La mort des idéologies au Mali est à la base de la déliquescence des partis politiques. Le positionnement idéologique : Droite, Gauche, Centre et non alignés demeurent les seules grilles de lecture politique pour mieux choisir son parti. La confusion du militant face à la kyrielle de partis politiques est à la base de la recomposition perpétuelle du paysage politique malien qui se fait et se défait au gré des intérêts, des hommes et des circonstances. Le manque d’idéologie politique a fait dire à certains qu’au Mali, il n y a pas de partis politiques, il n’y a que des Groupements d’Intérêts Economiques (GIE). Il a fallu le coup d’état du 22 Mars 2012 des fous de Kati, avec son lot de discrédit sur les partis, pour que certains prennent conscience du danger et de la fragilité de notre Démocratie. Depuis, des initiatives de regroupement pour défendre les mêmes idéaux et soutenir le même programme de gouvernance se font jour. C’est la tentative actuelle de la Majorité présidentielle qui tente de regrouper autour d’elle autre que le RPM pour gouverner. Mais le gros problème de la Majorité présidentielle est son manque d’homogénéité et de cohésion parce que formée non pas sur la base d’une idéologie politique partagée mais autour d’alliances contre nature pour le partage du gâteau Mali.
Le Rassemblement Pour le Mali RPM, créé en 2002 après la démission de son leader de l’ADEMA, a attendu 11 ans avant de porter IBK à la tête de l’Etat en faveur d’élections libres et transparentes en 2013. Cette victoire qui eut l’allure d’un plébiscite avait un double message : le premier est l’entier crédit de la majorité des votants au candidat IBK dont elle a cru en sa capacité de résolution de la crise socio-économique et sécuritaire. Le second est que la forte mobilisation pour sa victoire pourrait se retourner contre lui avec autant d’engagement si d’aventure les immenses promesses tenues n’étaient pas respectées. 19 mois après son accession au pouvoir les crises restent entières et l’envie d’un second mandat fortement murmuré par son entourage. IBK doit-il répondre à l’envie d’un second mandat au risque de perdre tout crédit aux yeux des maliens et « sortir à la ATT » à moins de changer radicalement le mode de gouvernance actuel ? Le pouvoir IBK semble mal parti avec la crise au nord qu’il arrive à peine à gérer, la reconstruction de l’Armée qui tarde à venir, la refondation tant attendue de l’Ecole qui n’est toujours pas effective et l’Administration qui reste toujours corrompue comme sous ATT et le manque de sanction dissuasive reste toujours le talon d’Achille.
Le président de la République ne manque jamais d’occasion pour rappeler à ses anciens camarades sa nostalgie de la Ruche et surtout du bourdonnement des Abeilles. Conviction ou opération de charme, seul le Président de la République est à mesure de répondre à cette question. IBK n’a-t-il pas profité de la rencontre avec la délégation de L’IS pour exprimer son souhait de voir un seul interlocuteur de l’IS au Mali ? Tout porte à croire qu’il multiplie ces actions et certainement d’autres en cours pour se rapprocher de l’ADEMA et avoir le soutien de son ex parti afin de rempiler probablement pour un second mandat à la tête du Mali.
Est-il nécessaire d’aller jusqu’à une fusion entre l’ADEMA et le RPM juste pour assouvir une ambition ponctuelle et passagère ? L’ADEMA, le parti du Mouvement démocratique de 1991 va-t-il accepter de se fondre dans le RPM sorti de ses flancs ou vice versa? Le RPM, auréolé de son éclatante victoire aux élections Présidentielles et législatives et ayant le vent en poupe va-t-il s’éclipser pour refonder la grande famille Originelle ? Pas très sur. Ainsi pour qu’aucun parti ne perde son identité, il serait beaucoup plus préférable d’aller à un vaste regroupement des partis de gauche, ou Front de gauche, à l’image du RHDP (Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et le Progrès) en Côte d’Ivoire ou le front de gauche en France.
Vivement la recomposition du paysage politique malien sur la base des idéologies politiques mondialement acceptée par tous.
Youssouf Sissoko
Il prépare son second mandat en poussant le parti sans tête, à le suivre sans présenter un candidat. Avec ça tous les voleurs de l’Adéma dont les dossiers déjà ficelés échapperont à la prison. Il est un bon stratège pour garder le pouvoir.
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