Après la parenthèse du projet référendaire suspendu : Le Président IBK reprend la main

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Le président IBK dont les cassandres avaient prédit la fin prématurée de son pouvoir, au point que des cadres de son camp politique l’avaient subtilement lâché ou pris leur distance au moment où il avait beaucoup plus besoin d’eux, notamment lors de la contestation contre le projet de révision constitutionnelle, est en train de dérouler un rouleau compresseur qui écrase tout sur le terrain, laissant pantois tous ceux qui pensaient qu’il fallait tout simplement se baisser pour ramasser le pouvoir qui lui avait échappé. 

En avouant qu’il a senti la solitude du pouvoir lorsque la contestation contre son projet de référendum constitutionnel était en train de prendre une allure de déstabilisation de son pouvoir, le président IBK prouvait ainsi que même s’il ne l’avait pas expressément exprimé, il avait quand même tiré des enseignements de cette période agitée de son quinquennat.

Et ceux qui connaissent l’homme IBK, qui ne recule pas, s’attendaient donc à le voir agir après sa décision de suspendre le projet de révision constitutionnelle, ce très bon prétexte pour ses adversaires de fédérer des énergies et actions nuisibles à son régime.

C’est dire que le président a compris être trahi jusque dans son propre camp par des gens sur lesquels il comptait beaucoup, mais qui ont pu lui prouver à quel point ils peuvent faire le mort et attendre la fin de la tempête, le laissant se débrouiller seul. C’est donc comme si ce mouvement de contestation du projet référendaire est un mal nécessaire, pour lui avoir ouvert les yeux sur des situations qui pouvaient le surprendre à un moment beaucoup plus proche de la fin de son mandat et ainsi dérouter ses projets pour l’avenir du pays.

De toute façon, s’il est vrai que “L’Esprit absolu ne se retrouve que dans l’absolu déchirement”, il y a aussi que “celui qui a été mordu par un serpent a peur d’une simple corde”. Ainsi donc, le président IBK qui reconnaissait aussi, il y a deux ans, être un peu esseulé dans la gestion du pouvoir, a donc décidé de changer d’approche et de méthode pour pouvoir sortir de la tour d’ivoire dans laquelle on l’enfermait progressivement, en faisant remonter vers lui des informations qui sont loin d’être la réalité de ce que pensent, éprouvent et disent les Maliens.

En effet, les nombreuses consultations que le chef de l’Etat a eu à mener pour recueillir les impressions de forces vives de la Nation lui ont prouvé à quel point les relais de communication sur lesquels il devait s’appuyer n’ont pas toujours fonctionné, en dépit des nombreux moyens déployés. C’est pourquoi, rester en contact avec la base est une obligation pour le président de la République qui entend désormais se faire mieux comprendre tant dans ses ambitions pour le Mali que pour les actes posés dans le cadre du développement socioéconomique du pays.  En effet, il n’est point question de fonder des espoirs hypothétiques sur le Rpm, encore moins sur ce qui se réclame de nos jours comme actif dans la Convention pour la Majorité présidentielle, dans la mesure où la période agitée du quinquennat, notamment la contestation du projet référendaire, a permis de se rendre compte des limites et du Rpm et de la Convention de la majorité présidentielle, en termes de mobilisation pour le soutien du président IBK.

Que l’on ne soit pas étonné de voir se concrétiser, dans les jours à venir, une opération de fusion entre le Rpm et d’autres formations politiques de grande envergure, pour constituer la base de la nouvelle plateforme qui comptera aussi une kyrielle d’associations -non virtuelles cependant- pour porter la candidature du président IBK à sa propre succession.

Déçu de ministres et de responsables politiques se réclamant pourtant de son soutien, distant de la société civile qui a été vue en un moment donné comme plus proche des opposants que du pouvoir en place, le président IBK n’a d’autres choix que de secouer le cocotier. D’abord au niveau gouvernemental (ce qui est incessamment attendu) pour recentrer les actions gouvernementales sur une équipe restructurée en vue de lui procurer une plus grande efficacité dans la réponse aux préoccupations exprimées par les populations. Ensuite, sur le terrain politique que le président IBK doit déminer en vue de l’échéance de 2018 après les nombreux pièges et entraves posés çà et là par des groupes activistes qui affirment haut et fort leur motivation : ne rouler que contre lui.

