Les regards sont maintenant dirigés vers les législatives de juillet prochain, un exercice démocratique qui se tiendra sans Soumeylou Boubèye Maïga, candidat malheureux à la présidentielle d’avril dernier qui rêvait d’un Mali nouveau en rupture avec l’ère ATT, celui-là même qu’il a soutenu en 2002 au détriment du candidat ADEMA, Soumaïla Cissé, et qu’il était prêt à faire descendre de son piédestal à la faveur du scrutin présidentiel dernier.
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Déjà, on peut se demander quelle sera l’équation Soumeylou Boubèye Maïga, après sa défaite lors de la présidentielle et son absence de la course pour l’Assemblée Nationale? Autrement dit, quel avenir politique pour l’enfant de Gao qui, au-delà de toute péripétie, a eu à faire ses beaux jours dans les arcanes du pouvoir ?
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C’est là toute la question. Certainement, sans être dans le secret des dieux, l’homme même est en ce moment entrain de refléchir à cette question. On apprend, çà et là, qu’il entend créer un parti politique, son propre parti politique, sur un terrain politique en pâtir avec un désintérêt total des populations vis-à-vis de la chose politique. Y-a-t-il là un choix judicieux dans cette option de l’ex-Premier-vice président de l’ADEMA ? Face à la multiplicité des partis politiques de tout genre, des bons, des mauvais et de ceux qui n’existent que nom, ce n’aurait pas été mieux de chercher à se caser dans un parti déjà existant et qui a une certaine assise sur la scène politique nationale ?
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Surtout que l’ADEMA-PASJ, ce parti qu’il a vu naître, qu’il a vu grandir et à qui il a beaucoup donné, est prête à le recevoir à bras ouverts du moment où il ne constitue plus une menace à la ligne du parti. Ces calculs rélèvent peut-être de l’amateurisme pour Soumeylou Boubèye Maïga qui se considère comme un grand professionnel de la politique. Pourtant à regarder de près, les erreurs et les inconséquences politiques de Soumeylou semblent partir de cette auto- surestimation et de cette suffisance au point que l’homme s’était senti indispensable au sein de l’ADEMA. C’est également là qu’est parti le bras de fer engagé par l’homme en 2002 lors de la convention nationale du parti. Certes, à l’éqoque SBM a dû se rendre à l’évidence, mais sans créer de problème à Soumaïla Cissé, sorti vainqueur de ladite convention.
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En effet, ce dernier s’est vu délaisser par une frange majorité des cadres du parti dont Soumeylou, au profit du candidat indépendant ATT. Evidemment, comme le diront certains, Alpha Oumar Konaré, reste le chef d’orchestre de ce cafouillage au sommet de l’ADEMA vécu en 2002, mais la responsabilité politique de certains ténors de l’époque comme Soumeylou leur recommandait de rétenue. Mais hélas, face à certains intérêts politiques inexpliqués on assiste toujours à des situations politiques qui ne s’expliquent pas.
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Pourtant, après ces soubresauts, Soumeylou est resté constant, et même populaire au sein de la ruche après le départ de Soumaïla. Une constance dans les propos, dans l’engagement militant et dans l’action qu’il ne tardera pas à effilocher lors de la 7e conférence Nationale du parti qui a décidé de transformer le soutien électoral de l’ADEMA à ATT au soutien politique. L’homme n’avait pourtant jamais fait mystère de sa désapprobation sur la question bien avant ladite conférence. Avait`-il réellement tort si un dans quelques mois plutôt Dioncounda affirmait dans la cité des Askia que rien n’empêcherait l’ADEMA de présenter sa candidature à la présidentielle de 2007 ? Qu’est-ce qui a pu se passer pour que le parti change subitement de position ? Est-ce parce qu’on voulait barrer la route à Soumeylou Boubèye Maïga qui avait de nouveau remet sa velléité présidentielle ?
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Dans tous les cas, le choix du parti à soutenir la candidature d’ATT ne pouvait en aucun cas, mettre en déroute le projet Boubeyiste de se présenter à l’élection présidentielle. De la guerre comme à la guerre, Soumeylou Boubèye Maïga tente une incursion dans les méandres de la ruche avant de capituler face à la volonté du Comité Exécutif à aller jusqu’au bout de son soutien à ATT. Seul face aux membres du CE, Soumeylou finit par abdiquer et lance la “Convergence
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Et là, ce n’était que partie remise, car, Soumeylou répondra effectivement présent à la ligne de départ pour Koulouba, même si à l’arrivée, il désillusionna très vite avec un rien de score. Des gens s’attendaient à voir l’enfant de Gao prendre part aux législatives, mais il n’en fut rien. Mais est-ce à dire que Soumeylou Boubèye Maïga, à part la présidence de la république, n’aime pas être député ?
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Pour certains proches de l’homme, à l’heure où on est, Soumeylou ne désenchanterait point s’il venait à être élu maire, à plus forte raison député. Selon eux, pour être député, il faut être élu d’abord, et ce point de vue, où Soumeylou Boubèye Maïga pouvait se présenter comme candidat aux élections législatives de juillet prochain ? S’interrogent-ils. Soumeylou serait-il vraiment orphelin politique à ce point ?
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Ces partisans répondent à cette question par la négative. La non participation de l’ex-premier vice-président de l’ADEMA aux législatives prochaines rélève, selon ces derniers, d’une stratégie savamment pensée par l’homme. Ils revèlent d’ailleurs qu’à l’image de l’URD, Soumeylou risque de créer la surprise à l’issue des législatives prochaines en récupérant les députés ruchers qui lui sont favorables dans l’engrénage de son nouveau parti. Soumeylou a-t-il le même aura que Soumeylou Cissé qui, bien que boycotté par camarades ruchers a pu croiser le fer avec ATT au deuxième tour de la présidentielle de 2002 ?
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Pas tellement sûr, il n’y a qu’à jeter un coup d’oeil sur le score de Soumeylou lors du scrutin du 29 avril dernier pour s’en convaincre. L’équation Soumeylou est donc loin d’être équilibrée avec un risque latent qu’il court. Car, si jamais il échoue dans son projet de création de parti, il dira adieu à sa carrière politique qu’il voyait jusque là si riche. A moins qu’il mette son orgueil à côté et rejoindre la ruche, dont les portes lui restent grandement ouvertes.
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Adama S DIALLO
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