‘Un malheur ne vient jamais seul”, disent les Toubabs. Les mêmes restent convaincus depuis des siècles qu’il n’y a "jamais deux sans trois”. La peur, au nom de ces deux adages, commence à gagner certains partisans de l’ancien Premier ministre. Dur risque d’être la chute.
E n 2010, bien de Maliens avaient intégré l’idée que ” Van-le-Flic” serait le candidat Abeille en 2012. L’idée avait petit à petit fait son chemin jusqu’à devenir "une réalité”. Et un jour, Dioncounda Traoré, flanqué de Lazare Tembely, de Fatoumata Doumbia et de Mohamed Thiam (dans le rôle du maître de cérémonie), a fait sa sortie historique à la Maison de la presse pour démolir ce château en Espagne. Mieux encore, le premier ”Abeille” avait indexé le futur candidat de l’Adema, lui-même. On a attendu une réaction (fulgurante et massivement destructrice) de la part de l’homme qui a inventé "le silence politique”. Rien et strictement rien
Le 25 mai, le président de l’Assemblée nationale a fait de la commémoration de la 20è année du parti pour s’introniser candidat en excluant toute autre candidature : Tous derrière moi si vous voulez qu’on gagne, était le mot d’ordre. Là aussi, ni Van, ni pro-Van, ni rien de Van. Le plus élégant et fort tennisman de toute la classe politique est une fois de plus resté de marbre. Par la suite le multimilliardaire douanier (bizarre un fonctionnaire milliardaire !) l’autre Zou (Mory Coulibaly), El Madani Diallo (toujours dans les bons coups !), et l’autre Tièmoko Sangaré (l’homme qui voulait supprimer les sachets plastiques, on y reviendra un jour) se sont battus comme de beaux diables pour défendre sa cause dans la Ruche. Peine perdue. Dioncounda contrait toutes les tentatives.
La meilleure façon de se défendre…
Non content d’embastiller la citadelle Rouge et Blanc en face du chevalier Van De Morrison, le crypto-duc Dioncounda est allé le provoquer dans son fief. On sait que le contrôleur général est de la commune III du District et on soupçonnait celle-ci d’avoir pour lui yeux de Chimène (celle de Rodrigue). Le seigneur des lieux et Maire du District, Adama Sangaré avait verrouillé sa commune en attendantde l’ouvrir à l’archiduc Sidibé, le moment venu. C’était sans compter avec le "sinistre” Dioncounda Traoré qui est venu introduire chez lui le cheval de Troie. Abdel Kader Sidibé (voir le Matin, n° 104, du 29 juin 2011) pour le déstabiliser. Les jeunes de la CIII semblent déjà mécontents du Secrétaire général Sangaré, mais les femmes aussi. La majorité de celles-ci est mécontente car les millions donnés par Adama sont restés entre quelques mains. "Adama a bêtement sorti son argent”, fulmine un militant en colère. On le comprend parce que le maire du district n’a donné qu’aux jeunes et aux femmes. Si Adama perd le contrôle de la CIII, alors Modibo l’aura perdue aussi, tel est le point de vue d’un analyste avisé. L’un des espoirs supposés de Sidibé était aussi le Pdes, le parti dédié à celui qui a dit de lui : "il m’a suivi partout”, ATT. On pensait même que ce dernier l’avait débarrassé du carcan de la Primature pour mieux le propulser au ciel. Mais fait-on monter à Koulouba un "commis” (c’est-à-dire un receveur d’ordre) ! Non ! Donc le Pdes aussi a mis le holà et sorti le carton rouge : Pas de Van désiré ici ! C’est vrai, les clubs de soutien fleurissent partout.
Alors, candidat indépendant le Van ! Seuls ses pires ennemis pourront lui conseiller cas ! Alors ! C’est la question devant laquelle tout le Mali reste scotché. Mais le Van, il a peut-être son idée ?
Amadou Tall