« Si nous n’avions pas soutenu ATT, nous aurions eu l’Administration,
Après la signature de la plate-forme de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) par 14 partis politiques, dont l’Adéma, visant la réélection d’ATT en 2007, le comité exécutif de l’ancien parti majoritaire a entrepris des tournées auprès des sections pour expliquer le sens du choix ainsi opéré.
rn
Hormis les quelques responsables qui ont la parole sur les antennes de la télévision pour réaffirmer le soutien de l’Adéma à ATT, les rencontres se sont très mal déroulées dans l’ensemble. Et devant l’incompréhension des militants, tous les arguments sont bons, y compris les plus inavouables.
rn
Parmi les chefs de délégations se trouvait le président Dioncounda Traoré. Partout où il est passé, notamment en Commune IV, lui et sa délégation ont été proprement malmenés. Le dimanche en Commune IV, où il réside, la journée a été longue pour lui. Disant tout et son contraire, il a fini par lâcher les mots qui tuent : « Si l’Adéma n’avait pas décidé de soutenir ATT, d’autres partis allaient le faire à notre place et nous aurions l’Administration,
rn
Les propos de Dioncounda Traoré, rapportés hier par notre confrère de L’Indépendant, appellent différents commentaires. Le premier se rapporte au soutien au président ATT. Dioncounda déclare que si l’Adéma ne l’avait pas soutenu, d’autres partis l’auraient fait à sa place. Alors qu’est-ce qui empêche l’Adéma de tenir sa place et toute sa place en tant que parti politique et en tant que parti ayant géré le pays pendant dix ans ? La difficulté que connaît le parti vis-à-vis de ses militants trouve sa principale source à ce niveau.
rn
Conspiration contre le peuple ?
rn
Pourquoi renoncer à présenter un candidat et pourquoi souhaiter l’exclusivité dans les rapports avec ATT ? A ces deux questions, Dioncounda lui-même apporte un début de réponse. En effet, on peut interpréter ses propos comme ceux de quelqu’un victime de chantage ou au pire des cas d’un délinquant à la recherche d’une protection ou d’une impunité. Nous nous inclinons à pencher pour la seconde variante c’est-à-dire que Dioncounda Traoré présente les cadres de l’Adéma comme des délinquants en col blanc qui ont pillé le pays et sont sous la menace de poursuites judiciaires, de harcèlements administratifs et policiers.
rn
Ce raisonnement n’est à l’avantage ni du parti, dont le président est Dioncounda, ni d’ATT. Parce que, involontairement, le président de l’Adéma présente ATT comme le protecteur de prédateurs de
rn
En tout état de cause, quand on regarde dans le lot de ceux pour qui le soutien à ATT est une question de vie et de mort, on y remarque certains qui ont eu à exercer de lourdes responsabilités dans le pays, au nom de l’Adéma. Que ce soit au niveau des départements ministériels ou au niveau des directions générales ou nationales, ou au niveau des mairies, ils ont eu la main à la pâte avec des projets comme le PGRN.
rn
Maintenant une chose est de sortir des affaires les mains sales et une autre est d’engager toute une communauté de militants pour se couvrir. Dans un pays organisé, le procureur de
rn
Le Vérificateur général aussi devrait s’intéresser au parcours et aux dossiers de ceux-là qui recherchent la couverture et la protection d’ATT. Les Maliens sont édifiés et chaque jour apporte son lot d’épanchement. Ce ne serait donc pas pour le confort de la démocratie qu’ils soutiennent ATT mais à cause d’une gestion par trop suspecte.
rn
La rédaction
rn
rn
TEXTES A L’ADEMA : Dioncounda Traoré tire à côté
rn
Les explications fournies par le président de l’Adéma au cours d’une AG samedi, en Commune I, au sujet de la suspension de certains militants n’ont pas convaincu plus d’un.
rn
Plus les jours passent, plus des militants Adéma/PASJ commencent à comprendre que le CE veut les mener en bateau, en leur imposant son point de vue. Rien que pour rester dans les grâces du chef de l’Etat.
rn
Le week-end dernier a été singulièrement agité dans le district par des assemblées générales d’information organisées par
rn
Au lieu de garder le profil bas face à la situation qui prévaut au sein du parti en attendant certainement sa résolution, le président du parti s’est évertué à dire dans des propos incohérents, jugés d’ailleurs fallacieux par des militants mécontents, que la suspension des camarades découle du non-respect des textes du parti. Et qu’en aucune manière, elle ne serait assimilable à une exclusion, mais plutôt à une mesure visant à faire revenir la discipline.
rn
Mais ce que Dioncounda n’a pas dit, c’est que la signature d’une alliance par le parti ne peut être décidée que par la conférence nationale. Or, aujourd’hui c’est un secret de polichinelle, l’Adéma est membre à part entière de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) qui a décidé de soutenir ATT en 2007.
rn
N’est-ce pas là une première violation des statuts et du règlement intérieur du parti ? Pourtant, sur la question, Dioncounda Traoré est resté dans les cordes. « Les réponses du président ne sont pas satisfaisantes. Il a fait une fuite en avant. Dans les textes du parti, aucune alliance ne doit avoir lieu sans l’autorisation de la conférence. C’est une violation des textes », s’est indigné un militant de la section Adéma de
rn
De même, apprend t-on dans le milieu des mécontents, la transformation du soutien politique en soutien électoral du parti à ATT devait être décidée par un congrès après modification des textes du parti, qui ne prévoient pas jusque-là de voter pour un candidat indépendant.
rn
Toutes choses que le CE n’a pas fait. Ce faisant, il est autorisé d’affirmer que le CE a outrepassé ses prérogatives. Et Dioncounda, qui a justifié la suspension des camarades par le non-respect des textes, doit normalement faire l’objet de mesures disciplinaires.
rnMohamed Daou“