C’est donc une décision très stratégique pour IBK que de descendre de Koulouba pour renter dans le pays profond, rendre compte de ses actes et expliquer ses projets, en d’autres termes communiquer, voire communier directement avec les populations. Ce qui lui réussit bien pour le moment et révèle en même temps une reprise en main de la situation politique nationale.         A.B. NIANG

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5 COMMENTAIRES

  1. Les actions politiques d’Ibk,de la primature en 1994 à la fin de son premier quinquennat de la présidence de la république,sont jalonnées d’accusation d’autres personnes sur ses erreurs et fautes dans les sphères décisionnelles.
    J’AI ÉTÉ PARTICULIÈREMENT IMPRESSIONNÉ PAR LA FAÇON QU’ IBK A GÉRÉ LA DÉBÂCLE DE KIDAL EN MAI 1994 EN OSANT AFFIRMER QU’ IL N’A RIEN À VOIR DANS LA DÉCISION D’ENVOYER LES SOLDATS ATTAQUER KIDAL.
    En ce moment précis un président n’était pas à la tête de l’ÉTAT du MALI.
    Ibk est resté seul à se défendre contre l’opposition à cause,entre autres principalement ,de sa décision de gouverner avec les membres de sa famille et certains LAQUAIS qui ont accepté de subir ses humiliations pour pouvoir profiter impunément des deniers publics .
    On ne peut pas écarter certaines personnes de la gestion du pouvoir,les humilier même par des propos du genre «le RPM ne m’a pas élu »ensuite espérer que ces mêmes personnes mouillent le maillot pour les fautes commises par les membres de la famille et les LAQUAIS.
    Ibk n’était pas seul,n’a jamais été seul,seulement il s’est fait entourer par des incompétents qui ne connaissent rien à la politique,mais très forts dans le détournement des deniers publics .
    Il s’est éloigné des hommes politiques qui ont voulu l’accompagner pour confier la réalité du pouvoir à la belle famille.
    Si des gens ont laissé le président seul,c’est la belle famille qui est très dynamique quand il s’agit de donner des marchés gigantesques ou attribuer des postes juteux,mais nulle dans la défense de la politique opérée par le président de la république.
    La révision constitutionnelle a été concoctée dans la clandestinité sans associé les membres de la majorité présidentielle .On espère que cette majorité s’implique dans la défense d’un projet qu’ elle ne maîtrise pas.
    On s’étonne pour cela d’être seul.
    Il y a lieu de s’interroger sur la santé mentale d’Ibk et ses thuriféraires.
    Ils pensent,qu’ au pouvoir,on a droit à toutes les futilités,les autres doivent assumer.
    Ibk a fait un choix dans la conduite de sa présidence,qu’ il ait le courage de l’ assumer.
    Qu’ il soit un VRAI malinke connu des maliens assumant leurs erreurs quelqu’en soit la gravité.
    Un MODIBO KEITA ,le premier ,digne et fier président de la république du MALI ,n’aurai jamais laissé son premier ministre ,seul,à se défendre sur ses agissements naïvement opérés malgré les avertissements d’un homme politique particulièrement expérimenté qui sert étonnamment à côté du président de la république après avoir été humilié publiquement et le premier ministre qui a risqué sa vie est voué aux hégémonies.
    Un ALPHA OUMAR KONARE aussi qui a défendu,bec et ongles,son premier ministre IBRAHIM BOUBACAR KEITA face aux demandes de démission raisonnable de l’opposition d’alors suite à l’échec retentissant de l’élection présidentielle de 1997.

  2. Bonjour les kayesiens ne croyez pas que ibk vous aimes, il chanfou de vos problèmes de pont ou des routes, le coût de la vie chère, la misère que vous vivez , durant 4 ans de mandat cet au moment de la fin de son mandat qu’il vienne vous dire des mots doux pour qu’il soit réélu .réveiller vous svp

  3. Il a passé 4 ans sans avoir recours, encore assister les populations, cette traversee du desert a surpris plus d’un malien. A la veille de l’election presidentielle s’il se rend aupres des populations desesperees , le resultat de ces visites est connue. Dans son entourage, Personne ne lui dit la verite, mais il a plusieurs reseaux d’informations. Il se dit trahi par les siens, mais il n’est pas coupe de l’Information . Les journaux, les services de renseignements et autres lui apporte fidelement le malaise du peuple.

  4. Monsieur A. B. Niang , votre exposé répond exactement à la réalité . Sauf qu’IBK va vers son peuple qui lui a déjà tourné le dos. Il est en fin de mandat, mais durant 4 ans d’exercice du pouvoir, malgré les souffrances des populations, il a préféré effectuer ses voyages de noce a l’etranger abandonnant son peuple a la misere , la famille et l’humiliation. Quelque le bloc de parti politique qu’il formera, cet homme ne pourra plus etre le porte bonheur de ces milliers de maliens qui sont decus du bilan d’un homme a qui les maliens ont fait confiance en 2013. De toutes les façons , l’alternance dont aspire le peuple souverain est irréversible en 2018. IBK n’ayant pas R bilan à présenter à son peuple devrait de lui meme se démettre , n’ayant pas eu ce courage, le peuple va le faire de la plus belle manière dans les urnes . Il peut passer le reste de son mandat dans les villes, villages, hameaux et campement mais jamais son image ne sera plus redoré.

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