Il y a bientôt un mois, nous annoncions la démission du conseiller municipal Adama Doumbia de la Commune VI. Jusqu’à sa démission, celui qui est aujourd’hui 4è Adjoint au Maire de la Commune VI du District, et qui fut candidat à la candidature du Pasj à la présidentielle passée, était un cadre respecté de la section VI Adema du District. Qu’est-ce qui s’est donc passé pour que ce métronome des victoires successives de l’Adema-Pasj lors des différentes consultations électorales en Commune VI décide de claquer la porte, à un moment où il était quasiment le seul maître à bord de la section VI du District ?
Comme promis, nous l’avons rencontré pour vous, et ses premiers mots sont sans appel : “J’ai démissionné et je ne le regrette pas du tout. Je préfère être le chef d’une famille de 100 personnes que d’être le seul chef d’une famille. Vous comprenez certainement ce que je veux dire pas là. On me reproche d’avoir quitté le parti à un moment où je pouvais, sans obstacle, contrôler la section VI du District. Mais ce qui échappe aux gens, c’est que l’Adema-Pasj, et là je ne parle par de la section VI seulement, est fini”.
L’homme en veut pour preuve le piètre score réalisé par le parti lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2013. Un score, dit-il, auquel il fallait s’attendre face à la trahison qui fut celle du Comité Exécutif vis-à-vis du parti quand, sans aucune autre forme de procès, il a entériné le choix du candidat fait par la commission de bons offices. Une commission qu’il a mandatée et qui a refusé de lui expliquer les critères qui l’ont amené au choix du candidat désigné.
“Quand une commission travaille dans la transparence, si elle a souci de l’unité et de la cohésion au sein du parti, elle ne peut affirmer que les critères qui l’ont amené au choix du candidat relèvent de son pouvoir discrétionnaire. Le Comité Exécutif devait, dès lors que la commission de bons offices a été incapable d’expliquer ses critères d’appréciation quand au choix du candidat du parti, la révoquer et constituer une autre commission. Le comité Exécutif ayant failli à ce niveau a du coup porté l’estocade finale au parti”. Et la sentence de Adama Doumbia est on ne peut plus claire : ceux qui ont pleinement profité de l’Adema sont les seuls responsables de sa déchéance.
Par ailleurs, Adama Doumbia pense que l’Adema a été incapable de saisir le message des maliens. A quoi bon donc de vouloir mener des combats politiques dans un parti qui ne représente plus que l’ombre de lui-même. C’est pourquoi, Adama Doumbia et ses compagnons, ils sont nombreux les militants Adema qui l’on suivi, qui évoluaient au sein d’une association politique dénommée “Front Patriotique Pour le Mali (Fpm)”, travaillent aujourd’hui à la création d’un nouveau parti politique. Le parti en gestation portera le nom de “Union des Mouvements Patriotiques pour le Changement (Umpc)”. Le lancement, disons le congrès constitutif, assure Adama Doumbia, aura lieu très bientôt.
“Et il y aura ce jour beaucoup de surprise, vous allez voir des têtes auxquelles personne ne s’attend vraiment. L’Umpc ne sera-t-il pas un parti politique de trop ? Non, en réalité, ce n’est pas le nombre de partis qui compte, mais plutôt des partis qui sont capables. Comme je l’ai dit, Umpc ne sera pas créé pour amuser la galerie politique au Mali, mais pour valablement jouer sa partition dans la construction et le développement de notre pays”.
A la question de savoir si lui et ses camarades ont les moyens de leur ambition, la création et l’animation d’un parti demandant d’importants moyens financiers, l’ancien candidat à la candidature de l’Adema-PAsj s’est voulu pragmatique : “le moyen dépend en fait de la qualité des hommes. Le Président du Rpm est aujourd’hui Président de la République du Mali, pourtant on ne peut pas dire que le Rpm disposait de plus de moyens que l’Urd de Soumaïla Cissé. La Codem Housseini Amion Guindo, sans un quelconque moyen, est arrivée 5è à l’issue du premier tour de la présidentielle alors que l’Adema, avec ses milliardaires, avec un candidat qu’on dit également milliardaire, n’a réalisé qu’un score de 9% ! Comme vous voyez, un parti n’a de force que par la qualité des hommes et des femmes qui l’animent”.
Enfin, pour Adama Doumbia, les élections législatives à venir seront un grand test pour l’Union des Mouvements Patriotiques pour le Changement (UmpcC). “Et je peux vous affirmer dès maintenant que nous allons cartonner lors de ces législatives”.
Adama S. DIALLO