitié, l’Adéma-PASJ et le deuxième parti extrait de ses entrailles, le RPM de Ibrahim Boubacar Keïta, regardent désormais l’avenir dans une retrouvaille définitive, un retour à la case de départ. Susurrée pour l’instant dans des cercles très restreints, cette nouvelle donne, qui aura un impact certain sur le paysage politique national, serait dictée aux deux partis par une nécessité partagée à l’horizon 2007.
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Lors d’une récente rencontre au sommet de son parti, le président du Comité Exécutif du PASJ, Dioncounda Traoré, effectuait une sortie pleine d’énigme pour la plupart de ses camarades. Le N°1 des Abeilles, selon nos sources, a en effet reconnu sans ambages que l’Adéma, en dépit de ses résultats politiques, est moins une formation politique qu’une machine électorale. Aussi pour le hisser au rang d’un parti digne de son statut sur la scène politique malienne, M. Traoré a-t-il proposé à ses camarades, toujours selon notre source, de l’engager dans une dynamique de reconquête de ses ressources humaines égarées, entre autres stratégies.
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rnQuoi de plus normal pour une formation qui, lors de ses assises précédentes, n’a jamais fait mystère de ses intentions de reconstituer la configuration originelle de l’Adéma-PASJ. Mais comme pour en rajouter à l’énigme, le même Dioncounda Traoré, à l’issue d’une rencontre du Comité Exécutif, il y a une semaine, avait convié ses camarades à une communication à laquelle il attachait une importance pour le moins intrigante. Du coup, les commentaires et supputations sont ainsi allés bon train sur l’objet de la réunion extraordinaire convoquée par le président pour la journée d’hier avant d’être repoussée à une date ultérieure par les caciques de Bamako-Coura.
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rnMais pour ceux qui se trouvent un tant soit peu dans le secret des dieux, le conclave pourrait concerner une question mijotée depuis quelques temps dans certains salons feutrés de la capitale. Il s’agit, en l’occurrence, des démarches dans le sens d’une fusion du RPM dans le PASJ, deux partis qui se regardent en chiens de faïences depuis que le second a émergé des éclats du premier, à l’issue d’une certaine conférence nationale suivie d’un congrès extraordinaire de la Ruche. Les démarches pour recoller les deux morceaux du PASJ ont-elles atteint le stade de la divulgation ? A défaut de cela, les négociations, elles, donnent l’air d’être très poussées entre représentants triés sur le volet dans un camp comme de l’autre.
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De source concordante, semble-t-il, la relance de cette dynamique de normalisation, enclenchée depuis 2005 entre les deux formations, est une initiative qui émane du président du RPM lui-même. Lequel ne souffle peut-être pas dans une trompette différente de la plupart de ses adeptes et collaborateurs politiques. Éprouvés en effet par les dernières élections générales et les rançons de la raideur politique, une majorité écrasante des militants et responsables du Rassemblement pensent qu’un changement de fusil d’épaule serait plus réaliste, quitte à passer par un retour à la case de départ.
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rnLa retrouvaille n’est pas accueillie avec moins d’intérêt à l’Adéma-PASJ où les militants ont les yeux rivés vers les échéances électorales de 2009 et 2012, puis la matérialisation des stratégies de reconquête du pouvoir que Dioncounda Traoré ressasse à l’envi. Mais pour évidente que paraisse leurs intérêts communs, le projet de fusion entre l’Adéma et le RPM ne fait pas que des partisans et ne revêt pas non plus que des avantages. Sentant la nouvelle donne toute proche, d’aucuns peuvent déjà commencer à l’intégrer dans leur plans de récupération du parti Adéma, à travers une tentative de fortification des courants respectif par les nouvelles composantes du parti.
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Ce qui ne manquera pas d’engendrer une situation peu distincte de celles ayant occasionné l’éclatement qu’on envisage compenser : l’antagonisme des ambitions et des intérêts claniques.
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Par ailleurs, la force de frappe et les capacités de nuisance de l’entité naissante laisseront difficilement indifférents certains milieux du pouvoir suprême qui s’était déjà par le passé montré hostile à la normalisation des rapports Adéma-RPM, en étouffant dans l’œuf le tout premier embryon du rapprochement entre les deux entités.
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