L’Union pour la République et le Démocratie (URD) vient de se faire rallier une grosse pointure de la vie politique de la capitale du Kénédougou. L’ancien maire Mama Sylla, après avoir claqué la porte de la CODEM accepte désormais de se faire compter parmi les militants du parti de Soumaïla Cissé dans la 3e région.
La vie politique est animée en ces moments au Kénédougou par cette opération que le secrétaire général de la section URD, Abdoul Wahab Berthé et les siens viennent de réaliser : l’obtention du ralliement à leur cause d’une grande bête politique en l’occurrence Mama Sylla, ancien maire de la localité. L’URD ne pouvait espérer mieux tant le poids politique de l’homme est immense.
Maire de la commune urbaine de Sikasso de 2004 aux élections communales du 29 avril dernier, Mama Sylla y était parvenu sous les couleurs du Mouvement citoyen, dont le soutien de sa ponte de l’époque, Djibril Tangara fut déterminant face au candidat des abeilles, Mamadou Tangara, qui voulait rempiler. Vers la fin de son mandat, il quittera le Mouvement citoyen pour rallier les rangs de la CODEM (Convention pour le développement du Mali) qui venait d’être portée sur les fonds baptismaux. Nous étions en mai 2008 et Mama Sylla était le secrétaire chargé des élus du bureau national. Leur lune de miel dura jusqu’au moment de l’établissement des listes pour les communales du 29 avril. Se croyant d’office bien placé pour être la tête de liste du parti de la quenouille à Sikasso, Mama Sylla l’apprendra à ses dépens, car, à 24 heures du délai de dépôt, l’ancien maire va découvrir le complot qui était fomenté à son endroit. Non seulement il n’était pas à la tête, mais curieusement il ne figurait même pas sur la liste que la CODEM s’apprêtait à déposer. Une liste qui avait comme locomotive Abdoulaye Coulibaly, président de la jeune chambre international de Sikasso. Furieux, l’ancien édile de Sikasso se verra dans l’obligation de claquer la porte de ce parti pour constituer une liste indépendante dénommée « Daniya Mogo » (homme de confiance). Une liste allait être encore attaquée par la CODEM au niveau du tribunal, mais sans succès. Avec une liste aussi constituée à la va-vite, Mama Sylla parvient à se tailler 4 conseillers auxdites élections contre 9 pour la CODEM, 16 pour l’Adéma/PASJ, 6 pour l’URD, 4 pour le RPM et 4 le Mouvement citoyen.
Pour le jeu des alliances, la CODEM et Mama Sylla allaient encore se retrouver en compagnie du Mouvement citoyen et dans une quelque mesure une partie de l’URD et du RPM. Selon les explications de Mama Sylla, cette alliance l’avait désigné comme candidat au poste de maire. L’Adéma de son côté avait constitué une alliance dans laquelle elle revendiquait l’URD, le RPM. Sikasso était alors plongé dans une confusion autour de l’appartenance réelle de l’URD, le RPM. Mais c’est le jour de la mise en place du bureau que la vérité sera connue, car, c’est le candidat de l’Adéma, le revenant Mamadou Tangara, qui sera élu haut les mains. De l’autre côté, l’alliance de la CODEM s’illustrait encore par des coups bas. Mama Sylla qui s’était mis dans les habits de challenger de Mamadou Tangara apprendra dans la salle que le parti de la quenouille venait encore de le trahir en portant le choix du maire sur la personne de Abdoul Kadri Bamba du Mouvement citoyen. Pris de colère, l’homme au chapelet quitta la salle pour ne pas être témoins d’une aussi infamie de la part de son alliance.
Depuis, l’homme s’était écarté des éclaboussures de la vie politique à Sikasso jusqu’à la veille de la fête de ramadan où la section URD du Kénédougou l’a démarché pour obtenir son adhésion à leur parti. Il dû réserver sa réponse à l’après fête. Après mure réflexion, Mama Sylla accepte désormais de se faire compter comme militant de l’URD à Sikasso.
Abdoulaye Diakité